Le marché des lubrifiants à l’heure de la résilience

Avec un retrait de 2,1 % sur les six premiers mois de l’année 2024, la faute à un mois de juin très négatif (presque -8 %, mais -5,1 % pour les moteurs de voitures de tourisme) en particulier, toute la question était de savoir si le deuxième semestre allait a minima confirmer la baisse du marché intérieur des lubrifiants automobiles ou au contraire l’infirmer. Les dernières statistiques du CPL (centre professionnel des lubrifiants) livrent la réponse.
Avec un volume annuel de 273 250 tonnes, les lubrifiants automobiles affichent une très légère progression de 0,2 %. Nettement mieux que les dernières années comme 2022 par exemple, qui avait vu un marché en retrait de 3,8 %.
En outre, une fois n’est pas coutume, le seul mois de décembre, effectivement peu porteur d’ordinaire, enregistre une hausse de 3,1 %. Pour leur part, les moteurs des voitures de tourisme enregistrent une hausse de 0,1 %, avec 164 425 tonnes.
Sur ce volume, le segment essence et mixte se taille toujours la part du lion (143 800 tonnes), avec à la clé une hausse de 4 % (le diesel tourisme poursuivant son effondrement avec un retrait de plus de 24 %). En outre, du côté des acteurs, les pétroliers demeurent majoritaires avec 53,03 % des parts, contre 46,63 % des parts pour les IG (indépendants du graissage) et 0,34 % des parts pour les autres sociétés.
L’opération vidange au cœur des ateliers de mécanique
Évidemment, si les intervalles de vidange jouent toujours la stabilité, l’activité des ateliers a joué un rôle déterminant dans ces résultats. Or, le baromètre d’activité Mobilians-Solware, réalisé sur la base de 923 ateliers de mécanique, détermine un bilan 2024 en demi-teinte.
En effet, malgré une baisse de 3,7 % des entrées en atelier (40 entrées/semaine en moyenne contre 41 en 2023), entrées liées pour partie à l’opération vidange, l’augmentation du panier moyen (+5,1 % par intervention) permet de maintenir une dynamique positive, avec au final une augmentation de 1,1 % du chiffre d’affaires (515,8 M€) généré par les pièces (dont l’huile).
Néanmoins, au niveau des lubrifiants, c’est bien l’âge du parc qui contribue le plus au maintien du marché. Ainsi, même si les véhicules électriques pèsent désormais 2,2 % du parc aujourd’hui, le dernier recensement effectué par AAA Data en tout début d’année montre que l’âge moyen a continué de grandir en 2023 pour atteindre 11,9 ans, contre 11,6 ans fin 2022.
Ainsi, sur les 41,6 millions de véhicules roulant en France, 22 millions d’unités ont plus de dix ans, soit une part de 53 %. Et dans ce registre, même s’il perd des points au fil des mois, le diesel se révèle toujours largement majoritaire, avec une part évaluée à plus de 50 % (50,7 % en mars 2025).
Des cartes brouillées sur le 1er semestre
Pour ce qui concerne les grades SAE, les données 2023 du CPL font état d’une répartition comme suit, par rapport à 2022 : sur la première marche du podium figure toujours le grade 5W-30 avec 37,2 % des parts (+2 %), devant le grade 0W (0W-30, 0W-20, etc.) avec 26 % des parts (+3 %), et le grade 5W-40 avec 13,4 % des parts (+0,2 %). En d’autres termes, le segment 0W/5W-20-5W30 et 5W-40 pèse désormais 77 % du marché.
Les cartes ont néanmoins été un peu brouillées au premier semestre 2024 en raison du manque de disponibilité du produit de grade 5W-30 en mesure de coller aux exigences du groupe Stellantis et de sa norme FPW9.55535/03 liée à l’affaire des moteurs DV5R et EB2. Au départ, seul TotalEnergies Lubrifiants a pu répondre à la demande des professionnels de la réparation. Au cours de l’année, les choses sont rentrées dans l’ordre pour la plupart des acteurs, y compris pour Castrol très récemment.
Sur le même sujet

Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.