Une bonne résistance à la crise
Etonnant ! Les exercices 2008 et 2009 ont été relativement bien encaissés par les entreprises de taille intermédiaire (ETI) et les petites et moyennes entreprises (PME-PMI). C’est en tout cas ce que révèle un rapport de l’Observatoire du financement des entreprises. Si les entreprises étudiées ont enregistré une baisse d’activité moyenne de 9 % et vu leur ratio de rentabilité quasiment divisé par deux à un peu plus de 6 % en 2009, elles sont aussi sorties de la crise avec des fonds propres situés au-dessus de la moyenne européenne et des trésoreries supérieures à celles dont elles disposaient en 2007 (ces conclusions s’entendent en moyenne et abstraction faite des défaillances)*. La bonne tenue des fonds propres s’explique pour partie par une tendance de long terme engagée il y a plusieurs années et qui s’est poursuivie et l’amélioration des trésoreries pour partie par l’amélioration des délais de paiement ainsi qu’une chute de l’investissement (- 15 % sur le seul exercice 2009).
Inquiétude sur l’offre de financement
“La distribution de crédit a connu un ralentissement très net pendant la crise mais elle a repris à l’automne 2009 pour afficher un rythme de croissance en glissement annuel de 3,6 % à la fin 2010”, souligne par ailleurs Gérard Rameix, le médiateur du crédit et président de l’Observatoire du financement des entreprises. Tout n’est pas rose pour autant. En effet, l’amélioration du crédit a été moins favorable aux PMI qu’aux PME et santé financière ne signifie pas forcément santé économique : certaines entreprises peuvent très bien connaître des difficultés en sortie de crise si elles ont choisi de préserver leur trésorerie en gelant nombre de leurs investissements. “La compétitivité insuffisante de certaines entreprises est sans rapport direct avec leur financement”, note par ailleurs le rapport. Surtout , il estime que des incertitudes demeurent quant à l’évolution de l’offre de financement en France, et ce, bien évidemment en raison de l’entrée en vigueur des nouvelles normes comptables internationales et dites Solvabilité II pour les assureurs et Bâle III pour les banquiers. “Les assureurs semblent déjà vouloir moins s’exposer aux fonds actions”, illustre Gérard Rameix, ce dernier considérant aussi que la dynamique du capital-risque est très liée au Fonds Stratégique d’Investissement et à la Caisse des Dépôts.
*L’Observatoire du financement des entreprises estime qu’il y a eu 70 000 dépôts de bilan sur les exercices 2008 et 2009 et que le taux d’utilisation des seules capacités de production de l’industrie automobile est passé de 93 % au 1er trimestre 2008 à 52 % 1er trimestre 2009.
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