“Le MedPi reste bien ancré dans son concept d’apporteur d’affaires”

Journal de l’Automobile. La crise a-t-elle des effets sur l’organisation du MedPi ?
LAURENT EYDIEU. L’édition 2013 se déroulera dans de bonnes conditions, même si les moyens déployés seront un peu plus restreints qu’en 2012. Il faut dire que notre dernière édition avait été particulièrement riche, avec une excellente représentativité des acteurs, et une majorité des marques A (Premium) dans nos trois secteurs (IT, télécoms et EGP). Le cru 2013 sera également riche en exposants, mais les entreprises restent prudentes sur leurs investissements. En effet, en marge du stand, nous vendons également des prestations pour offrir de la visibilité aux marques. Et c’est sur ce poste que des coupes ont été réalisées. Il est clair que certains secteurs font face à des difficultés, comme l’électronique grand public ou encore la high-tech. Par exemple, les grandes marques de PC se montrent aujourd’hui plus discrètes, ainsi que les fabricants de téléviseurs. A l’opposé, les télécoms, eux, progressent bien. Au final, ce constat valide le choix pris par Reed il y a plusieurs années de réunir les différents univers sur un seul événement. Nous pouvons ainsi compenser les baisses puisque les secteurs n’évoluent pas tous de la même façon.

JA. Quelle est la tendance majeure de cette édition ?
LE. Le cœur du marché repose sur la mobilité, au sens large. Les gens s’équipent de nouveaux produits comme les tablettes. En clair, un marché explose dès lors qu’il y a une rupture technologique, qui permet d’augmenter les volumes comme de redonner de la valeur aux produits. Dans le domaine de la technologie embarquée, on note un intérêt pour la navigation ou encore l’audio-vidéo. Toutefois, on constate que dans le domaine des GPS, le nombre d’acteurs a diminué, après avoir connu une explosion.

JA. Le MedPi reste-t-il toujours un salon d’affaires, avec signatures de contrats ?
LE. Le MedPi reste bien ancré dans son concept d’apporteur d’affaires. Il représente un moment privilégié pendant lequel les acheteurs définissent avec les vendeurs des accords commerciaux. Depuis toujours, le leitmotiv du MedPi consiste à réunir les professionnels pour préparer les affaires du second semestre, qui reste la période la plus importante pour le retail. Si l’événement peut être un peu juste pour les accords concernant les départs en vacances, il tombe parfaitement pour la période de rentrée scolaire, même si celle-ci a été avancée désormais, et pour Noël. Au final, les acheteurs viennent tous conclure au minimum 25 % de leurs affaires sur le salon. Les acheteurs enchaînent les réunions. C’est d’ailleurs un point fort du salon, puisqu’ils peuvent rencontrer tous leurs fournisseurs en un seul lieu.

JA. Vous invitez les acheteurs. Comment faites-vous votre choix ?
LE. Le MedPi se concentre uniquement sur le monde du retail, traditionnel ou du e-commerce. On a également une nouvelle typologie d’acheteurs qui émergent, qui réalisent de la vente événementielle. Nous restons toujours vigilants quant au choix des acheteurs, afin que cela reste toujours opportun pour nos exposants. Je me souviens qu’avec l’émergence des sites comme Rueducommerce, nous étions quelque peu circonspects. Nous les avons suivis de près et, au final, ils sont devenus incontournables. Nous jouons un rôle d’incubateur, même s’il reste difficile d’identifier qui seront les Rueducommerce de demain. Si les volumes d’affaires peuvent se montrer faibles aujourd’hui, il faut tenter d’estimer ce qu’ils seront dans cinq ans.

JA. Quelles sont les nouveautés attendues pour cette édition ?
LE. Nous avons mis en place un Forum des experts en marketing retail. Depuis longtemps, les marques comme les réseaux de distribution travaillent avec des agences pour élaborer leur stratégie marketing, ou simplement recueillir des conseils d’experts. En effet, les comportements des consommateurs changent, et il convient, avec le numérique et notamment le connecté, de revoir les expériences d’achat dans les points de vente. Toute une réflexion émerge dans le retail autour du digital store, et sur la façon de présenter les informations sur les produits. Le temps du rayon linéaire avec une petite étiquette prix est désuet. Il faut davantage créer l’événement autour du produit, développer des espaces dédiés dans les magasins, se réapproprier l’espace de vente. Toutes ces réflexions nous ont donc conduits à créer un pôle dédié au marketing retail, qui comptera pour cette première fois une dizaine d’acteurs.

JA. A plus long terme, quels sont les axes de développement du MedPi ?
LE. On constate que la technologie devient de plus en plus présente dans les maisons. Auparavant, on évoquait la domotique, aujourd’hui on parle de SmartHome. Cette thématique inclut les solutions de protection de biens et de personnes, de partage de vidéos ou de musique sur les écrans, d’électroménager avec écran intégré, etc. La robotique représente également une piste pour l’avenir. Nous commençons à prendre quelques contacts avec les acteurs de ces univers, exposants comme acheteurs. Par exemple, nous ne travaillons pas actuellement avec l’univers du bricolage et de l’électricité. Ces points de vente vendent également de la high-tech.