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Les Français sont entreprenants…

Publié le 15 mars 2011

Par Clotilde Chenevoy
7 min de lecture
La Fédération Française de la Franchise s’est intéressée au regard des jeunes et des seniors sur la création d’entreprise, via une étude Ipsos. Cette dernière souligne qu’une personne sur deux, mêlant les juniors et les seniors, souhaite créer une entreprise, et que la franchise répond à ses attentes.
La franchise attire de plus en plus de commerçants indépendants, qui se servent des outils marketing et de communication pour accroître leur chiffre d’affaires.

Le Français a la fibre entrepreneuriale, et la franchise représente un modèle qui correspond bien à ses attentes. Tel est le résultat de l’étude menée par Ipsos, du 29 décembre au 7 janvier 2011, pour le compte de Reed Expositions et de la Fédération Française de la Franchise (FFF). Etude qui s’est focalisée sur le regard des jeunes (18 à 30 ans) et des seniors (45 à 60 ans) sur la création d’entreprise. “Cette étude nous sert à évaluer notre potentiel de clients, résume Chantal Zimmer, déléguée générale de la FFF. Par ailleurs, ces deux populations trouvent actuellement des problèmes pour trouver du travail, que cela soit pour un premier emploi, ou donner un nouvel élan à sa carrière. Nous avons cherché à savoir si la franchise pouvait correspondre à ce problème d’emplois. Et suite à cette étude, nous sommes plutôt réconfortés. Nous porterons d’ailleurs cette étude au niveau des politiques, pour montrer que la population française se révèle plein d’espoir pour notre économie nationale.”

En effet, l’étude révèle que, sur ces deux cibles, quasiment une personne sur deux a déjà pensé à créer sa propre société (54 % pour les jeunes, 48 % pour les seniors). En revanche, du côté des motivations de ce projet, elles divergent selon la génération. Ainsi, les seniors, ayant déjà une longue expérience dans le monde du travail, souhaitent particulièrement se consacrer à un projet plus personnel (48 %), puis devenir leur propre patron (29 %). Loin derrière, à 17 %, on retrouve l’envie de garder une activité, et à peine 13 % comptent sur la création d’entreprise pour relancer leur carrière. Chez les jeunes, c’est la recherche d’indépendance qui les pousse vers la création de leur entreprise. 42 % comptent sur ce projet pour pouvoir exploiter leur créativité et leur sens de l’innovation, 36 % ne veulent pas être formatés par une entreprise, et préfèrent être indépendants. Logiquement, le fait d’être son propre patron attire 38 % des jeunes sondés.

Par ailleurs, même parmi ceux qui ne veulent pas se lancer dans l’aventure entrepreneuriale, il existe encore du potentiel. En effet, parmi les principaux freins, on retrouve le manque de ressources financières (environ 1/3), ainsi que le manque d’idée de concept ou de domaine (38 % des jeunes / 22 % des seniors). Or, pour la fédération française de la franchise, ses freins peuvent être supprimés en passant par la franchise. Pour la partie finance, les banques donnent bien souvent un avis favorable aux dossiers de financement pour la création d’une boutique en franchise, car l’appui et la caution d’un réseau représentent un atout indéniable, particulièrement quand l’enseigne est bien établie.

Une démarche risquée mais gratifiante

L’étude Ipsos souligne également que les futurs entrepreneurs portent un regard réaliste sur leur projet, ayant conscience des dangers de l’opération. Ainsi, jeunes comme seniors, respectivement 89 % et 82 %, assurent que le risque financier leur fait peur, et que la lourdeur administrative freine la création d’une entreprise. Mais ces menaces sont contrebalancées par la satisfaction et la fierté de créer sa boutique, sentiments partagés à 95 % pour les jeunes et 92 % pour les seniors. Par ailleurs, quand ce projet se réalise avec un accompagnement, un transfert de savoir-faire et de la formation, les sondés certifient que la création de société s’en trouve facilitée… Autrement dit, l’apport d’une franchise et d’un franchiseur est perçu comme un soutien important pour les Français !

L’étude d’Ipsos pointe une connaissance relativement bonne de ce modèle économique, avec des jeunes plus avertis que les seniors sur le sujet. Ainsi, 33 % de la nouvelle génération se révèlent familiers avec le principe de la franchise, contre 37 % qui jugent connaître assez mal cette solution, et 30 % très mal. Chez les seniors, le modèle de la franchise reste plus flou, avec 28 % assurant une bonne connaissance, 47 % pour un niveau moyen. L’appréhension pour ce modèle économique se révèle d’autant plus élevée chez les gens qui ont déjà songé à créer leurs entreprises. D’ailleurs, sur cette population, 37 % des jeunes songent à prendre une franchise pour mener à bien leur projet, contre 23 % pour les seniors.

Les jeunes pour l’image, les seniors pour l’accompagnement

Si on rentre dans le détail des profils qui sont séduits par le modèle économique, on note que les jeunes et les seniors n’en attendent pas la même chose. En effet, les aînés aiment davantage l’accompagnement, le soutien et le suivi de la maison mère, alors que les cadets attendent beaucoup de l’image et de la renommée de la marque. De manière plus intergénérationnelle, la franchise se trouve particulièrement appréciée pour la simplicité du concept et la facilité des démarches, ainsi que l’apport du savoir-faire du franchiseur.

Parmi les secteurs économiques choisis, globalement, les services à la personne, le conseil, le commerce spécialisé, ou encore les services rapides et de proximité fédèrent beaucoup de candidatures. La branche automobile-cyclos-motos n’attire qu’entre 6 à 7 % des projets. Et parmi les gens qui optent pour ce secteur, les raisons divergent entre jeunes et seniors ! En effet, la nouvelle génération choisit ce secteur à 49 % par passion, et à 18 % parce qu’elle travaille déjà dans le secteur. L’aspect passion rentre aussi en ligne de compte chez les seniors, à 34 %, mais ils y voient aussi à 29 % un fort potentiel de croissance, ainsi qu’un moyen de changer de secteur d’activité (20 %).

La franchise ne connaît pas la crise

D’après cette étude, il semble donc que les franchiseurs disposent toujours d’un vivier important pour développer leurs concepts, malgré un contexte économique compliqué. D’ailleurs, le bilan de la franchise 2010 plaide aussi en faveur de ce modèle économique. “L’année 2010 s’est plutôt bien passée, commente Guy Gras, président de la fédération française de la franchise. La franchise a été, comme tout le monde dans l’économie nationale, impactée par la crise, malgré tout, elle a continué à progresser. Nous disposons de plusieurs indicateurs qui soulignent que la franchise a bien traversé la crise. Ainsi, côté emplois, les points de vente se sont étoffés, passant de 6 à 7 salariés, en moyenne, par magasin, entre 2009 et 2010. Par ailleurs, la création de concepts a également augmenté, prouvant l’intérêt de ce modèle économique. Enfin, le chiffre d’affaires médian du franchisé a progressé, passant de 440 000 euros en 2009 à 510 000 en 2010.” D’ailleurs, une des tendances de fond que l’on observe parmi les profils des candidats, c’est que 1 franchisé sur 4 était avant un commerçant indépendant. La franchise ne représente donc plus un simple moyen de reconversion, mais bien un moyen d’accroître son affaire avec l’appui d’une enseigne. Il n’est d’ailleurs pas rare de voir des CA de sociétés prendre de l’ampleur simplement en affichant les couleurs d’un réseau.

Ces bons résultats et ce vivier d’entrepreneurs réjouissent Reed Expositions et la Fédération Française de la Franchise, qui espèrent bien voir cette population lors de la 30e édition du salon Franchise Expo, qui se déroule du 20 au 23 mars prochain, au parc des expositions de Paris. Et pour cette édition, les organisateurs proposeront, tout au long du salon, des ateliers et des conférences pour préparer son projet afin de devenir franchisé ou franchiseur, et axeront bien évidemment leurs discours à destination des jeunes et des seniors.

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ZOOM - Qui est le franchisé type ?

• Un homme (60 % sont des hommes).
• Dans la quarantaine (50 % ont entre 35 et 49 ans).
• A fait des études supérieures (46 % ont un niveau bac+2 ou supérieur).
• Touche en moyenne 2 700 €/mois (Le revenu annuel net moyen est de 33 200 €, dont 86 % de salaires, 13 % de dividendes).
• Issu du privé et d’un autre secteur d’activité (66 % sont d’anciens salariés du privé, 38 % ont pu changer de secteur d’activité).
• Investi localement (63 % s’impliquent au niveau local)
• Travaille en couple (44 % des franchisés en couple sont aidés par leur conjoint dans leur activité professionnelle).

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