Jean-Pierre Framezelle, directeur général Diac, délégué au commerce
...peu lisible.
Journal de l'Automobile. Quel bilan tirez-vous de l'exercice 2007 ?
Jean-Pierre Framezelle. Malgré la baisse de volumes de Renault, nous avons atteint un niveau de pénétration record avec 39,4 % sur les ventes à particuliers de Renault. En deuxième commentaire, New Deal, notre produit fidélisant, a également atteint des sommets. Lancé en 2001, New Deal dépasse aujourd'hui toutes nos espérances avec une pénétration de plus de 30 % chez Renault. Chez Nissan, baptisé "Intégral by Nissan", ce produit représente 42 % des financements à particuliers réalisés par Nissan Finance. Dans le périmètre Diac, sur les 40 % de pénétration à particuliers, New Deal réalise 52 % de la production. Un élément qui nous permet notamment de mieux résister à la concurrence bancaire sur les taux. Dans un contexte plutôt difficile, et avec des hausses des taux de refinancement, nous avons réussi à afficher des résultats financiers à la hauteur de ceux de 2006, à savoir un bénéfice de 163 millions d'euros.
JA. Avez-vous des craintes pour les taux en 2008 ?
J-M F. Je reste prudent vu le contexte macro-économique global. Les taux américains baissent mais ce n'est pas le cas en Europe où la BCE doit également faire face à un niveau d'inflation relativement élevé. Même si le taux inter-marché a tendance à baisser, le coût de l'accès au marché le compense. Pour 2008, je penche davantage pour la stabilité dans ce domaine. Une prudence d'autant plus justifiée que je pense que la crise n'est pas encore dernière nous et des indicateurs simples mettent en lumière une baisse du pouvoir d'achat. Par exemple, aujourd'hui, l'apport comptant baisse de 10 % à la Diac.
JA. Comment avez-vous débuté l'année 2008 ?
J-M F. En premier lieu, nous sommes ravis de l'augmentation des ventes de Renault. Depuis le début d'année, le marché de l'automobile a évolué sous l'impulsion d'un effet d'aubaine pour les clients. Ils profitent des offres constructeurs et étatiques favorisant les véhicules à faibles émissions de CO2. La structure du marché français a été bouleversée. La performance de Renault dans ces conditions, nous a permis de constituer un portefeuille de commandes record aussi bien à particuliers qu'à entreprises.
JA. Cette augmentation de volumes compense-t-elle la baisse du montant moyen financé ?
J-M F. Le volume compense largement la baisse du financement moyen. Sur les trois premiers mois de l'année, nous enregistrons une croissance de plus de 6,6 millions d'euros, à plus de 844 millions. Nous sommes dans la situation inverse de l'année dernière et j'avoue préférer celle d'aujourd'hui. De plus, Renault réalise davantage de ventes à particuliers, un secteur où notre pénétration est la plus forte.
JA. Quid de la LLD où vous avez légèrement reculé ? Le lancement controversé de la Laguna y joue-t-il un rôle ?
J-M F. Pas du tout ! Déjà en 2006, nous ne faisions plus beaucoup de Laguna. Ce léger repli s'explique par le choix de Renault de moins vendre aux loueurs. Cela ne nous dérange pas car ce n'est pas un marché très rentable. D'un point de vue chiffré, notre pénétration est passée de 33,9 à 32,6 % sur les ventes à sociétés de Renault. En revanche, nous avons enregistré une forte hausse avec OverLease, notre label grands comptes, où nous sommes en concurrence frontale avec les grands loueurs indépendants. Nous avons réalisé plus de 2 100 contrats supplémentaires, soit plus de 20 000. Cela donne la mesure de notre compétitivité dans ce secteur.
JA. A l'image de nombreux acteurs, votre progression en LOA est forte. Le potentiel de ce produit est-il encore important ?
J-M F. Le potentiel est encore important, notamment, pour nous, sur la LOA VU. Nous allons bientôt lancer un produit baptisé New Deal Pro à destination des TPE, artisans-commerçants, etc. Je pense qu'un tel produit a beaucoup d'avantages, comme offrir au client le choix de racheter ou de restituer le véhicule. De plus, durant cet exercice nous lancerons également un produit LOA plus long afin de répondre aux besoins d'ajustement des loyers au pouvoir d'achat des clients. Il devrait porter sur 60 mois au lieu de 50. Voire plus si notre observation du marché nous y conduit.
JA. En début d'année vous avez lancé votre Carte Bleue. Ses débuts sont-ils en phase avec les objectifs annoncés ?
J-M F. Nous sommes très satisfaits des débuts enregistrés. Le taux de conversion de nos "Réserve de poche" en Carte Bleue est à plus de 50 % et nous allons bientôt entrer dans une nouvelle phase davantage tournée vers la vente.
JA. En guise de conclusion, comment imaginez-vous le reste de l'année 2008 ?
J-M F. Je suis à la fois optimiste pour Renault et réservé, voire préoccupé, par l'évolution de notre environnement économique. Renault prouve qu'il est bien placé dans la nouvelle définition du marché qui semble se dégager depuis le début de l'année. En revanche, la croissance sera moins forte qu'attendue, le moral des ménages est au plus bas, la baisse du pouvoir d'achat n'aide pas, etc. Peut-être que le taux d'endettement des ménages français, relativement bas par rapport aux autres principaux marchés européens, va jouer un rôle. Nous devrons gérer au moins ces deux aspects. Mais nous devons rester prudents.
Photo : JEAN-PIERRE FRAMEZELLE, directeur général Diac, délégué au commerce.
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