Rocket Fuel à la recherche de durabilité
Eric Clémenceau, le directeur de la filiale française de Rocket Fuel, ne s’en cache pas : “L’automobile est une verticale qui nous intéresse depuis plus d’un an.” Ce message, il le tient “un peu par passion”, mais surtout par conviction. Celle de détenir la solution technologique qui répond aux attentes des marques. Et Ford France ne démentira pas. La marque, par l’intermédiaire de son agence Blue Hive, lui a fait confiance pour ses dernières campagnes de communication, au point de devenir le premier client auto en volume d’affaires.
Rocket Fuel n’est pas un novice dans le domaine de la publicité automobile. Son curriculum vitæ, l’entreprise cotée au Nasdaq l’a construit en grande partie aux Etats-Unis, avant d’aborder l’Europe. Son créneau n’a pas changé d’un iota : elle achète aux enchères des espaces publicitaires en temps réel sur les places de marché (RTB). Un service désormais bien connu, que Rocket Fuel fiabilise avec une technologie de profilage des individus des plus efficace. Il faut dire que la société a pour elle d’avoir été fondée par trois ex-membres de Yahoo!, respectivement experts en intelligence artificielle, en études marketing et en mégadonnées. “Ils ont inventé le ciblage comportemental que nous connaissons tous aujourd’hui”, souligne Eric Clémenceau.
Le revirement des agences
Pourtant, “c’est la mort du planning média et du pré-ciblage.” Désormais, tout se fera en temps réel. Rocket Fuel ingère quotidiennement 40 pétaoctets de données sur les internautes, soit l’équivalent des collectes mensuelles des places boursières américaines. Un volume intégré à sa plate-forme de gestion (DMP), qui fonctionne comme un “super CRM” centralisé et exploitable par les clients. Une agrégation d’informations qui, à titre d’exemple, permet de comprendre les événements qui poussent les gens à considérer un produit (mariage, retraite, déménagement, naissance…).
Si la France s’est imposée comme un chef de file dans le domaine des méthodologies et des outils marketing, elle peine à exploiter le concept de Big Data dans sa communication digitale. “Depuis fin 2013, on sent une inversion de la tendance et les agences s’ouvrent de plus en plus à des technologies tierces comme la nôtre”, se réjouit Eric Clémenceau.
Avant et après le lancement
Rocket Fuel a donc pu pénétrer le monde de l’automobile et la quasi-totalité des marques. Il y réalise 25 % de son chiffre d’affaires. Mais les contrats sont toujours de courte durée. Chez Rocket Fuel, on argue alors qu’intervenir en amont du lancement d’un produit et dans les semaines qui suivent améliore la performance de la campagne par une plus grande réactivité. Les impressions se faisant par individu, le spécialiste du RTB recommande de concevoir plusieurs créations publicitaires pour un meilleur ajustement.
Maintenant qu’il a fait ses preuves, il souhaite pouvoir s’inscrire dans une relation pérenne avec les marques automobiles et “travailler en bonne intelligence”.
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