Reworld Media veut bousculer les petites annonces avec Livecars
La petite annonce est figée, vive la petite annonce. Le groupe Reworld Media a dévoilé, le 24 septembre 2020, une toute nouvelle entité commerciale, Live Cars, dont le produit est une offre de petites annonces automobiles facturée à la performance. La concrétisation d'un projet porté par Amaury d'Alès, nommé directeur général de cette filiale dont il est associé, qui souhaite venir bousculer les codes du genre.
Exit les formules d'abonnement traditionnelles, Live Cars propose aux professionnels du VO en tout genre de s'engager sur un volume de leads de qualité pour un montant mensuel maximum. Autrement dit, le client de la solution de petites annonces ne sera pas facturé s'il reçoit plus de contacts que promis, en revanche, le tarif s'ajuste à la baisse si Live Cars ne remplit pas sa part du contrat. Un mode de fonctionnement sur lequel s'est bâti avec succès le groupe installé à Boulogne-Billancourt et dont le chiffre d'affaires avoisine maintenant les 500 millions d'euros.
Pour parvenir à ses fins, Live Cars va s'appuyer sur les supports internes, en l'occurrence les trois médias automobiles que sont Auto Plus, Auto Journal et Sport Auto. Autant de canaux dont la refonte a été orchestrée à cette occasion. Ainsi, l'entité dirigée par Amaury d'Alès peut se connecter aux sites internet des revendeurs de VO pour en récupérer les flux et ventiler les annonces en fonction des univers des titres. Les produits généralistes seront orientés vers Auto Plus, les premium vers Auto Journal et les sportifs vers Sport Auto. "Chaque produit dispose donc du canal le plus adapté, ce qui évite les doublons", répète à l'envi l'instigateur du projet.
Pour quatre typologies de clients
En moyenne, les différents sites internet du groupe Reworld Media comptabilisent 15 millions de visites par mois. Avant une transmission aux points de vente, les leads générés seront, au préalable, qualifiés avec plus de précision par la structure dont dispose le commerçant ou à défaut par des ressources internes à Live Cars. Amaury d'Alès ajourne la date du premier bilan concernant les taux de conversion. Il soutient néanmoins qu'ils sont dans la moyenne du marché. "Pour le moment le véritable intérêt porte sur le montant, nous sommes trois fois moins chers que les abonnements classiques de petites annonces", clame celui qui dont le parcours professionnel a été jalonné d'expériences de cadre dans le monde de l'occasion.
Ces chiffres, il les tire de sa phase de pilotage et d'amorçage. Réalisée dans la plus grande discrétion, elle a impliqué parmi les plus grands groupes de distribution français, du genre de ceux qui sont à l'avant-garde du marketing digital automobile. Un détail précieux pour Live Cars puisque l'entité cible en premier lieu les 300 plus grands concessionnaires et leur stocks disponibles. "Nous leur apportons de la visibilité sur la performance pour qu'ils puissent mieux définir leur stratégie d'investissement grâce à des KPI précis, défend Amaury d'Alès. Nous voulons qu'ils misent sur nous, certes, mais qu'ils puissent aussi retrouver une capacité d'investissement dans leurs propres outils, dont le rôle reste crucial dans la conquête des prospects"
La deuxième cible sera celle des constructeurs eux-mêmes avec l'ambition de les accompagner dans la mise en avant de leur label VO. Univers dédié, contenus médiatique et marketing associés, renforcement des relations avec les distributeurs… telles sont alors les promesses faites aux directions nationales des marques. Amaury d'Alès garde encore le mystère autour des concrétisations.
La troisième piste conduit à celles des MRA et des enseignes de réparation. Une opportunité que Live Cars entend exploiter à plein. La société du groupe Reworld Media estime se rendre des plus attractives grâce à sa collaboration avec Stampyt qui aboutit à un niveau d'intégration encore jamais atteint entre le spécialiste de la prise de vue et ses partenaires. De fait, sous forme de solution globale, les professionnels de la réparation ouverts à l'activité VO – tout comme les autres cibles de clientèles de Live Cars – pourront profiter de tout le panel de Stampyt, allant de la photo à l'inspection des véhicules, en passant par la vidéo et le stockage sécurisé de données. Le montant de l'adhésion sera calculé à l'année en fonction de volumes.
Il existe une quatrième typologie de clients, celle des spécialistes du VO, qu'ils soient exploitants d'un point de vente unique ou animateurs de réseaux de revente. Non assimilables à des concessionnaires dans la logique de l'entreprise fondée le 1er septembre dernier, ils feront l'objet d'un traitement spécifique. Et cas échéant, cette approche servira à des concessionnaires détenteurs de marques VO en propre, comme cela est de plus en plus le cas.
Des ventes privées en direct dès 2021
Rien ne se fera de manière isolée. Live Cars s'autorise donc toutes les interactions possibles et imaginables. Outre Stampyt, Amaury d'Alès entretien des contacts avec CGI et Finnocar pour le financement, Rapid RTC et Carvivo pour la qualification de contacts ou encore Custeed pour le suivi du parcours, même au-delà de l'acte d'achat. "Personne n'a jamais réellement osé faire tomber les barrières, nous allons y employer, clame le directeur général. En revanche, nous savons que nous ne pourrons pas jouer sans les distributeurs et qu'il faut adhérer à cette philosophie de la performance". Beaucoup se plaignent de l'existant et des hausses de tarifs pas toujours bien expliquées, combien franchiront le pas d'un nouveau modèle de fonctionnement ?
La prochaine étape se prépare en coulisse. Ou plus précisément, en studio. "Nous allons produire beaucoup de contenus audiovisuels, dont des reportages chez les distributeurs, pour les associer aux annonces et donner confiance aux internautes", explique le cofondateur de Live Cars. Et ce n'est pas tout. Sur un schéma bien connu des Français, le nouvel acteur de la place souhaite organiser des ventes privées. Les acheteurs recevront une invitation et un module conversationnel leur permettra de discuter avec les commerciaux en point de vente. Un système sécurisé assurera lui les transactions d'acompte ou de prépaiements. "Nous voulions l'avoir pour le Black Friday, en novembre, mais nous le lancerons en 2021", reste confiant Amaury d'Alès. En peu de temps, il a déjà accompli un bon parcours.