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Constructeurs

24 h du Mans, Sarthe, France

Publié le 16 juin 2011

Par Hervé Daigueperce
2 min de lecture
Alors que les 24 Heures du Mans ont, une nouvelle fois, démontré leur pouvoir d'attractivité – même pendant les essais où il y avait foule – d'aucuns se choquent d'une inauguration effectuée par le Premier ministre François Fillon et Eric Besson, et de leur visite à Jean-Marc Gales, directeur des marques de PSA Peugeot-Citroën. Etrange reconnaissance face à un engagement politique régional de bon aloi.

Aurait-on simplement oublié l’origine de cette course mythique ? Aurait-on enfoui dans un chiffon de graisse l’identité d’un maelström automobile mondial ? Ou aurait-on simplement refusé à notre pays le droit de revendiquer une réussite ? Car c’est cela dont il s’agit. En écoutant les commentaires sulfureux de quelques censeurs de l’esprit automobile, nous ne pouvons que ressentir comme un sentiment d’injustice. Et d’incompréhension. Le Premier ministre, François Fillon, aurait ouvert le bal des 24 h du Mans en compagnie de Jean-Marc Gales, directeur des marques de PSA Peugeot Citroën, "Honte à eux" jure-t-on face aux rumeurs de fermetures d’usines du groupe divulguées par les syndicats et démenties par la direction du groupe. Il serait, d'après eux, de fort mauvais goût de participer à une fête de l'automobile quand des incertitudes planeraient sur l'activité de certaines usines.  Maintenant regardons bien les choses en face : quelle que soit l’obédience politique du chef de gouvernement, nous devons nous féliciter de son engagement dans la promotion de notre patrimoine historique automobile comme dans la capacité de la France à organiser des manifestations non seulement sportives mais aussi technologiques mondiales. Nous devons également nous réjouir qu’en dehors des équipes des constructeurs, Audi et Peugeot, les 24 heures du Mans font vivre dans les régions de France et d’ailleurs, des centaines de personnes chauffées à blanc pour défendre sur la piste les couleurs de leurs pilotes et de leurs écuries. Donc des emplois de proximité. Ce sont ceux-là qu’il convient de regarder de près : ils ne sont pas plus importants que ceux des usines mais participent tout autant au maintien de l’économie locale. Que l’industrie souffre aujourd’hui, personne ne le contredira mais que les capacités de production soient supérieures, aujourd’hui, aux besoins de l’Europe, s’avère tout aussi acquis. Que l’on rudoie François Fillon qui défend l’image automobile française tandis que de l’autre côté du Rhin, Angela Merkel, exhorte les industriels allemands à se mobiliser autour de l’innovation auto, pourrait faire sourire si l’on n’envisageait pas l’avenir de nos entreprises. L’Allemagne continue à produire malgré la mondialisation et l’on réclame en France encore plus de subventions. Réfléchissons à deux fois avant de vouer aux gémonies nos élus et, surtout, choisissons bien ceux qui méritent notre vindicte et demandons-leur réparation. Un mot qui en vaut bien un autre.

PS : Au fait, c'est Audi qui a gagné !

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