Le retour des indépendantes
Après la pluie, le beau temps ! Voilà ce que nombre de sociétés de financement indépendantes ont dû se dire au terme du 1er semestre 2011. Elles ont reconquis du terrain par rapport aux captives sur les six premiers mois de l’année après en avoir beaucoup perdu en 2010 (les productions en valeur et en volume des captives avaient progressé de respectivement 8,2 % et 6,7 % hors LLD, contre seulement une hausse de 0,1 % en valeur et une baisse de 3,2 % en volume du côté des indépendantes, toujours hors LLD).
Il semble, d’une part, que des captives aient levé le pied au niveau de leurs opérations promotionnelles, surtout au cours du second trimestre, et d’autre part, que les indépendantes soient reparties à l’assaut de nouveaux partenaires distributeurs. “Nous avons dépassé nos objectifs grâce aux nouveaux partenaires distributeurs conquis l’an dernier, mais aussi aux treize nouveaux groupes qui nous ont rejoints sur les six premiers mois de l’année et aux treize autres entités qui se sont engagées à accroître leur production avec nous sur l’ensemble de 2011”, nous a ainsi fait savoir Jean-Jacques Weiter, le directeur du réseau CGI. A ses yeux, ces conquêtes confirment l’un des éléments clés de la stratégie de la financière, à savoir faire en sorte de toujours assurer un bon niveau de rémunération à ses partenaires distributeurs.
“Plusieurs opérations commerciales spécifiques”
Les autres indépendantes ? Elles ont elles aussi fait preuve d’initiatives. GE Money Bank a, par exemple, recruté une demi-douzaine d’attachés commerciaux supplémentaires, notamment pour couvrir au mieux les communes de Lyon, Dijon et Strasbourg, et être un peu plus présente dans le Nord de la France. “Nous avons également monté plusieurs opérations commerciales spécifiques”, souligne Jean-Christophe Prigent, le directeur général en charge des financements autos, motos et loisirs chez GE Money Bank. Lesdites opérations ont ciblé pour partie les professionnels, une typologie de clientèle à laquelle s’est également intéressé et va continuer à s’intéresser Viaxel, dans la mesure où toutes les financières ou presque ont constaté une reprise des ventes à entreprises depuis début 2011.
“Nos conquêtes du début d’année devraient surtout donner leur pleine puissance au second semestre”
“Nous souhaitons poursuivre sur notre lancée afin d’afficher une production totale en progression de 3 à 7 % sur 2011”, indique donc fort logiquement Jean-Marie Thierry, le directeur de la distribution Sofinco-Viaxel. Mais cela ne sera pas forcément aisé, même si, sur le 1er semestre et hors LLD, ses recettes ont déjà progressé de 7,5 % : les taux n’ont cessé de fluctuer depuis le début de l’année et le débat actuel sur l’endettement des Etats risque d’impacter la confiance des ménages et des entreprises. Il n’est donc pas impossible que quelques financières se retrouvent face au même problème de refinancement qu’en 2008. Heureusement, la plupart des acteurs disposent désormais d’un retour d’expérience. “Viaxel dispose en outre de nouveaux atouts depuis début 2010, ajoute Jean-Marie Thierry. Crédit Agricole Consumer Finance regroupe depuis cette date Sofinco et Finaref.”
Les autres indépendantes ? A ce jour, elles ne sont pas outrageusement inquiètes. Rares sont en effet les entités qui ont décidé de revoir leurs ambitions 2011 à la baisse à l’aune du débat actuel sur l’endettement des Etats. CGI mise par exemple toujours sur une production financière globale en hausse de 7,5 % sur 2011. “Nos conquêtes du début d’année devraient surtout donner leur pleine puissance au second semestre, explique Jean-Jacques Weiter. Il convient en outre de rappeler que nous avons connu deux belles années, que le marché français tourne toujours autour des deux millions d’immatriculations annuelles et, enfin, que nous sommes adossés à une très grande banque.” Le dirigeant n’en devra pas moins toujours compter avec la concurrence. Si des sociétés de financement indépendantes désirent poursuivre sur leur lancée jusqu’à la toute fin de l’exercice, certaines captives ont aussi l’intention de se “refaire” et d’autres la volonté d’asseoir leurs positions d’ici à la fin décembre. “Nous tablons sur une hausse de production tant en valeur qu’en volume, à l’instar de RCI Banque qui devrait dégager un volume d’affaires de l’ordre de 10,5 milliards d’euros en 2011”, nous a d’ailleurs déclaré Philippe Buros, le directeur général commerce de la Diac. Jean-Christophe Prigent, de GE Money Bank, nous a fait savoir quant à lui que malgré un contexte difficile, il souhaitait “continuer à gagner des parts de marché tant dans l’Hexagone que dans les DOM-TOM”. Mais attention. Des nuages peuvent très vite s’accumuler !
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