Les services de l'automobile communiquent pour mieux recruter
En 2022, près d'un tiers des offres d'emplois déposées par les entreprises de la branche des services de l'automobile n'a pas été pourvu. Soit près de 21 000 recrutements qui n'ont pas abouti.
Un désintérêt flagrant que la filière tente d'enrayer en organisant une grande campagne nationale de communication de valorisation des métiers des services.
"Notre objectif est de renforcer l'attractivité de la branche et de susciter des vocations" explique Guillaume Faurie, délégué général adjoint à l'Anfa (Association nationale pour la formation automobile).
Dotée d'un budget de 3,5 millions d'euros, cette campagne nationale, diffusée jusqu'au 3 décembre 2023, utilise l'affichage et les spots sur tous les médias de masse et les réseaux sociaux.
L'Anfa, la FNA et Mobilians financent le dispositif qui doit devenir annuel.
"C'est une démarche collective d'une filière en pleine mutation. La décarbonation tout comme la digitalisation de la distribution peuvent être vues comme des contraintes mais ce sont aussi des opportunités", avance Xavier Horent, délégué général de Mobilians.
85 000 emplois créés en dix ans
D'ailleurs, les effectifs dans le secteur ont progressé de près de 85 000 emplois sur la dernière décennie. Soit peu ou prou le même nombre de postes perdus dans la filière de l'industrie automobile. Au global, les métiers des services comptent 500 000 actifs en France que Mobilians aime à rappeler comme non délocalisables.
Mais, si les recrutements peinent à aboutir, c'est avant tout à cause d'une déficience d'image. Le dieselgate laisse toujours des traces. "Nous devons renvoyer une image différente de celle qui existe aujourd'hui. La réalité est l'inverse des discours et de l'opinion publique", ajoute Xavier Horent.
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Parmi les métiers des services, les grandes mutations vont bien sûr concerner le commerce et la réparation. Mais en 2035, l'Anfa estime que la moitié du parc sera encore équipée de véhicules thermiques. Et à cette date, le chiffre d'affaires généré par l'après-vente resterait stable avec 47 milliards d'euros.
Il faut donc garder ce savoir-faire mais en même temps développer de nouvelles activités. Parmi celles-ci figurent les secteurs de l'hydrogène, le rétrofit et même les deux-roues. Dans ce dernier cas, les besoins en recrutement sont estimés à 10 000 postes.
Un secteur attractif
Contrairement aux idées reçues, les niveaux de salaire sont plus élevés que les minimaux conventionnels.
"Il faut garder en tête que la branche des services de l'automobile offre une grande protection en termes de prévoyance, de mutuelle, de formation. Ce sont d'énormes atouts qui viennent s'ajouter aux salaires proposés. Il ne faut pas se fier aux rémunérations minimales qui sont déconnectées de la réalité", précise Stéphane Rivière, président de l'Anfa.
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