L'avenir des stations-service indépendantes menacé
27% des 4 150 stations-service indépendantes pourraient disparaitre d'ici 2035. Ce sont les chiffres d'une enquête de Mobilians menée fin avril 2022 à l'occasion d'un atelier, organisé par la DGEC (Direction générale de l'énergie et du climat), consacré aux enjeux de la transition énergétique pour les stations-service distribuant du carburant liquide.
L'organisation patronale appelle les acteurs publics et économiques à se réunir et travailler sur un plan d’urgence permettant de soutenir ces TPE présentes sur l’ensemble du territoire. Avec la date de 2035 en ligne de mire, l'avenir des stations-service indépendantes passe nécessairement par une adaptation pour vivre au mieux la transition énergétique.
27 % des stations pensent fermer l’activité carburant d’ici 2035
Selon cette enquête, 1 500 stations indépendantes (27 % ) pensent fermer l’activité de distribution de carburant d’ici 2035. Cependant, un plan de soutien mis en place par la puissance publique pourrait maintenir 66 % de ces stations en danger, soit près de 1 000 établissements.
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Concernant les projets d'investissements, 67 % des stations indépendantes souhaitent investir ou être aidées à investir dans des projets d’avenir (nouvelles énergies, diversification…). Dans le détail, 61 % de celles-ci souhaitent investir dans les nouvelles énergies que sont les bornes électriques rapides (50kWh) et ultra-rapides (150kWh), le bio-GNV, l’éthanol ou à terme l’hydrogène. Le niveau d’aide moyen demandé s’élève à environ 70 % des montants d’investissements selon le type de nouvelles énergies.
Une offre de services vaste et adaptée au territoire
Du côté de l'offre de services de proximité, 100% proposent une offre de services de proximité très vaste et adaptée à leur territoire. Dans le détail, la réparation automobile représente 67 % et la boutique alimentaire 49 %. On retrouve aussi la vente de bouteille de gaz, vente de voiture, relais-colis, location de voiture/utilitaire et vélo, restauration sur place ou à emporter, boulangerie, vente de matériel de motoculture, taxi et ambulance, bar-tabac-presse, produits régionaux … etc.
82% des exploitants, souvent en zone rurale, possèdent la volonté et les dispositions (amplitude horaire) pour se diversifier et proposer des services complémentaires. Non autorisé à ce jour, on y compte le retrait d’argent, la vente billet SNCF et les services publics.
Les exploitants de stations-service restent confiants
Les projections dans le temps sont encore difficiles mais les exploitants de ces stations rurales et péri-urbaines adhèrent au projet d’avenir. Ils se considèrent comme un relai stratégique à la transition énergétique. Au niveau de cette tendance quant à l'avenir, son indice de confiance est de 7/10.
Mobilians met l'accent sur la nécessité de soutenir la transformation du réseau de stations-service indépendantes qui garantissent un approvisionnement équilibré du territoire en énergies et assurant un service de proximité essentiel au bon fonctionnement de la société.
D'abord pour que ces stations deviennent de véritables "hub de mobilités et de services" qui garantissent un commerce de proximité autant en milieu urbain que rural. Mais également la garantie d'une transition énergétique qui répond au double enjeu de continuer à distribuer des énergies fossiles jusqu’à leur disparition et transiter vers la distribution d’énergies nouvelles.
Tout cela en plus d'assurer les mises aux normes environnementales obligatoires aux coûts trop élevés pour certaines stations-service (environ 250 sites) et les futures dépollutions de site qui ne pourront être garanties en cas de faillite.
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