Nice renonce à l'expérimentation des Zapa
"Les véhicules anciens ne seront pas bannis du centre de Nice." C'est par ces mots, et sans le reconnaître de vive voix, que Christian Estrosi vient d'annoncer que sa ville renonçait à l'expérimentation du projet des Zone d'action prioritaires pour l'air (Zapa). Initié par l'Union européenne dans le but de réduire de 30 % les particules polluantes dans l'air d'ici 2015, huit villes ou communautés d'agglomération ont accepté de tenter l'expérience.
Le départ de Nice constitue une très mauvaise nouvelle pour le projet. Celui-ci suscite peu d'enthousiasme au sein des mairies pour qui son application s'avère plus compliquée que prévu (périmètre de la zone, dérogation pour certains véhicules, application des interdictions). Alors que la date butoir de rendu des dossiers est prévue pour le mois de juillet, ce renoncement pourrait en entraîner d'autres.
Pour Christian Estrosi, cette décision constitue - officiellement - une manière de se recentrer vers un programme de réduction des émissions polluantes plus large et plus efficace. Il prévoit notamment l'installation d'un tramway sur la Promenade des Anglais, particulièrement congestionnée aux heures de pointes. Mais cette décision a tout de même de quoi surprendre. Elle intervient, en effet, avant même que les résultats de l'étude de faisabilité des ZAPA n'aient été rendus.
Officieusement, ce départ constitue un moyen de venir contrarier le nouveau gouvernement socialiste. On sait qu'en cas de non-respect des ZAPA, l'Union européenne imposera une lourde amende à la France. Pour éviter cela, le précédent gouvernement, dont Mr. Estrosi avait fait partie jusqu'en 2010, avait fortement incité les municipalités à adhérer au projet. Or, avec le changement de majorité, le maire de Nice n'a plus le moindre intérêt politique à défendre. Et à quelques jours des élections législatives, tout est bon pour mettre en difficulté ses adversaires.
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