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Les Peco, nouvel Eldorado européen

Publié le 5 décembre 2003

Par Alexandre Guillet
4 min de lecture
Depuis une dizaine d'années, les pays d'Europe centrale et orientale représentent un véritable Eldorado pour l'industrie automobile. La croissance économique, alliée à un marché automobile à fort potentiel, les rend en effet incontournables, et les constructeurs et les équipementiers ne s'y...
Depuis une dizaine d'années, les pays d'Europe centrale et orientale représentent un véritable Eldorado pour l'industrie automobile. La croissance économique, alliée à un marché automobile à fort potentiel, les rend en effet incontournables, et les constructeurs et les équipementiers ne s'y...

...sont pas trompés.


En 2002, les ventes de véhicules neufs ont avoisiné les 870 000 unités dans les Peco (pays d'Europe centrale et orientale). Selon la direction des relations économiques extérieures du ministère des Finances, ce chiffre devrait pratiquement tripler d'ici 2010. Impossible pour les constructeurs de laisser passer un marché tel que celui-ci et, depuis plusieurs années, ils multiplient les investissements afin de profiter de la croissance de ces pays. Volkswagen et Renault ont ainsi respectivement racheté les marques Skoda et Dacia, afin d'asseoir leur présence sur ces marchés, mais ont également implanté des sites de production tels que celui de la Clio 2 mis en place par Renault en Slovénie en 1998. Ils occupent désormais les premières places du classement des constructeurs, Volkswagen en tête avec 27,7 % de parts de marché, suivi de Renault avec 18,9 %. Les autres constructeurs mondiaux se sont également implantés dans les Peco, le dernier en date étant PSA qui a créé une usine commune avec Toyota en République tchèque pour la fabrication d'un petit véhicule et une autre en Slovaquie pour la plate-forme 1. Au total, avec près de 1,3 million d'unités produites en 2002, la production automobile dans les pays de l'Est devrait passer à environ 2,8 millions de véhicules à l'horizon 2010.

Les équipementiers automobiles ont également accru leur présence

Bien entendu, les constructeurs ne sont pas venus seuls. Leurs équipementiers internationaux les ont suivis afin de fournir les usines d'assemblage, mais ils ont également accru leur




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Les Peco en bref


  • Peco :
    Hongrie, Pologne, République tchèque, Slovénie, Slovaquie, Lettonie, Lituanie, Estonie, Roumanie, Bulgarie
  • Parc automobile :
    25 millions de voitures,
    10 % du parc européen
  • Production 2002 :
    1,3 million de véhicules
  • Ventes 2002 :
    870 000 véhicules
  • présence sur ces marchés pour profiter de leur croissance. Sans compter que la production coûte moins cher à l'Est, le prix de la main-d'œuvre étant, en moyenne, quatre fois plus bas qu'en France. Le développement de l'industrie équipementière dans les Peco ne fait donc plus de doute et, d'ici 2010, entre 15 et 20 % des équipements automobiles produits en Europe devraient provenir de cette région. La République tchèque et la Pologne drainent une grande partie des investissements des équipementiers. Par exemple, les deux tiers des implantations d'entreprises françaises dans les Peco se retrouvent dans ces deux pays. Les fournisseurs étrangers y sont également présents. En République tchèque, on compte ainsi plus de 250 équipementiers qui réalisaient en 2000 un chiffre d'affaires de 5,6 milliards d'euros. Une grande partie, de l'ordre de 70 %, de la production des usines de pièces automobiles est exportée. Quant à la Pologne, les plus grands équipementiers mondiaux y sont présents.
    Aujourd'hui, la balance commerciale européenne, pour les échanges de véhicules et de composants automobiles, est déficitaire avec les Peco, ce déficit s'élevant à quelque 6 milliards d'euros. La France, au contraire, se trouve au global en situation excédentaire (près de 1,2 milliard d'euros) avec les Peco, les exportations augmentant de 16 % par an tandis que les importations en provenance de ces pays ne progressent que de 14 % par an. En ce qui concerne les seuls équipements automobiles, la France enregistre également un excédent commercial, à l'exception des échanges avec deux pays : la Pologne et la République tchèque, l'implantation massive d'équipementiers français dans ces deux pays expliquant cela. 


    A.D.


     





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    Et la Russie ?

    Malgré une situation économique encore assez instable, la Russie promet d'être, à l'avenir, un marché au potentiel très élevé. A l'heure actuelle, le parc automobile russe est estimé à 22 millions de véhicules, de 13 ans d'âge moyen, et ce, avec un taux de motorisation assez faible (150 véhicules pour 1 000 habitants contre 534 véhicules pour 1 000 habitants dans l'Union européenne). Les ventes de véhicules neufs ont avoisiné le million d'unités en 2002, dont 110 000 véhicules étrangers ; la production automobile s'est élevée à 980 700 unités. Les investissements étrangers sur le sol russe sont cependant encore très faibles et l'industrie automobile locale encore obsolète, ne pouvant se mesurer aux standards européens.

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