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La voiture, source d’inquiétude pour les Français

Publié le 14 octobre 2022

Par Jean-Baptiste Kapela
4 min de lecture
Dans sa dernière étude, l’Observatoire Cetelem révèle que 6 Français sur 10 craignent de ne plus avoir les moyens de s’acheter un véhicule dans les années à venir. Un sentiment qui sera encore renforcé par le prix des modèles électriques.
59 % des Français interrogés craignent de ne plus avoir les moyens de posséder une voiture dans les prochaines années.

Depuis une dizaine d’années, les automobilistes subissent de plein fouet l'envolée des prix des véhicules neufs. Cependant, pour de nombreux Français, la voiture reste un moyen de mobilité indispensable. L’Observatoire Cetelem a réalisé une étude, dans 18 pays et auprès de 16 600 personnes, baptisée : "La voiture quoi qu'il vous en coûte ?"

 

Malgré le fait d'avoir questionné les participants avant la guerre en Ukraine, les résultats restent d'actualité. "Nous étions loin d’imaginer travailler dans un tel contexte", réagit Flavien Neuvy, directeur de l’Observatoire Cetelem.

 

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L’étude révèle que l’automobile est une source d’inquiétude. A l’avenir, 63 % des possesseurs de voiture interrogés indiquent qu’ils craignent de ne plus avoir les moyens de posséder un véhicule. En France, cette appréhension touche 59 % des automobilistes sondés.

 

Avec la multiplication des voitures électriques, plus chères que les thermiques, "la tendance va s'accélérer au cours des prochaines années", prévoit Flavien Neuvy. "Il y a un risque que la voiture devienne un objet de luxe, inaccessible, rejetant à la marge les personnes qui en ont le plus besoin dans leur vie quotidienne", prévient l'expert.

 

Par ailleurs, au niveau des personnes interrogées n’ayant pas de voiture, dans les 18 pays étudiés, 38 % en moyenne affirment en avoir possédé une auparavant. Un chiffre qui s'élève à 42 % en Europe et 33 % en France.

 

Le coût d’un véhicule reste un frein

 

Alors, l’observatoire s’est penché sur les raisons les poussant à abandonner leur véhicule (entre trois choix disponibles). Le principal frein est la crainte de ne pas avoir les moyens d’en posséder un (38 %). Viennent ensuite un réseau de transport en commun suffisant (23 %), les coûts à l’usage (22 %) et à l’achat (21 %).

 

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Autre point important, 42 % du panel estiment qu’à leur âge, il est financièrement plus difficile d’être propriétaire d’un véhicule par rapport à leurs parents. Un chiffre qui grimpe à 46 % dans l’Hexagone.

 

Un raisonnement compréhensible puisque le prix des véhicules explose et démontre des faiblesses dans le pouvoir d’achat. Ainsi, le revenu médian des Français en base 100 en 2006 est grimpé à 108 en 2020,  tandis que le prix catalogue des véhicules est grimpé à 136 sur la même période.

 

Pourtant, aujourd’hui, 61 % des sondés estiment que le prix d’achat d’un véhicule est raisonnable. Un pourcentage qui augmente à 77 % en ce qui concerne les voitures d’occasion.

 

Le coût d’usage jugé élevé

 

Si à l’achat, pour une majorité des automobilistes, le prix est raisonnable, pour 57 % d’entre eux, le coût à l’usage est élevé. Un chiffre qui grimpe à 62 % pour les Français, qui, avec la Belgique, la Pologne et l’Espagne, considèrent ce coût trop élevé. D’ailleurs, 83 % des Français questionnés ont remarqué une augmentation de ce coût d’usage.

 

"Ce qui ne passe pas, c'est les coûts d'usage", souligne Flavien Neuvy. "Le fait de passer tout le temps à la caisse renforce ce sentiment très négatif."

 

En Europe, selon l’Observatoire Cetelem, les automobilistes dépensent 2 817 euros par an et par voiture. Dans l’Hexagone, ce montant s’élève à 2 870 euros et sans surprise, l’essence est le plus gros poste de coût. Ainsi, le prix des carburants s’élève en moyenne en France à 1 745 euros par an, contre 546 euros pour l’entretien et la réparation. Il faut y ajouter 579 euros pour l’assurance.

 

50 % des Français considèrent d'ailleurs le montant de l’assurance raisonnable et 55 % estiment que l’entretien et les réparations sont convenables. Pourtant, l’indice du prix des pièces de rechange en France a fortement augmenté, tout comme la prime moyenne d’assurance automobile.

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