Pourquoi les concessions peuvent se réjouir de la dette levée par Knave
Le montant tutoie les records. Knave a annoncé, le 10 octobre 2024, une levée de dette privée parmi les plus importantes enregistrées sur la scène fintech en Europe. La société française a obtenu en effet un financement de 225 millions d'euros auprès de Pollen Street, un gestionnaire d’actifs alternatif à impact d'origine britannique.
Il s'agit bien d'une levée de dette et non de fonds. Et pour cause, Knave qui consomme peu de capitaux, nécessite surtout des moyens financiers hors des banques pour "signer des chèques chez les concessionnaires", résume Jérôme Beillevaire, président et cofondateur de la société. Et celui-ci d'apprécier plus largement : "Pollen Street a plusieurs milliards à investir et leur démarche crédibilise notre modèle économique".
Se focaliser sur l'automobile
La somme de 225 millions d'euros ne sera consacrée qu'à la verticale automobile de Knave. La fintech se donne 12 à 18 mois pour investir cette enveloppe sur le marché hexagonal avec pour consigne reçue de Pollen Street de minimiser l'impact environnemental. Cela signifie de se focaliser sur des véhicules à faible émission ou des voitures d'occasion.
Dans un premier temps, Knave se concentrera sur sa relation avec ses actuels partenaires dans le but de s'implanter dans la quasi-totalité des affaires. Dans un second temps, la société installée à Paris devrait démarrer des déploiements chez d'autres constructeurs, voire de grands groupes, avec qui des discussions sont actuellement menées.
Pour rappel, le modèle économique de Knave consiste à acquérir des voitures. Puis, comme un loueur classique, à les mettre en parc dans la concession d'origine contre le versement de loyers et à les restituer au distributeur en fin de cycle (ou à la demande de ce dernier). Knave fournit par ailleurs l'outil de supervision et l'application pour les clients. "Les partenaires ne portent alors jamais les actifs sur leur bilan, tout en tirant profit de la vente du véhicule, de son exploitation comme un service de mobilité et de sa revente d'occasion", insiste Jérôme Beillevaire.
Partage des premières statistiques
Un schéma opérationnel de leaseback mis en œuvre dans les réseaux Honda d'abord et puis de Volvo ensuite avec l'aval des constructeurs. Fest aussi a dernièrement adopté le système. Les premiers déploiements ont prouvé que les points de vente ont pu professionnaliser leurs activités annexes. "Ils ont dégagé de la marge sur les véhicules de courtoisie et d'assistance, ce qui était leur priorité, rapporte le président de Knave. En complément, ils sont allés chercher des revenus sur les services de mobilité en marque blanche".
Les premières statistiques en attestent. Les concessionnaires ont en moyenne dix à onze véhicules en exploitation sur leur parc. Les taux d'utilisation oscillent entre 60 et 85 %. Elles servent à 45 % pour de la courtoisie, à 10 % pour de l'assistance et à 25 % pour de la location. "Ils ont commencé avec de la location courte durée, mais nos partenaires signent de plus en plus de contrats de LLD, car nous proposons des formules plus flexibles, sans pénalité et ouvertes à une plus large clientèle", explique le président.
Les données montrent également que les véhicules sont gardés en flotte pendant près de 14 mois en moyenne. Jérôme Beillevaire l'interprète comme une conséquence de l'effet bonus à 12 mois, mais aussi comme la volonté des concessionnaires de jouer sur le point d'inflexion de la courbe de valeur résiduelle. Ces derniers gardent dans l'optique de maximiser les revenus à la revente de la voiture d'occasion.
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.