PSA et les syndicats s'entendent pour la suite
Comme annoncé lundi 6 avril 2020, l'accord négocié entre PSA et les syndicats vient d'être officialisé. Quatre des cinq syndicats représentatifs de PSA (FO, CFE-CGC, CFTC et CFDT) ont signé mardi 7 mars, un accord sur le chômage partiel dû au coronavirus et la prise de congés. A l'inverse, "pour la CGT, il est hors de question de signer cet accord", a indiqué à l'AFP Jean-Pierre Mercier, délégué syndical central (DSC) du troisième syndicat représentatif du constructeur automobile. Les quatre organisations signataires représentent "plus de 80 % des salariés", a précisé la direction.
Cet accord, dont l'AFP a obtenu copie, garantit grâce à un "fonds de solidarité" 100 % de leur rémunération nette à tous les salariés en chômage partiel (indemnisé par l'État à hauteur de 84 % du salaire net). Le texte prévoit aussi de diminuer les congés d'été de trois à deux semaines consécutives minimum. Les cadres apporteront au "fonds de solidarité" deux jours de congés par mois, tandis que la contribution des ouvriers, employés, techniciens et agents de maîtrise sera d'un seul jour. L'entreprise alimentera également ce fonds.
Comme "préalable nécessaire à toute hypothèse de reprise d'activité", l'accord prévoit "un protocole renforcé de gestes barrière" pour atteindre "le meilleur niveau de protection" contre le Covid-19 pour les salariés "dans les sites industriels, commerciaux, tertiaires et d'ingénierie". Pour financer le chômage partiel, "les actionnaires de PSA ne sont absolument pas mis à contribution. Les salariés devront encore être solidaires entre eux" et cet accord est "une remise en cause brutale de nos congés d'été", a protesté Jean-Pierre Mercier. De son côté, "FO sera signataire de cet accord qui répond à notre demande de maintien de la rémunération à 100 %" pour tous les salariés, a expliqué Olivier Lefebvre, DSC du premier syndicat de PSA.
Concernant les congés d'été, "l'essentiel était de garantir" qu'ils puissent être pris "sur la période des vacances scolaires, c'est-à-dire en juillet et août", a souligné FO dans un communiqué. La direction avait envisagé que ces congés soient pris de mai à fin octobre. La CFE-CGC a salué "un geste fort de solidarité des cadres de l'entreprise", puisqu'en vertu d'un accord de la branche métallurgie, les cadres en forfait jours étaient déjà assurés du "maintien intégral de leur salaire en cas de chômage partiel".
La CFTC se félicite notamment de "la mise en place d'un système de solidarité permettant à tous de bénéficier de 100 % de son salaire", a réagi son DSC Franck Don. Si elle a signé l'accord, la CFDT attend néanmoins "un autre élan de solidarité" de la part des cadres dirigeants et actionnaires, qui pourraient participer "financièrement par le biais de dons" au fonds solidaire "ou par la non-prise de dividendes pour l'année 2020".
Du point de vue opérationnel, l'accord prévoit la possibilité d'"une adaptation du calendrier de fermetures annuelles" des sites pendant l'été, "qui tiendra compte de l'évolution du marché automobile", a relevé la direction dans un communiqué. Cet accord "permet de protéger la santé et la sécurité des salariés, tout en préservant la pérennité de l'entreprise", a jugé le directeur des ressources humaines et de la transformation, Xavier Chéreau. (avec AFP)
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