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Renault taille (aussi) dans ses effectifs

Publié le 16 janvier 2013

Par Armindo Dias
3 min de lecture
La direction de la marque au losange a fait savoir aux organisations syndicales qu'elle souhaitait supprimer 7500 postes en France d'ici à 2016. Il s'agit de faire passer son point mort sous la barre des 2,5 millions de véhicules.

PSA Peugeot Citroën n'est pas le seul à vouloir réduire fortement ses effectifs en France. En effet, Renault vient d'annoncer aux syndicats qu'il comptait y supprimer 7500 postes sur la période 2013-2016*. Pour ce faire, le constructeur table, d'une part, sur 5700 départs naturels non renouvelés et, d'autre part, sur la prolongation et l'élargissement de l'accord de Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences ou GPEC (il a été signé avec les organisations syndicales en février 2011). Si un nouvel accord était signé, ce serait ainsi tous les collaborateurs du constructeur qui seraient désormais concernés par le dispositif de Dispense d'activité des carrières spécifiques ou DACS.

Pas de fermeture de site

"La mise en place de ces mesures permettrait de répondre aux besoins d'ajustement des effectifs sans fermer de site ni avoir recours à un plan de sauvegarde de l'emploi ou à un plan de départs volontaires [mais aussi] de réaliser des recrutements sur les compétences critiques", explique le constructeur. Surtout, il permettrait de faire passer son point mort de 2,72 millions de véhicules à 2,42 millions, la baisse d'effectifs envisagée sur les quatre prochaines années devant entraîner une économie de frais fixes d'environ 400 millions d'euros.  

Retrouver des marges de manœuvre

"Cet ajustement doit [nous] permettre de retrouver des marges de manœuvre pour investir et développer [nos] activités", relève le constructeur. Ce dernier estime notamment qu'il s'agit d'atteindre un niveau de performance industrielle et économique créant des conditions d'obtention d'activités supplémentaires dans ses usines. Reste à convaincre les syndicats. Les organisations syndicales n'ont en effet pas tardé à réagir à l'annonce de ces propositions.

Un avenir incertain

"Cela pose à moyen terme la question de l'avenir de Renault, a ainsi fait savoir Fabien Gâche, délégué central CGT. Car comment respecter un volume de production identique avec autant de salariés en moins ? Si cela devait passer, ce serait forcément au détriment de la qualité, parce qu'on ne peut pas indéfiniment exiger toujours plus, toujours moins cher et toujours plus vite avec moins de monde." D'après lui, tous les sites seront aussi touchés de la même manière, les pyramides des âges étant globalement identiques d'un site à l'autre.

Des chiffres contestés

A l'instar de FO, son syndicat estime en outre que la direction a évoqué en fait 8260 suppressions de postes au total, auxquels elle soustrait 760 prévisions d'embauches. "Il est un peu trop facile d'avancer ces embauches quand on n'a déjà pas rempli les conditions de l'accord de la GPEC", a relevé par ailleurs Laurent Smolnik, délégué central FO. Selon lui, il n'y a eu à ce jour que 600 embauches sur les 1600 recrutements dans l'ingénierie tertiaire prévus dans la GPEC 2011-2014. Laurent Smolnik estime que les suppressions de postes annoncées par la direction toucheront 4200 postes dans les usines, 2000 dans l'ingénierie et 1300 dans le tertiaire.

*Cela représente environ 15% de ses effectifs dans l'Hexagone.

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