Les indépendantes fourbissent leurs armes

La concurrence entre sociétés de financement s’annonce particulièrement ardue sur 2013. Les immatriculations de véhicules ne sont pas franchement attendues à la hausse et plusieurs facteurs risquent d’impacter le marché du financement automobile, le premier d’entre eux étant bien sûr la réforme prudentielle dite Bâle III. Cette dernière pourrait entraîner des difficultés de refinancement pour nombre de captives, y compris pour celles qui ont diversifié récemment leurs sources de refinancement. “Elles devraient être un certain nombre à se montrer moins entreprenantes avec la réglementation dite Bâle III, estime ainsi François Kliber, le directeur commerce France de GE Money Bank. Du côté des captives, nous pourrions donc assister à une diminution du nombre des opérations à des taux très attractifs, à une baisse de leur durée ou à la mise en place d’opérations focalisées sur certains grands groupes de distribution.” Les sociétés de financement indépendantes ne se montreront pas moins actives pour autant. Des captives chercheront aussi à accroître leur volume de dossiers dans les prochains mois !

Intérêt pour les professionnels

Viaxel a en tout cas l’intention de conquérir de nouveaux apporteurs d’affaires et la volonté d’augmenter sa production auprès des professionnels sur tout l’exercice 2013. Et pour y parvenir, la financière mise notamment sur une offre dénommée “Viaxel Entreprises” : elle permet à ses apporteurs d’affaires d’accroître leur activité auprès des professionnels via toute une palette d’outils et de prestations (ils incluent à ce jour surtout des supports de PLV et des formations centrées sur la fiscalité, les différentes formules de financement disponibles et la TVS). GE Money Bank envisage pour sa part de proposer courant 2013 une nouvelle garantie pour les automobilistes. “Il s’agira d’une vraie couverture, deux axes d’études étant aujourd’hui à l’ordre du jour chez GE Money Bank”, indique simplement François Kliber. La financière n’a en revanche aucunement l’intention de lancer des assurances automobiles et encore moins de revoir ses politiques tarifaires et de rémunération. Ses grilles de rémunération n’ont pas été revues récemment et la financière n’est pas franchement partisane des offres de financement à 0 %. Un positionnement à peu de chose près identique à celui de Financo.

Désintérêt pour les opérations à 0 %

La filiale de Crédit Mutuel Arkéa estime qu’il y a danger pour les distributeurs à proposer systématiquement des opérations à 0 %. “Si certaines sociétés financières sont adeptes des opérations promotionnelles sur 36 mois, elles sont aussi très rares à distribuer des niveaux de rémunération corrects”, souligne Frédéric Rémy, le responsable du marché automobile de Financo. La financière n’en est pas moins capable de s’adapter à la conjoncture. Pour preuve : à la rentrée de septembre, elle a consenti à faire quelques efforts sur ses propres marges et elle a déployé une offre de financement à un taux très attractif, sans frais de dossier ni apport, à l’occasion du dernier Mondial de l’Automobile (celle-ci lui a permis d’engranger en un mois une production supplémentaire d’environ 10 millions d’euros). Et autant dire que ses concurrents devraient continuer à entendre parler de cette financière. Elle a en effet l’intention de séduire de nouveaux apporteurs d’affaires et de se voir confier plus de production avec ceux avec qui elle travaille déjà grâce à sa toute nouvelle solution de floor plan pour groupes de distribution. Mais il faudra plus que jamais compter avec CGI.

Plusieurs offres ­différenciantes

Cette indépendante souhaite se distinguer de la concurrence en mettant en exergue toutes ses offres différenciantes. CGI y inclut entre autres ses offres de financement de stocks, ses produits assuranciels proposés sous le nom de gamme “Idéal”, et ses nouvelles offres de LOA Atout Tranquillité et Atout Maintenance. “Nos produits assuranciels affichent des taux de pénétration en hausse depuis déjà trois ans et 150 dossiers ont déjà été acceptés avec l’offre Atout Tranquillité”, relève Jean-Jacques Weiter, directeur de la distribution de CGI. Son activité auprès de ses partenaires constructeurs s’est en outre sensiblement accrue depuis 2012. Pour preuve : sur les dix premiers mois de l’année, ils ont participé à sa volumétrie globale de dossiers VN à hauteur de 26 %, soit 3 points de plus qu’en 2011. “Ces partenariats nous permettent de concevoir des opérations promotionnelles intéressantes et de lancer des offres attractives”, indique le directeur de la distribution de CGI. Au cumul, à la fin octobre, la production financière globale de la financière avait progressé de 6,9 %. L’avenir des sociétés de financement peut donc aussi passer par les constructeurs…