Un point de rupture

Les prévisions de certains spécialistes du financement sur l’exercice 2011… pourraient se révéler justes sur 2012. La première partie de l’année a été marquée par des baisses de production importantes chez de très nombreuses sociétés de financement. Ces dernières ont dû faire face à une détérioration de la conjoncture économique mais aussi aux conséquences de la fin de la prime à la casse et de la révision à la baisse des bonus décidée fin 2011. Et bien évidemment, les établissements à en avoir le plus pâti sont aussi ceux qui en ont le plus profité, à savoir les captives des constructeurs français. Pour preuve : les productions financières de la Diac et de Crédipar ont baissé de respectivement 13,2 % et 8,3 % sur la première partie de 2012 (hors LLD). A l’inverse, certaines captives de marques Premium ont regagné du terrain après avoir été longtemps impactées par des aides gouvernementales qui leur étaient peu favorables.

BMW Financial Services a ainsi vu sa production financière bondir de 24,9 % sur les six premiers mois de 2012, toujours hors LLD. La captive a enregistré une hausse de 24,2 % en VN et une progression de 27,2 % en VO. Autant dire, donc, qu’elle a fait beaucoup mieux que le marché, tant en VN qu’en VO. D’après le dernier rapport de l’Association française des Sociétés financières (ASF), sur la première partie de 2012, les financements de véhicules neufs ont dévissé de 9,2 % (crédit classique + LOA). Il y a eu une chute de 14,8 % au niveau du crédit classique et une progression de 2,5 % au niveau de la LOA. En VO ? L’ASF a enregistré une hausse de 1,1 %. Le marché de l’occasion semble pourtant avoir été très disputé. Certaines sociétés de financement indépendantes expliquent leur baisse de production dans ce domaine par une pression concurrentielle plus forte de la part des captives. “Le manque de véhicules récents a aussi marqué la période”, souligne Jean-Marie Thierry, le directeur de la distribution de Sofinco-Viaxel.

Scepticisme concernant les nouveaux bonus écologiques

La deuxième partie de l’année sera-t-elle meilleure que la première pour l’ensemble de la profession ? Rien n’est moins sûr, et ce, en dépit du Mondial de l’Automobile et de la mise en place de nouveaux bonus écologiques décidés en juillet par le gouvernement Ayrault (ils concernent les véhicules thermiques, mais aussi et surtout les hybrides et les VE). Viaxel fait en tout cas partie des sceptiques en ce qui concerne les nouveaux bonus écologiques : la financière estime qu’ils touchent une population-cible relativement restreinte et qu’ils s’appliquent à encore très peu de véhicules, notamment au niveau des aides accordées au titre des hybrides et des VE.

“Je crains qu’ils n’aient que très peu d’effet sur le marché, regrette Jean-Marie Thierry, de Sofinco-Viaxel. Le plus inquiétant à mes yeux reste le fait que les automobilistes roulent de moins en moins. Il serait peut-être préférable de leur redonner le goût de l’automobile.” En attendant, la financière va s’attacher à développer sa production et faire en sorte de fidéliser un maximum de clients, ce qu’elle cherche à obtenir notamment via sa prime de fidélité Viaxel et ses désormais fameux contrats d’entretien (VN et VO). BMW Financial Services va pour sa part continuer de miser sur ses offres locatives, la financière s’apprêtant en outre à lancer une nouvelle offre d’assurances dommages avec le groupe Allianz. En d’autres termes, captives comme indépendantes vont surtout chercher à pérenniser leurs portefeuilles clients en 2012.

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