Les nouveaux défis des captives
Les captives des deux constructeurs français pourraient affronter sans problème une paralysie du marché des liquidités pendant plusieurs mois. C'est l'une des bonnes nouvelles annoncées à l'occasion de la conférence annuelle sur l'automobile de l'agence de notation Standard & Poor's. Et elle l'est d'autant plus que les captives sont globalement moins sensibles à l'évolution du marché que leurs maisons mères. "Les captives sont moins sensibles à la baisse des ventes que les constructeurs et bénéficient de l'accès au refinancement via la banque centrale et du plan de soutien gouvernemental en cette période de fermeture partielle des marchés", a expliqué Bernard De Longevialle, managing director responsable de la notation des banques chez Standard & Poor's, ce responsable estimant néanmoins que les nouveaux défis des captives vont plus que jamais résider dans leur capacité à rester rentables, à se refinancer et à maintenir de bons ratios de rentabilité. "Elles vivent sur un stock de crédits et sont sensiblement moins impactées par les augmentations de spreads", a poursuivi Bernard De Longevialle. Pour la plupart, elles ont aussi vu leur taux d'équipement en produits d'assurance augmenter au cours de ces dernières années. "Toutes les captives ont toutefois enregistré une hausse de leur coût du risque depuis la fin 2008", a également souligné le managing director responsable de la notation des banques de Standard & Poor's. Mais cela n'inquiète pas outre mesure l'analyste, en tout cas en ce qui concerne les captives des deux constructeurs français : il a estimé que Banque PSA Finance pouvait très bien "encaisser" cette détérioration et continuer à couvrir à terme jusqu'à trois fois son coût du risque, RCI Banque pouvant pour sa part afficher un ratio inférieur à trois (Banque PSA Finance et RCI Banque pouvaient couvrir respectivement 6,7 fois et 3,4 fois leur coût du risque à la fin 2008, selon Standard & Poor's). "A court terme, ces établissements sont au final relativement bien protégés en matière de liquidités, a souligné Bernard De Longevialle. Ils pourraient d'ailleurs continuer leur production pendant au moins six mois s'il y avait demain une paralysie du marché des liquidités." Rappelons que dernièrement, le gouvernement français a consenti des lignes de refinancement publiques de deux milliards d'euros à Banque PSA Finance et RCI Banque via la Société de Financement de l'Economie Française (SFEF). Rien d'étonnant donc, si au global, les notations de la plupart des captives sont généralement situées un cran au-dessus de celles de leurs maisons mères, ce qui est notamment le cas pour FCE Bank, VW Bank, RCI Banque et Banque PSA Finance (voir tableau). "Certaines financières ont aussi terminé l'année 2008 avec de bons ratios fonds propres sur encours et de bons niveaux de rentabilité sur fonds propres (RoE), a indiqué Bernard De Longevialle. Ils se sont élevés chez Banque PSA Finance et RCI Banque à hauteur de respectivement 14,08 % et 16,06 %." Les perspectives sont bien évidemment tout autres chez les constructeurs, leurs notes à long terme étant d'ailleurs le plus souvent assorties de perspectives "stables" ou "négatives" (voir tableau).
1,8 million d'unités en France
Photo : Bernard De Longevialle, managing director responsable de la notation des banques de Standard & Poor's.
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