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GNFA : l'organisme de formation qui ne chôme pas !

Publié le 29 mai 2024

Par Catherine Leroy
4 min de lecture
Deux ans après la refonte totale de sa structure, le GNFA revient sur le chemin de la croissance. La page de la pandémie de Covid, qui a entraîné une remise à plat complète de ses offres et de son fonctionnement, est complètement tournée. L’organisme de formation renoue avec un chiffre d’affaires en hausse et des bénéfices. Le point avec Virginie de Pierrepont, sa présidente et directrice générale.
GNFA formation
Deux ans après la totale refonte de sa structure, le GNFA revient sur le chemin de la croissance avec un chiffre d'affaires en hausse de 25 %. ©adobe.stock.om-goodluz

En ce printemps 2024, Virginie de Pierrepont, qui cumule les fonctions de présidente et de directrice générale du GNFA, a le sourire. Celle qui a initié une complète refonte de l'organisme de formation spécialisé dans les services de l'automobile a pu annoncer un chiffre d'affaires de 49,5 millions d'euros, en hausse de 25 %. Le résultat sera dévoilé au conseil d'administration, en juin prochain, mais c'est officiel, le GNFA est de nouveau bénéficiaire.

 

Deux années après la refonte totale de l'organisation, la page de la Covid et du traumatisme du plan de sauvegarde de l'emploi, est bel et bien tournée. Le GNFA, qui s'était fixé comme orientation stratégique d'atteindre 50 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2025, aura réussi son pari un an avant l'échéance.

 

Des compétences à transformer

 

"Le secteur des services de l'automobile, tout comme l'industrie, vit énormément de transformations, notamment liées à la transition énergétique. Or, cette adaptation des salariés des services, que ce soit au niveau du commerce ou de la réparation, se fera par la formation", avance Virginie de Pierrepont.

 

C'est donc sur cette transformation des métiers que le GNFA opère son retour dans le vert. L'organisme de formation a restructuré ses activités, stoppé les moins rentables, comme par exemple celles qui concernent la carrosserie industrielle, ou encore les sessions plus généralistes sur l'administratif où la concurrence avec d'autres opérateurs se fait rude.

 

La réforme de la formation professionnelle en question

 

En parallèle, un plan d'économies est monté. Près de 100 salariés quitteront le GNFA. Et les charges de salles de formation sont allégées afin de ne garder que les centres appartenant en propre à l'organisme. Enfin, le GNFA dispose d'une particularité de la branche, par rapport aux autres secteurs professionnels : celle de conserver une contribution liée à la convention collective. C'est aussi grâce à cette contribution conventionnelle du secteur que le GNFA se développe. Cette spécificité du secteur lui permet de garder pour les salariés de la branche près de 32 millions d'euros, "une particularité qui permet de monter de beaux plans de financement", reconnaît Virginie de Pierrepont.

 

Une caractéristique qui protège le GNFA des impacts majeurs de la réforme de la formation professionnelle initiée en 2018. À cette date, le gouvernement décide de réorganiser le fonctionnement du secteur. L'argent de la collecte de la formation passe depuis par France Compétences, le nouvel établissement public qui puise les fonds de la formation auprès de l'Urssaf et qui vient ensuite alimenter les Opco (Opérateurs de compétences).

 

A lire aussi : L'Opco Mobilité dresse le bilan de ses actions

 

Or, France Compétences est déficitaire. Au titre de 2024, le déficit prévisionnel atteint même un milliard d'euros. En cause, la mise en avant de la formation des jeunes en apprentissage au détriment des salariés. De son côté, le GNFA s'est également positionné sur ce domaine, en créant un CFA (Centre de formation des apprentis), notamment pour les vendeurs automobiles, les conseillers clients en après-vente et les techniciens experts en après-vente. Cette activité génère environ un quart du chiffre d'affaires de l'organisme.

 

Accompagner la transition

 

L'objectif se pose désormais sur les transitions à venir dans le commerce, la technique, la carrosserie, les auto-écoles ou encore le contrôle technique. Sans compter les formations comprenant une forte dimension humaine. "Les populations qui souffrent le plus dans nos métiers sont celles qui sont en contact direct avec la clientèle", assure la présidente du GNFA, qui observe une chute drastique des envois de CV de candidats sur les postes dans le commerce. Il est vrai que ces trois dernières années, entre confinements liés à la pandémie, retards de livraison dus aux semi-conducteurs ou aux problèmes de logistique, les nerfs des clients ont été mis à rude épreuve et, par voie de ricochet, ceux des commerciaux ou des conseillers après-vente.

 

À ce titre, l'organisme va prochainement cartographier les évolutions des métiers de la branche, ainsi que les salariés mis en danger par ces transformations.

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