S'abonner
Services

La franchise rajeunit et se féminise

Publié le 12 mars 2013

Par Clotilde Chenevoy
6 min de lecture
D’après le 9e baromètre de la franchise, le modèle économique attire toujours autant de candidats. Le profil évolue, les futurs franchisés se rajeunissent, avec une part croissante de femmes.
Pneu, centre-auto, location, lavage, réparation, sur Franchise Expo, les visiteurs peuvent faire le tour de l’univers automobile en une journée.

La Fédération française de la franchise, avec la Banque populaire, a livré une nouvelle édition de son étude annuelle sur le secteur, réalisée par l’institut CSA auprès de 153 franchiseurs et 403 franchisés. Premier enseignement, la franchise continue de séduire, avec toujours plus de franchiseurs et de franchisés. En France, ce modèle économique rassemble à 59 % des PME dont le chiffre d’affaires est inférieur à 10 millions d’euros. Leurs dirigeants assurent avoir opté pour un modèle de franchise afin d’accélérer leur développement, et compter sur le dynamisme des entrepreneurs.

Au final, un réseau est composé en moyenne de 87 points de vente, donc 60 sont en franchise. Et la moyenne du contrat de franchise est de 5,9 ans, sachant que 58 % des contrats durent cinq ans et 26 % sept ans.

Du côté des franchisés, le baromètre pointe une évolution des profils des candidats. Les femmes passent elles aussi le cap de la franchise, puisqu’elles représentent 44 % des entrepreneurs, contre 36 % en 2009.

Par ailleurs, le niveau d’éducation des franchisés continue de croître, avec une part de plus en plus importante de cadres. Ces profils, ayant déjà une bonne expérience dans le management, intéressent les directions des réseaux pour la reprise de structures existantes. De plus, bien souvent, ce type de personne ne se cantonne pas à un seul point de vente et se lance sur une gestion multisite.

Conséquence de la crise, les candidats à la franchise rajeunissent. Alors que les projets pour “changer de vie” se faisaient auparavant plutôt autour des 50 à 55 ans, l’âge moyen tourne désormais autour des 45 ans, et 51 % des franchisés ont entre 35 à 49 ans. De l’avis de différents réseaux interrogés, les candidats se montrent également plus mûrs dans leur projet, connaissent bien le principe de la franchise, avec ses droits et devoirs, et surtout, ils se révèlent réalistes face aux investissements nécessaires.

Franchise ne rime pas avec crise

La franchise démontre une nouvelle fois qu’elle résiste bien aux aléas économiques. D’ailleurs, Franchise Expo, qui se déroule du 24 au 27 mars, à la porte de Versailles, à Paris, fait le plein chaque année. Ainsi, en 2012, l’événement phare de la Fédération française de la franchise a accueilli 467 exposants et 32 334 visiteurs.

Cette année, plus de 480 exposants sont attendus, dont 130 nouveaux concepts. Tous les secteurs sont représentés, l’automobile pesant 5 % avec 18 enseignes présentes. Au côté des enseignes mythiques des centres-autos, on retrouve deux nouveaux, API et Bosch Car Service. Au-delà de la découverte des franchiseurs, les visiteurs peuvent également faire le plein de conseils et de témoignages au travers de nombreuses conférences.

Par ailleurs, chaque journée possède une thématique spécifique pour répondre au profil type des candidats à la franchise (dimanche – Envie de changement, créez votre entreprise ! ; Lundi – Quel commerçant pour la ville de demain ? ; Mardi – Créer son entreprise avant 30 ans, les clés de la réussite ; Mercredi – La franchise créatrice d’emploi et moteur de l’ascenseur social : comment passer du salariat à l’entrepreneuriat ?)

Les futurs franchisés sont attirés par un secteur dont les revenus restent préservés malgré la crise. Ainsi, même si le chiffre d’affaires médian est en recul pour la première fois dans ce 9e baromètre, passant de 550 000 euros à 475 000 euros, le revenu annuel est stable et représente 34 500 euros nets en moyenne en 2012.

Pour autant, la frilosité du secteur bancaire pose quelques soucis aux franchiseurs. En effet, même si des accords ont été conclus avec des banques et que les organismes bancaires voient d’un œil favorable ce type de dossier, les franchiseurs citent comme principale difficulté à leur développement le financement de leurs franchisés (56 %). Parmi les autres contraintes, ils évoquent le prix et la rareté des emplacements (52 %), puis la difficulté à recruter des franchisés. En effet, les prix de l’immobilier ont flambé ces dernières années, favorisant le développement des “grosses” franchises. Et malgré des filières de recrutement efficaces, trouver l’homme qui convient n’est pas si simple. Le projet d’un candidat doit également correspondre au besoin de développement d’une enseigne.

Cette stabilité de résultats attire du coup des investisseurs, qui restent présents pour la gestion du back-office, mais confient la partie opérationnelle à un salarié. D’ailleurs, certaines enseignes souhaitent se positionner en complément d’activités. Dans l’automobile, par exemple, les concessionnaires cherchent parfois une enseigne pour toucher une clientèle après-vente multimarque.

Dans le cas de l’automobile, René Prévost, président de la Fédération française de la franchise et également directeur de la franchise chez Speedy, “le secteur automobile a évolué un peu moins vite que la moyenne. Il stagne actuellement, avec un nombre d’entrées dans les ateliers en baisse. Les gens roulent moins, retardent leurs réparations, tandis que les infrastructures routières sont de meilleure qualité et que les véhicules se révèlent plus fiables. Par ailleurs, le secteur est devenu ultra-concurrentiel, avec une bataille forte entre les réseaux, de marques et indépendants”.

--------------
FOCUS - Les services auto : 67 réseaux en franchise

Selon les chiffres de la Fédération française de la franchise, le secteur automobile rassemble 67 réseaux, regroupant 7 365 franchisés qui génèrent 2,38 milliards d’euros. Dans le secteur global de la franchise, l’automobile pèse 4,70 % en CA, représente 4,04 % parmi tous les réseaux et 11,32 % en franchisés. Parmi ces réseaux automobiles, 7 enseignes françaises se sont exportées tandis que 14 proviennent de l’étranger.
 

---------------
FOCUS - Crédit d’impôt compétitivité emploi : la nouveauté de 2013

Depuis le 1er janvier 2013, le gouvernement a mis en place le Crédit d’impôt compétitivité emploi (Cice), réservé aux entreprises ayant des salariés. Les micro-entreprises et auto-entrepreneurs ne peuvent pas en bénéficier. Ce crédit peut être utilisé pour de la recherche, de la formation, un recrutement, de la prospection de nouveaux marchés, ou encore reconstituer des fonds de roulements. En résumé, il peut servir à tout, sauf à payer les actionnaires ou augmenter le salaire des dirigeants ! Il est calculé sur l’exercice 2013, pour une application dès 2014. Le gouvernement a précisé que “le Cice porte sur l’ensemble des rémunérations versées aux salariés au cours d’une année civile, qui n’excèdent pas 2,5 fois le Smic, calculé sur la base de la durée légale de travail, augmentée le cas échéant des heures complémentaires ou supplémentaires de travail, selon les mêmes règles que celles qui s’appliquent en matière d’allégements généraux de cotisations sociales”. Le taux du crédit atteint 4 % la première année, soit en 2013, puis 6 % les autres années.
 

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle