"Un niveau de production historique !"
JOURNAL DE L’AUTOMOBILE. La Diac a-t-elle réalisé une bonne première moitié d’exercice ?
PHILIPPE BUROS. Elle a fait beaucoup mieux que ça. Elle a dégagé un niveau de production historique ! En effet, nous n’avons jamais enregistré un tel niveau de production sur une première moitié d’exercice depuis dix-huit ans. Sur la période, nous avons par ailleurs enregistré des taux de pénétration sur les véhicules neufs jamais réalisés jusqu’à aujourd’hui, avec un 39 % pour Renault-Dacia et un 21,9 % pour Nissan.
Ces performances s’expliquent par le fait que nous ayons engrangé beaucoup d’affaires à la fin de l’année dernière et que tous les constructeurs et réseaux ont eu beaucoup plus de temps pour se consacrer à la vente de prestations depuis début 2011. Nous n’avons en outre pas changé de politique commerciale depuis plus d’un an, ce qui veut dire que les réseaux se sont habitués à nos offres. Notre coût du risque est par ailleurs passé de 0,70 % au 1er semestre 2010 à 0,43 % au 1er semestre 2011. Last but not least : le marché du financement semble s’être quelque peu assagi depuis début 2011.
JA. C’est-à-dire ?
PB. Des financières prennent beaucoup moins de risques sur certains dossiers et nous voyons beaucoup moins d’offres extravagantes qu’en 2010. Nous ne sommes pas restés inactifs pour autant en termes d’opérations commerciales. Elles ont été à peu de choses près aussi nombreuses que sur la même période de l’année dernière, la seule différence étant sans doute qu’elles se soient un peu plus adressées aux professionnels qu’aux particuliers sur le début 2011. Et cela a fonctionné. Notre production a continué de très bien progresser auprès de cette catégorie de clientèle, ce segment de marché ayant aussi été caractérisé par une montée en gamme du mix produits.
JA. Vos produits fidélisants ont-ils été à la hauteur de vos espérances ?
PB. Oui et non. Ils fonctionnent toujours bien, mais leur part dans notre production financière reste encore inférieure à ce qu’elle était avant la crise de 2008. Ils participent aujourd’hui à notre chiffre d’affaires à particuliers à hauteur de 40 %, soit à peu de choses près 10 points de moins qu’en 2008 ou 2009 (N.D.L.R. : New Deal a participé à un peu plus de 27 % aux financements VN à particuliers chez Renault, Dacia et Nissan au 1er semestre 2011, contre 35 et 40 % en 2008 et 2009). Certains réseaux se sont quelque peu détournés de ces produits au moment de la crise et il faut donc du temps pour qu’ils les proposent de nouveau en toute confiance. Nous ne sommes d’ailleurs pas les seuls à avoir du mal à revenir sur ce type de produits. Ils restent quoi qu’il en soit très intéressants. Pour preuve : les produits packagés inondent désormais le marché. Mais attention, il n’y a pas toujours des engagements de reprise à la sortie.
JA. Avez-vous été déçus par votre production VO ?
PB. Là aussi, notre sentiment est partagé. En effet, ici, nous nous attendions à enregistrer des hausses un peu plus importantes, tant en valeur qu’en volume (N.D.L.R. : elles ont été de respectivement 1,1 % et 4 %). Ceci dit, il convient aussi de rappeler que nous avions réalisé une très belle année VO en 2010 et qu’il y a eu sans doute quelques problèmes d’approvisionnements sur les six premiers mois de 2011. Mais cela n’est pas sûr… Le marché de l’occasion est très difficile à suivre ! Les intervenants y sont très nombreux…
JA. Quels vont être vos principaux chantiers d’ici à la fin 2011 ?
PB. Malgré un second semestre qui risque d’être un peu plus compliqué que le premier, nous souhaitons à la fois continuer à soutenir les ventes des constructeurs, à accroître notre taux de pénétration VN auprès de Nissan et à réussir la commercialisation de nos offres pour véhicules électriques. Ces derniers vont prochainement être commercialisés et nous serons systématiquement impliqués dans la mesure où les batteries seront automatiquement louées, et ce, aussi bien auprès des particuliers que des professionnels.
JA. Quels sont vos objectifs sur l’année et craignez-vous un retournement de conjoncture important avec le débat actuel sur le niveau d’endettement des Etats ?
PB. Nous tablons sur une hausse de production tant en valeur qu’en volume, à l’instar de RCI Banque qui devrait dégager un volume d’affaires de l’ordre de 10,5 milliards d’euros en 2011 (N.D.L.R. : il devrait être de 3,6 milliards au niveau de la Diac, cette entité s’attendant à comptabiliser environ 311 000 contrats sur tout l’exercice 2011). Concernant le débat dont tout le monde parle en ce moment, je ne crois pas qu’il puisse fortement impacter notre activité.
JA. Et où en êtes-vous de votre projet de création d’une banque d’épargne en ligne ?
PB. Elle doit toujours être opérationnelle pour le début 2012 et elle reposera toujours sur un partenariat avec le Crédit Mutuel Arkéa (N.D.L.R. : RCI Banque a déjà déposé la marque Zesto à l’Inpi et créé le nom de domaine www.rcibanquelivretzesto.fr pour son futur livret d’épargne Zesto). 2012 est une année importante et sera aussi bien évidemment marquée par la montée en régime du véhicule électrique.
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