Jacob Abbou nous a quittés
Il est des personnalités que l'on ne peut imaginer disparaître. Jacob Abbou était de celles-là. Le "patron" du Journal de l'Automobile s'est éteint le 6 septembre 2022. Incroyable nouvelle pour ceux qui le connaissaient. Entrepreneur au sens noble du terme, ne sachant jamais rester en place, Jacob Abbou est, et restera, une figure du monde de l'automobile.
Un univers où il décida de jouer un rôle dès 1979 en fondant le Journal de l'Automobile. A l'époque de cette création, Jacob Abbou était déjà un chef d'entreprise accompli. Ce n'est pourtant pas dans l'automobile qu'il a forgé ses premières armes, mais dans l'affichage avec le développement d'une entreprise, Billboard, alors concurrente de JC Decaux. Avec lui, les panneaux publicitaire s'affichent dans les bars, les parcs d'exposition, à Paris, Lyon, Marseille, sur le périphérique parisien, proches des voies d'eau.
Mais pas question pour cet amoureux du business de s'arrêter à une seule activité. "Il faut savoir marcher sur deux jambes" se plaisait-il à nous dire. Un pied dans le monde du déménagement avec l'entreprise Les Déménageurs Bretons et Nortier, puis un autre dans le contrôle technique, qu'il a créé de toutes pièces en France, à la demande de Dekra en Allemagne. Et toujours la presse écrite à laquelle il voue une passion sans borne.
"Si l’automobile est une passion, le journal et les journalistes sont une cause à défendre. Je me suis toujours battu pour eux", nous obligeant à toujours faire plus et mieux. Tribune Juive, Le Nouvel Economiste, Camping-car-Caravaning … et bien sûr le Journal de l'Automobile le savent et de nombreux journalistes du secteur lui doivent d'ailleurs leur début de carrière.
"Chaque journal doit porter un drapeau et mener des projets. Le drapeau du JA, c’est la défense de l’automobile et des hommes qui la font", avançait-il. Défendre les hommes de l'industrie est passé par le lancement du prix de l'Homme de l'Année dès 1981 : "Je me reconnais une certaine fierté dans cette création et je suis heureux d’avoir été le témoin de tous ces grands patrons, ces ingénieurs, ces techniciens, ces passionnés, d’avoir côtoyé une génération d’hommes qui font l’automobile d’aujourd’hui et que le journal continue de mettre en lumière."
Véritable businessman, professeur à HEC, mentor pour de nombreux étudiants, Jacob Abbou n'a eu de cesse d'épauler et de propulser les jeunes qui entrent dans le monde du travail. Sans doute, un retour d'ascenseur pour celui qui, né en Algérie, a vu repartir ses parents de zéro, en France, après la guerre d'Algérie.
Chaleureux, avec toujours un mot pour chacun d'entre nous, aimant parfois nous malmener, Jacob Abbou avait un sens aigu de la plaisanterie et de l'humour, terminant souvent une réunion ou une rencontre par une blague. "Mon seul diplôme, c’est mon permis de conduire… et on me le retire régulièrement" souriait-il.
Jacob Abbou aimait à dire qu'il préférait les ennuis à l'ennui. C'est ce qui l'avait également poussé à revenir à la tête du journal, fin 2018.
Tout le personnel de l'entreprise pense affectueusement à son épouse, Martine, ses filles (Karine, Caroline et Estelle) et adresse ses plus sincères condoléances à la famille.
L'inhumation aura lieu mercredi 7 septembre à 11h30, au cimetière du Montparnasse.
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