Philippe Dehennin, président du directoire BMW Group France
Journal de l'Automobile. Avant d'évoquer l'année 2010 et vos nouveautés, pourriez-vous revenir brièvement sur 2009 ?
Philippe Dehennin. Nous avons traversé l'année 2009 sereinement malgré la crise. Nous n'avions pas une actualité produits très riche hormis les X1 et GT5 en octobre. Durant l'année, nous avons accompagné notre réseau de distribution, au moyen d'opérations promotionnelles, afin qu'ils déstockent. Au dernier trimestre, nous avons mis en place des campagnes tactiques afin d'encore améliorer la situation. Nous avons pu compter sur la solidarité de nos distributeurs pour nous accompagner tout au long de cette année difficile et ainsi nous permettre de prélever la part relative de la production qui nous incombait.
JA. Quel a été le niveau de rentabilité de votre réseau en 2009 ?
PD. J'avais pris l'engagement de faire tout ce qui était nécessaire pour permettre au réseau de terminer l'année 2009 au minimum à l'équilibre. Aujourd'hui, les résultats nous permettent de considérer de manière fiable que le réseau a terminé l'année 2009 avec une rentabilité nette avant impôts de 0,7 %. Une valeur qui veut dire que la situation financière de nos partenaires, après cette année de crise, est meilleure que nous n'aurions pu le craindre. Cela a également eu pour effet de stabiliser leur relation avec leurs bailleurs de fonds et particulièrement leurs banquiers qui attendaient la publication de ces résultats.
JA. Comment se traduit l'émancipation de Mini dans les affaires ?
PD. A compter d'octobre 2010, 100 % des concessions auront séparé les deux marques. Il ne s'agit pas automatiquement de bâtiments différents mais d'entrées, de halls et de comptoirs de réception séparés.
JA. Ici, à Genève, vous présentez la nouvelle Série 5. Quelles sont vos ambitions avec cette nouvelle génération ?
PD. Notre ambition est d'en refaire le leader incontesté de son segment, aussi bien à l'international qu'en France, conformément à ce que nous demande la stratégie Number One du groupe. Cette voiture est une révolution technologique dans ce segment. Elle allie un niveau d'innovation, que l'on peut d'ailleurs comparer à celui de la Série 7, à un design plus compact affichant une vitalité esthétique qui repousse les limites que BMW s'était jusqu'ici fixées.
JA. Sa version hybride est également présente ici sous forme de concept. A quelle date peut-on imaginer sa commercialisation ? Quels sont les résultats des hybrides déjà lancés ?
PD. La série 5 ActiveHybride sera une réalité commerciale au plus tôt dans 12 mois. Quant aux autres hybrides que nous avons lancés, X6 et Série 7 ActiveHybrid, les résultats sont très bons en Amérique du Nord. En Europe, c'est moins vrai où l'acheteur privilégie encore le Diesel.
JA. Mercedes affirme vendre 30 % de Classe S Hybride en France. Pensez-vous atteindre ce chiffre ?
PD. Cela me paraît ambitieux pour la France. La motorisation préférée des Français sur cette gamme demeure clairement le Diesel et il devrait le rester.
JA. Comment ont évolué vos ventes entreprises durant l'année 2009 ?
Et pensez-vous que ce marché sera plus actif en 2010 ?
PD. Nous avons connu, en 2007 et 2008, une activité grands comptes extrêmement vivace car nous avons mis en œuvre une stratégie de conquête qui a délivré les résultats attendus. Nous avions, pour soutenir cet effort de conquête, des arguments de poids à faire valoir en matière de consommations et de faibles niveaux de CO2. Quand la crise est arrivée, en 2009, beaucoup de clients grands comptes, en accord avec leurs loueurs longue durée, ont décidé de prolonger la durée d'utilisation de leurs flottes aboutissant logiquement à ce que nos ventes baissent sur ce canal. J'ai toutefois la conviction que cela va redémarrer en 2010 car BMW est une marque très convoitée par les cadres d'entreprises et les équipes commerciales. De plus, les BMW sont d'excellentes machines à rouler.
JA. Un commentaire sur votre performance commerciale après deux mois d'exercice en 2010 ?
PD. Au cumul, nos immatriculations reculent d'environ 2 %. Nous faisons avec ce résultat un peu mieux que l'univers premium. Nous ne nous engageons plus sur un chiffre couvrant l'année. Avec notre réseau de distribution, nous nous fixons des objectifs trimestriels. Comme l'a rappelé Norbert Reithofer, les ventes de BMW ont augmenté, au niveau mondial, de 18 % en janvier et de 14 % en février. Certes, nous n'en sommes pas là en France mais nous sommes optimistes pour ce premier trimestre. D'autant que nos prises de commandes, elles, sont en augmentation.
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