Fernando, roi d’Espagne !
...viennent. Pour le moment, j'ai parlé au Roi d'Espagne, au prince et au chef du gouvernement : il est très difficile de dire quoi que ce soit à présent. Je pensais que je pourrais me battre contre les McLaren aujourd'hui, mais nous avons réalisé après les premiers ravitaillements qu'il serait quasiment impossible de les rattraper. Je me suis donc appliqué à contrôler Michael Schumacher, derrière moi, et à préserver mes pneumatiques". Après avoir goûté aux joies du podium qui symbolise son premier sacre, Fernando Alonso a encore du mal à trouver les mots. Champion du monde au pays d'Ayrton Senna, quel plus bel endroit imaginer pour un pilote espagnol ? Et puis, Emerson Fittipaldi, désormais l'ex plus jeune champion du monde de F1 à 25 ans, n'était-il pas brésilien lui aussi ?
Dans la pratique, pour le jeune espagnol, les choses se présentaient au mieux dès la séance qualificative. A ceux qui depuis quelque temps reprochaient à l'écurie franco-anglaise d'adopter la position défensive plutôt qu'offensive, les deux pilotes répondaient de la meilleure manière en signant la pole position (Alonso) et un très beau 3e temps (Fisichella). Une performance certaine de l'italien, compte tenu du fait qu'il s'élançait le premier, sur une piste sale et très glissante. Il faut dire aussi qu'il bénéficiait de la toute dernière évolution moteur "spec D", toutefois équivalente en performance (mais en tout début de phase de développement) à la version moteur précédente "C + +" de Fernando Alonso arrivée en bout d'évolution. En outre, les deux voitures bénéficiaient d'un nouveau package aérodynamique apparemment plus efficace…
Désormais, l'attention des deux écuries rivales va se focaliser sur le titre "Constructeurs"
Ainsi parti de la pole position, l'espagnol a mené une course agressive et constante, performance qui lui a valu la troisième place finale, derrière les deux sociétaires de l'écurie McLaren-Mercedes. Portant son avance au championnat à 23 points avec seulement deux courses à disputer d'ici la fin de saison, il est mathématiquement à l'abri. "Parenthèse" d'importance : comme souvent dans la discipline, Alonso a fait la différence en début de saison, inscrivant trois victoires d'affilée entre la Malaisie et Saint-Marin. Trois autres succès sont venus par la suite au GP d'Europe, au GP de France et au GP d'Allemagne, succès auxquels il convient d'ajouter les deuxièmes places obtenues en Espagne, Grande-Bretagne, Turquie, Italie et Belgique.
Reste que, le jour de gloire de l'espagnol, aussi mérité soit-il, ne doit pas occulter les réalités de la course qui une fois de plus, a vu une domination sans partage des McLaren-Mercedes ; avec pour résultat concret le premier doublé de la saison réussi par l'équipe de Ron Dennis. Un doublé qui, sans une incompréhension entre Montoya et Pizzonia à deux tours du but, aurait déjà dû "tomber" à Spa. Vainqueur au Brésil pour la deuxième année consécutive et désormais fort de sept succès en F1, Juan-Pablo Montoya a pris les commandes du Grand Prix à la suite d'un imparable dépassement sur Alonso, dès le 3e tour. De son côté, Kimi Räikkönen, bien qu'ayant quelque peu hypothéqué ses chances de victoire dès les essais qualificatifs (un freinage raté à l'attaque des esses de Senna lui a valu de partir en 3e ligne), a démontré une fois de plus le potentiel de sa machine en revenant dans le sillage de son équipier pour finir sur la deuxième marche du podium. Résultat, McLaren n'a pas tout perdu au Brésil puisque l'écurie britannique vient de prendre les commandes du championnat du monde des "Constructeurs" au détriment de Renault, pour deux petits points (164 pts à 162). La 5e place de Fisichella (dont la R 25 a souffert d'un problème d'adhérence à l'arrière) à Interlagos se paie cash ! Il est clair que le titre chers aux constructeurs va se jouer en fonction de l'homogénéité des pilotes. Sur ce point, avantage à McLaren a priori… Mais attention, encore une fois, la fiabilité peut faire la différence. Sur ce point, avantage Renault, bien que l'écurie de Woking ait bien progressé. Reste la performance. "L'équipe travaille dur pour améliorer la voiture et trouver davantage de vitesse, et nous étions plus proches des McLaren ce week-end grâce aux développements apportés par Enstone et Viry, analyse Pat Symonds, directeur exécutif de l'Ingénierie de Renault F1 Team. Nous voulons nous battre contre elles jusqu'à Shanghai". Faites vos jeux !
Marc David
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