Izmocars et eKonsilio unissent leurs forces

Tout s'est passé dans l'intimité des locaux d'Izmocars, à Boulogne-Billancourt (92), mais le contrat signé ce 26 septembre 2019 avec eKonsilio a vocation à résonner dans tout l'Hexagone. Les deux entreprises ont en effet conclu un partenariat qui vise les associés sur le plan technologique lors des appels d'offres des clients. Chacune des signataires gardera son territoire de marque, certes, mais pourra intégrer la solution de l'autre partie dans ces propositions commerciales.

Une association qui tombait sous le sens pour les représentants d'Izmocars et d'eKonsilio, tant leur parcours présente des similitudes. Toutes deux actives sur le marché français depuis trois ans, elles ont su profiter de la digitalisation croissante des points de vente pour se faire une place dans le paysage. Izmocars étant spécialisée dans la conception de sites internet modernisés et eKonsilio dans la gestion des leads et le marketing relationnel. Deux métiers qui se veulent complémentaires pour les clients. En vérité, ils interviennent déjà chez plusieurs comptes en commun, parmi d'éminents pensionnaires du Top 100 de la distribution, comme le groupe Vulcain.

"Les groupes sont de plus en plus contraints de mener des recherches pour trouver les bons partenaires et les coordonner, observe David Descottes, le directeur général d'Izmocars France. Ce type d'accord nous donne un avantage concurrentiel en se présentant tel un interlocuteur unique pour un ensemble de solutions validées", a-t-il expliqué au Journal de l'Automobile au sortir de la cérémonie de signature. Il souligne que depuis le démarrage de la filiale, les projets à livrer sont passés de 3 à 4 intégrations de sociétés à 7 voire 9, comme actuellement pour un constructeur. La gestion de lead, les modules conversationnels, la prise de rendez-vous en ligne, les modules de paiement ou de souscription de crédit sont autant d'item en vogue.

"Démarcher les marques"

Guillaume Legrand, le directeur général d'eKonsilio, épouse cette vision de l'écosystème qu'ils sont en train de faire naitre. Après six mois de tractation, il a donc apposé sa signature sur le document officiel et voit d'un bon œil l'éventuelle arrivée d'une autre référence autour de la table. "Les concessionnaires doivent relever le challenge de la digitalisation sous peine d'être menacés de disparition. Il nous appartient donc de leur apporter la réponse la plus adaptée", défend le projet, celui qui vient d'achever avec succès une expérimentation de présentation par vision conférence réalisée avec une marque premium allemande. "Notre prochaine étape consiste à démarcher les marques", rebondit-il à ce propos.

Durant sa première année d'exercice, la start-up eKonsilio alors composée de deux éléments a réalisé un chiffre d'affaires de 20 000 euros. En 2018, elle remettait un bilan fait état d'un chiffre d'affaires de 300 000 euros. "Cette année, anticipe Guillaume Legrand, nous devrions approcher le million d'euros de chiffre d'affaires. Notre courbe de croissance est linéaire et plus le référencement de nos clients s'accroit, plus nous augmentons nos chances de développer notre revenu". Pour mémoire, la jeune pousse originaire du Mans (72) propose un modèle économique facturant la performance. En 2018, eKonsilio a géré près de 285 000 conversations et monnayé au prix fixe de 20 euros chaque lead qualifié transmis aux concessionnaires.  

Au lendemain de l'annonce de rachat de 3DSoft par Bee2Link et alors que le dossier reprise de L'Argus par Leboncoin est à l'étude, l'initiative d'eKonsilio et Izmocars apporte une nouvelle preuve que les acteurs du digital sont entrés dans une phase de concentration aux allures de plateformisation. Ils gagnent ainsi en force de frappe sur un spectre plus large des compétences à disposer. Gageons que le secteur n'en a pas fini avec les surprises.