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Yann Menard, Convoicar : "Nous allons reprendre en mode dégradé"

Publié le 23 avril 2020

Par Gredy Raffin
4 min de lecture
La machine logistique va se remettre en route pour la start-up. Ses jockeys vont accompagner la réouverture des ateliers, dès la semaine prochaine. Le cofondateur fait un point complet sur les prochaines étapes.
Les contacts physiques seront remplacés par un process à rôder dans les semaines à venir.

 

Pouvez-vous nous nous décrire la situation de Convoicar ?

Par respect des consignes sanitaires, nous sommes à l'arrêt depuis le 16 mars. Certains de nos clients assuraient des prestations sur les véhicules des personnes exerçant un métier critique, mais la faible demande et la part de risque non mesurable nous ont poussé à la prudence. Une partie de l'équipe a été mise au chômage partiel, tandis que l'autre préparait la reprise.

 

Comment se passera alors cette reprise ?

En langage start-up, nous allons reprendre en "mode dégradé". Ce qui veut dire que nous préparons une reprise partielle. Nous l'organisons avec certains de nos clients, dont PLD Auto, Central Auto ou encore VGRF, qui ont prévu de rouvrir progressivement les ateliers dès la semaine prochaine. Notre objectif sera donc de réaliser les premières courses dans quelques jours.

 

Que deviendra le métier de jockey ?

Il repose sur du contact humain avec l'automobiliste. Bien entendu, cela est désormais hors de question. Alors nous préparons une procédure de distanciation sociale et de sécurité sanitaire. Les jockeys seront équipés de masques, de gel hydroalcoolique, de kits de nettoyage et de protections pour les éléments indispensables à la conduite d'un véhicule. Un procédé proche de ce qui se fera en concession. Le digital va aussi être généralisé. Il servira à effectuer le tour de caisse avant la prise en charge, sachant que les clés seront laissées dans la voiture.

 

Qui supportera le coût de cet équipement ?

Jusqu'au 11 mai, soit la période de fonctionnement en mode dégradé, ce sont les concessionnaires qui fourniront le matériel à nos jockeys. La raison est simple : ils représentent un volume d'achat suffisant pour accéder aux plateformes BtoB qui commercialisent les kits. Pendant ce temps, nous réfléchissons à construire des forfaits pour nos jockeys pour centraliser les besoins, telle une centrale d'achat, et avoir la volumétrie requise par les revendeurs. Tout doit être prêt au 11 mai.

 

Vous citez quelques-uns des groupes qui vous ont sollicité pour la réouverture. Limitez-vous les capacités de votre service ?

En effet, étant donné que nous sommes toujours en chômage partiel, toutes les forces ne sont pas employées. En même temps, tous les clients ne sont pas encore en position de relance de l'activité. Nous avons fait le choix de répartir les ressources à la journée. C'est-à-dire qu'en fonction des régions, les jockeys seront attribués à tel atelier pendant deux jours et à un autre, les jours suivants. Ce qui conviendra aux cadences qui resteront certainement réduites.

 

Après deux mois d'arrêt, quel chiffre d'affaires Convoicar espère tirer de cette phase ?

Nous imaginions une reprise assez forte, au regard du potentiel, sans pour autant maîtriser la demande de nos clients et de leurs consommateurs. A la réflexion, nous tablons donc sur 10 à 20 % du chiffre d'affaires quotidien habituel et serons déjà heureux d'être dans la fourchette haute. Après le 11 mai, il se pourrait que le rythme passe à 50, voire 70 % des revenus normaux.

 

Cela tient en grande partie au parcours de consommation du service qui leur est proposé…

C'est vrai et nos partenaires historiques ont bien intégré Convoicar dans leur stratégie et donc dans leur univers digital. Nos solutions sont proposées à la réservation d'un créneau à l'atelier.

 

Lors de votre participation au Café du Commerce (organisé par Maprochaineauto et Tchek, ndlr), vous avez fait savoir que des marques vous ont contacté durant le confinement, que pouvez-vous nous apprendre ?

Les marques automobiles ont identifié Convoicar comme un service pertinent pour leurs après-vente. Ils ont cherché à en comprendre le fonctionnement pour pouvoir nous préconiser dans leurs réseaux. Certaines nous connaissaient et nous discutions bien avant la crise, d'autres sont venues spontanément. Elles commercialisent des gammes généralistes et premium et certaines ont des parts de marché importantes en France.

 

Outre les trajets vers les ateliers, Convoicar propose la livraison de véhicule, qu'en est-il ?

Nous avons mis le confinement à profit pour nouer un partenariat avec Citnow, une entreprise britannique qui a plusieurs années d'expérience. Dès que les livraisons reprendront, nous seront en mesure de réaliser des mises en main grâce à des vidéos réalisées par la marque ou par le distributeur directement. Ce format a ceci d'intéressant que le client peut le conserver et s'en servir dans le temps pour mieux maîtriser son véhicule.

 

Les livraisons compenseront-elles le repli de CA de l'activité atelier ?

Nous le pensons. Dès le mois de juin, il y aura un retour à la normale et les livraisons seront un levier de croissance pour Convoicar. Raison pour laquelle, nous recrutons actuellement une soixantaine de jockeys, soit une augmentation de 30 % de notre force de frappe.

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