PSA en passe de s'entendre avec les syndicats
Après avoir surpris les syndicats en annonçant être prêt à une reprise de la production, PSA semble cette fois avoir trouvé un accord avec ces derniers. Le constructeur a annoncé, vendredi 3 avril 2020, avoir proposé la création d'un "fonds de solidarité" permettant de garantir 100 % des rémunérations nettes des salariés mis au chômage partiel, alors qu'ouvriers, techniciens et agents de maîtrise touchent actuellement 84 % de leur salaire net.
Ces catégories abonderaient le fonds en donnant un jour de congé (RTT, congé payé, congé d'ancienneté, etc.). Les cadres, dont la plupart touchent déjà 100 % de leur salaire net en activité partielle en vertu de la convention collective de la métallurgie, contribueraient à hauteur de deux jours de congés. L'entreprise apporterait également un complément, selon les syndicats interrogés par l'AFP.
Olivier Lefebvre, délégué central de FO, premier syndicat dans l'entreprise, s'est félicité "que PSA vienne à cette idée de fonds de solidarité déjà portée chez Renault" tandis que Anh-Quan Nguyen, de la CFE-CGC a salué un "vrai acte de solidarité de la part des cadres". Jean-Pierre Mercier, de la CGT, a réclamé "que les actionnaires renoncent à une partie de leurs dividendes pour combler les 16 % manquants" dans les rémunérations plutôt que de mettre les salariés à contribution.
"Il est inconcevable qu'on puisse verser des dividendes aux actionnaires", a souligné Franck Don, de la CFTC, qui espère "un geste de solidarité de la part des dirigeants" du groupe. La CFDT s'est dite "plutôt satisfaite des échanges autour de la solidarité" malgré une "petite déception" sur l'absence d'engagement de la direction à verser une prime pour les quelque 3 000 salariés qui continuent à travailler, selon sa déléguée centrale Christine Virassamy.
Le projet d'accord, qui doit être soumis aux organisations syndicales dans les prochains jours, devrait également inclure des mesures de protection renforcées des salariés face à l'épidémie de Covid-19, et un volet sur les congés d'été, selon ces syndicats. Contrairement à des accords locaux prévoyant la prise de trois semaines consécutives de congés d'été lors de la fermeture annuelle des usines, la direction souhaiterait pouvoir limiter à 12 jours consécutifs la prise de congés d'été, à poser sur une période allant de mai à fin octobre.
Interrogée par l'AFP, la direction de PSA n'a pas fait de commentaire sur le contenu des négociations. Le directeur des ressources humaines du groupe Xavier Chéreau s'est toutefois réjoui d'une "très bonne réunion de négociations avec des échanges constructifs et responsables centrés sur la protection de la santé des salariés et de l'entreprise, avec la mise en place d'un protocole sanitaire de renforcement des gestes barrières". (avec AFP)
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