La Poste continue de décarboner ses flottes
La Poste poursuit ses efforts pour réussir sa transition énergétique. Le premier opérateur mondial à avoir atteint la neutralité carbone veut garder sa longueur d’avance et vise le "zéro émission nette" de gaz à effet de serre en 2030, passant par une baisse de 30 % dès 2025. Outre les 200 millions d’euros investis pour, en premier lieu, doubler la flotte d’utilitaires électriques d’ici 2025 (de 7 000 à 15 000), le groupe va également injecter 400 millions d’euros pour décarboner le transport lourd, qui compte actuellement pour 52 % de ses émissions.
Le groupe compte 300 camions en propre, mais, avec ses 600 partenaires, plus de 5 000 qui circulent chaque jour sur les routes de France. "Nous travaillons avec tous les transporteurs de France pour la transition énergétique de cette filière", se félicite Philippe Dorge, directeur général adjoint du groupe La Poste, en charge de la branche services-courrier-colis. Il assume son objectif pour 2030 : que 50 % des kilomètres parcourus par La Poste en France le soient en poids lourds bas-carbone.
Le biogaz et les biocarburants en pôle
"Nous travaillons dans le détail, du coût à l’autonomie en passant par la disponibilité, sur les quatre énergies alternatives au diesel : l’électrique, l’hydrogène, le biogaz et les biocarburants, liste Christophe Baboin, directeur transport adjoint de la branche services-courrier-colis. Les deux dernières sont les plus matures et nous intéressent plus à court terme." Concernant le biogaz, la Poste va déployer huit stations d’avitaillement sur ses plateformes industrielles d’ici 2025. La première (gaz naturel) a été inaugurée à Chelles (77) en 2021.
Pour les biocarburants, le groupe s’intéresse au B100 (à condition qu’il soit issu de colza 100 % français), et Christophe Baboin confie "discuter avec les différents acteurs", sans donner de nom particulier pour le moment. La Poste privilégie actuellement le HVO, sur lequel il compte être "très actif" dès cette année. "Ce n’est pas la solution de facilité, mais celle qui a le meilleur impact environnemental", justifie Christophe Baboin.
L’électrique et l’hydrogène en salle d’attente
"Cet intérêt est pragmatique, nous nous tournerons vers l’électrique et l’hydrogène quand ce sera possible, poursuit ce dernier. L’électrique est le plus compliqué à mettre en place sur le poids lourd, mais nous nous lançons avec un premier modèle Renault Trucks en région lyonnaise dès cet été." Trois sont prévus pour l’Île-de-France en 2023. Le groupe prévoit cette énergie pour les liaisons moyenne distance (250-400 km).
L’hydrogène sera plutôt dédié aux longues distances (plus de 400 km). Là aussi, le premier camion mis en exploitation est prévu pour 2022. Une station mobile d'hydrogène vert sera installée par TotalEnergies sur la plateforme industrielle du Thillay (95). "Nous avons lancé un appel d’offre massif pour pouvoir vite procéder aux commandes, commente Christophe Baboin. Nous aurons rapidement, avant 2025, cinq poids lourds roulant à l’hydrogène. Difficile de faire plus car, si les constructeurs se lancent, il n’y a pas encore de solution industrielle. Nous avançons au fur et à mesure des opportunités."
Mutualiser les flux
Puisque les véhicules ne font pas tout, La Poste a aussi formé plus de 80 000 conducteurs à l’éco-conduite depuis 2017. "Chaque opérateur sur le terrain contribue et apporte sa pierre à l’édifice, précise Laure Mandaron, directrice RSE de la branche services-courrier-colis. L’éco-conduite nous permet de réaliser jusqu’à 15 % d’économies." La mutualisation des flux est aussi primordiale : des camions mieux remplis, ce sont moins de camions sur les routes. 80 % des colissimos sont ainsi distribués par les facteurs. D’ici 2025, un colis sur deux sera distribué par transport décarboné ou doux (16 % actuellement).
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