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A La Rochelle, l’EIGSI renforce sa branche automobile

Publié le 6 juin 2008

Par Sarah Motro
7 min de lecture
L'école d'ingénieurs en Génie des Systèmes industriels propose un cursus en cinq ans avec une formation généraliste et de nouvelles spécialisations pour l'automobile. Un atout supplémentaire pour ouvrir les portes des plus grandes entreprises à ses élèves....
L'école d'ingénieurs en Génie des Systèmes industriels propose un cursus en cinq ans avec une formation généraliste et de nouvelles spécialisations pour l'automobile. Un atout supplémentaire pour ouvrir les portes des plus grandes entreprises à ses élèves....

...Claire Magnant coordinatrice de l'écurie Dams, Yannick Hubert, directeur de l'écurie Formule Renault à La Rochelle… L'école d'ingénieurs en Génie des Systèmes industriels (EIGSI) implantée à La Rochelle n'est pas peu fière de ces deux anciens élèves ayant percé l'univers très fermé du sport automobile… A l'EIGSI, l'automobile est le premier secteur de placement des élèves (18 % des effectifs) devant, entre autres, l'aéronautique, le nautisme, l'informatique, l'électronique, le BTP ou la mécanique : "Nous avons mis en place des spécialisations qui collent aux besoins des entreprises automobiles. Ce n'est pas étonnant que ce soit la destination privilégiée de nos élèves", estime Sylvain Orsat, directeur de l'école. Cette école centenaire, implantée depuis les années 90 sur le campus universitaire de La Rochelle, propose une formation générale sur trois ans axée sur la théorie et la pratique, les sciences fondamentales appliquées et la formation scientifique et humaine. "Nous leur donnons trois ans de formation générale sur toutes les technologies de l'ingénieur. ça repousse le choix du domaine professionnel à la quatrième année où ils choisissent une spécialité", indique Sylvain Orsat.

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Le témoignage de l'élève… Julien Romiti, 5e année, spécialité automobile

  • "J'ai fait une classe préparatoire en physique-chimie puis j'ai passé les concours pour intégrer une école d'ingénieurs. J'ai été reçu dans plusieurs d'entre elles et j'ai choisi l'EIGSI parce qu'il y avait une formation généraliste. Je ne savais pas encore ce que je voulais faire, donc ça m'ouvrait plus de portes. Puis j'ai participé à EIGSI Sprint, une association d'élèves au sein de l'école qui prépare des Peugeot 206 à des courses en France et en Belgique et là j'ai commencé à me dire que le sport automobile me plaisait bien… A la fin de ma quatrième année, j'ai été nommé responsable de l'acquisition de données à l'atelier et j'assistais à tous les meetings. Aujourd'hui, je suis en stage à Formule Renault où l'on me confie des taches d'un ingénieur titulaire. A la fin de l'année, je suis sûr d'être embauché !"
  • Trois spécialités automobiles

    Parmi ces dominantes, trois d'entre elles correspondent à l'automobile : la conception des systèmes mécaniques et la mécatronique, qui destinent les élèves au travail en bureau d'études tandis que le management et l'ingénierie des systèmes industriels les orientent vers la logistique automobile. A l'EIGSI, le recrutement intervient après le baccalauréat sur dossier, entretien et épreuves écrites : chaque année, l'école retient 150 élèves sur un millier de candidatures. "Notre école n'est pas aussi connue que Polytechnique, Centrale ou les Mines de Nantes mais nous avons un réseau important d'entreprises qui nous permettent de placer nos élèves en stages, commente Eric Yatridès, directeur des relations avec les entreprises, avant de poursuivre, j'essaye d'établir des partenariats avec les constructeurs comme Renault ou l'équipementier Valeo pour adapter la pédagogie en fonction de l'évolution de la politique de chaque entreprise". Des entreprises qu'Eric Yatridès connaît bien : il a travaillé de nombreuses années pour Delphi dans l'usine de La Rochelle et dispose donc d'un carnet d'adresses fourni dans le microcosme automobile. Et ce n'est pas le seul au sein de l'établissement : le directeur, Sylvain Orsat a passé 20 ans dans l'automobile chez Alcatel Batteries, Fiat ou Delphi : "J'étais de l'autre côté de la barrière puisque j'embauchais des ingénieurs automobiles j'ai donc l'expérience du besoin des entreprises, je sais quelles qualités nos élèves doivent acquérir pour les intégrer. D'ailleurs, j'ai inculqué une véritable politique d'entreprise dans l'école en insistant sur la satisfaction du client, surtout avec le pôle recherche qui travaille directement pour les constructeurs automobiles" (Lire Focus). L'EIGSI consolide ses liens avec les entreprises de l'automobile avant tout pour les stages où les élèves font leurs premiers pas professionnels. Tous les ans, les étudiants suivent cinq mois de stage en moyenne et six de plus en fin de cursus. Ils peuvent également prendre une année de césure entre la quatrième et la cinquième année de formation et participer à un projet de stage avec un constructeur automobile.

    Actuellement un des étudiants de l'EIGSI travaille pour Valeo en Slovénie pour développer un projet d'implantation et de développement d'usine. Un stage qui devrait déboucher sur une embauche chez l'équipementier : "Chez nous, un jeune sur deux est embauché tous domaines confondus à la fin de la formation et les autres intègrent le milieu professionnel dans les trois mois qui suivent sa sortie", glisse Sylvain Orsat. Les anciens étudiants de l'EIGSI ayant choisi la voie automobile travaillent en majorité (60 %) pour les équipementiers. Mais ils sont également présents chez les constructeurs automobiles comme Renault, PSA ou Toyota. "L'offre d'emploi évolue beaucoup dans l'automobile, aujourd'hui avec la délocalisation des usines, les constructeurs demandent plus d'ingénieurs dans les bureaux d'études de recherche et développement que dans la production", commente Sylvain Orsat.

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    Le pôle recherche de l'EIGSI travaille pour PSA et Renault…

  • L'EIGSI dispose dans ses locaux d'un laboratoire d'expérimentation électrique sécurisé pour cause de confidentialité. En son sein, François Duclaud dirige les projets confiés par le ministère de la Recherche et par les constructeurs : "Etre un laboratoire indépendant et privé est un avantage, nous pouvons changer nos orientations à tout moment dans un projet. Pour les laboratoires publics, c'est plus compliqué il faut attendre les multiples passages en commission", explique-t-il. La dernière mission achevée, baptisée "Libéral", devait évaluer les nouvelles technologies de stockage électrique de batterie. Un sujet ô combien d'actualité vu l'intérêt que suscitent les modes de carburants alternatifs au pétrole… "Nous sommes constamment sollicités à ce sujet, actuellement nous travaillons sur les systèmes de stockage d'énergie électrique pour un groupement d'industriel" (dont Renault PSA et Valeo), annonce François Duclaud. Le projet "Simstock", financé par le ministère de la Recherche, doit créer un logiciel à destination des constructeurs automobiles d'ici 2010 pour leur permettre d'estimer le vieillissement d'une batterie en fonction de sa stimulation. "C'est une bonne façon d'entretenir des relations avec les constructeurs, il arrive même que les chefs de projet dans la recherche soient des anciens de l'EIGSI", glisse François Duclaud.
  • Une école au Maroc

    Mais quand les constructeurs délocalisent, l'EIGSI sait s'adapter. En 2006, la direction de La Rochelle a lancé l'EIGSICA une école de formation d'ingénieurs marocains à Casablanca au Maroc. Une formation que Sylvain Orsat présente comme novatrice : "D'habitude, les écoles françaises sont simplement partenaires des établissements à l'étranger, mais dans le cas présent, nous sommes les véritables acteurs de cette formation. A l'heure où Renault va construire une usine à Tanger, où Valeo, Delphi ou Eaton ont annoncé qu'ils allaient eux aussi s'implanter au Maroc, nous nous devions d'y être. Il y a une véritable pénurie d'ingénieurs à combler là-bas." A ce jour, l'EIGSICA ne compte qu'une quarantaine d'étudiants, 25 en première année et 13 en deuxième : le programme est le même que dans les locaux de La Rochelle, un cursus de cinq ans avec formation générale sur les trois premières années et une spécialisation - en France - sur deux ans pour les élèves marocains. A terme, la direction de l'école espère accueillir 500 élèves dans ses locaux en Afrique.
    "Nous avons de grosses capacités de développement au Maroc, confie Eric Yatridès, même si l'usine de Renault n'est pas encore construite j'ai déjà rendez-vous sur place avec un des responsables, il y a des graines qu'il faut savoir semer le plus vite possible !" L'EIGSICA entend former 30 ingénieurs par an à terme.

    Photo : Sylvain Orsat, directeur de l'EIGSI et ancien professionnel de l'industrrie automobile entend, pour leur insertion professionnelle, inculquer une véritable culture d'entreprise à ses élèves.

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