Jean-Dominique Senard seul capitaine du "Bib" à partir de mai
Sur fond d'histoire tragique, le mandat de Michel Rollier aura profondément marqué le groupe. Restructuration, crise mondiale..., le manufacturier sort finalement renforcé de ces épisodes. Mais avec un visage différent. Le groupe est moins clermontois, moins familial, même au niveau de l'actionnariat, et n'était la commandite, ressemblerait finalement à tous les autres groupes de cette dimension... La page du Michelin "François Michelin" est tournée...
Comme il l'affirmait régulièrement depuis plus de six mois déjà, Michel Rollier n'ira donc pas au terme de son mandat et proposera à l'assemblée générale des actionnaires du 11 mai prochain de quitter ses fonctions, à cette date précise. Après l'éviction de Didier Miraton, le système de double-commande était temporaire, Michel Rollier ayant toujous affirmé qu'un groupe ne doit avoir qu'un chef.
Ce chef, ce sera donc Jean-Dominique Senard, qui, comme un symbole du changement du groupe, n'a aucun lien de parenté avec la famille Michelin. Né en 1953, ce diplômé d'HEC a rejoint la direction financière de Michelin en 2005. Auparavant, ses affinités électives avec l'industrie s'étaient révélées chez Total, Saint-Gobain ou Péchiney, y compris pendant l'épisode douloureux de l'OPA d'Alcan. En mai 2011, il devient co-gérant commandité de Michelin. Un an plus tard, il prendra donc seul les rênes de Michelin.
Affable, très cultivé et volontiers discret, Jean-Dominique Senard est aussi très respecté. Un cadre du groupe se souvient ainsi d'une mise au point un tantinet abrupte qu'il avait faite, insistant que le fait que Michelin n'était pas une rente de situation et qu'il fallait rester en mouvement.
Pour l'anecdote, on peut signaler que le magnifique château de Lagoy de St-Rémy de Provence, classé monument historique, appartient à sa mère, la Comtesse Jacques Senard, épouse du Comte Jacques Senard, ancien ambassadeur de France à La Haye, au Caire et à Rome.