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Entretien avec Denis Billard, dircteur du marché automobile Cetelem

Publié le 11 avril 2008

Par Alexandre Guillet
5 min de lecture
Le boom d'Internet doit être souligné. Confortant sa position de leader chez les indépendants, Cetelem a encore enregistré une année de croissance en 2007. Et reste ambitieux, notamment par le biais d'Internet.Journal de l'Automobile. Alors...
Le boom d'Internet doit être souligné. Confortant sa position de leader chez les indépendants, Cetelem a encore enregistré une année de croissance en 2007. Et reste ambitieux, notamment par le biais d'Internet.Journal de l'Automobile. Alors...

...que beaucoup de signaux d'alarme ont été activés, le bilan du marché 2007 s'avère plutôt positif : partagez-vous cette analyse ?
Denis Billard. Il convient tout de même de rappeler que le marché du financement VP était en recul l'année passée, à - 1 %, alors même que les immatriculations progressaient. Bien entendu, il y a eu des segments plus porteurs, comme l'activité de ventes à professionnels, en VP comme en VUL, en lien avec la dynamique du marché, ou encore le financement sur Internet.

JA. Le climat de crise financière et les interrogations liées au pouvoir d'achat des français ont-ils eu un impact sur votre activité ?
D.B. La problématique du pouvoir d'achat influe naturellement sur les ventes d'automobiles à particuliers et, en l'occurrence, de façon négative. Par ailleurs, si l'activité sur le VO demeure positive, elle se déporte néanmoins sur des VO de plus de 5 ans… Et cette orientation est clairement dictée par des motifs économiques : le consommateur français arbitre entre plusieurs budgets et l'automobile en pâtit, surtout pour l'achat.

JA. Les premières conséquences du bonus-malus sont-elles identifiables ?
D.B. Oui, nous constatons une redistribution du mix produits. Sur le VN, c'est très net, il s'opère un infléchissement vers des cylindrées moindres. Ainsi, au 1er trimestre 2008, nous constatons que le découvert moyen, sur les VN, a diminué de 5 points par rapport au 1er trimestre 2007. Et on peut dire ce que l'on veut, nous ne pouvons pas nous rattraper entièrement sur les autres produits que nous proposons.

JA. En terme de production financière, vous avez encore progressé en 2007 et vous confortez votre leadership chez les indépendants : quels éléments marquants retenez-vous pour Cetelem sur l'exercice écoulé ?
D.B. Au premier chef, notre activité professionnelle a été très dynamique, tirée par la LOA et la LLD via notre filiale spécialisée Cofiparc, et à même hauteur qu'Arval France. Cette tendance positive va encore s'amplifier en 2008 avec le nouveau produit que nous lançons issu du concept "Pay as you drive". Toujours sur ce marché professionnel, nous avons accompagné la croissance du marché du VUL qui se situe désormais, à mes yeux, à son point haut. Ce dynamisme se traduit au niveau du crédit-bail. Par ailleurs, le boom d'Internet mérite d'être souligné. Ainsi, si nous reculons sur le poste financement VO sur le lieu de vente, cette activité connaît en fait un transfert sur Internet. Notre production VO sur Internet s'est ainsi établie à 247 millions d'euros€ ! De nouveaux intermédiaires apparaissent pour l'intermédiation des professionnels et des particuliers et nous accompagnons activement ce phénomène. Nous sommes sur un modèle de click&brick et nous constatons que la démarche de recherche d'informations sur la toile est toujours plus précise pour le financement comme l'assurance. Concernant 2007, il faut encore souligner le dynamisme des LOA ballons sur le VN. Cela revisite la LLD à professionnels, mais pour les particuliers, avec un engagement de reprise du distributeur et le fait que le client peut toujours lever l'option d'achat, ce qui est essentiel psychologiquement. Enfin, toujours au chapitre du VN, je tiens à souligner l'efficacité de notre partenariat avec Suzuki : le taux de recours à crédit est passé à 20 % dans le réseau et les produits ballons sont très prisés.

JA. Vous avez aussi notablement progressé sur la LLD, n'est-ce pas ?
D.B. Effectivement, sur un marché à + 11 % environ, nous avons enregistré une croissance de plus de 16 %. Ce qui doit être mis en parallèle de la progression d'Arval qui est du même tonneau.

JA. Quelles sont vos prévisions pour l'exercice 2008 ?
D.B. D'une part, la demande des particuliers devrait croître de 5 ou 6 %, grâce aux effets positifs des mesures gouvernementales. Cependant, le marché du VO récent devrait simultanément baisser significativement. D'autre part, le marché professionnel continue de bénéficier d'une très bonne dynamique, toujours porté par le segment des VUL neufs, ce qui confirme les prédictions de notre Observatoire de l'Automobile. Par ailleurs, le financement de VN sur le lieu de vente devrait progresser, en lien avec le regain d'activité des marques françaises et le nouvel engouement des clients pour des modèles dont le prix est faible. Bref, d'une manière générale, 2008 s'annonce plutôt bien. Mais il faut prendre en compte la crise financière mondiale, notamment dans le secteur bancaire. Elle pourrait nous affecter à un moment ou à un autre et il est ainsi délicat de faire une prévision très fine sur 2008. En tout état de cause, Cetelem Automobile vise aujourd'hui une croissance de + 2,5 %.

JA. Quelles sont vos priorités pour 2008 ?
D.B. On peut mettre en avant deux axes majeurs de développement. D'une part, le financement sur Internet, en visant à mettre à la disposition des distributeurs les mêmes supports et outils que ceux utilisés par les places de marché et pure players sur Internet, ce qui se traduit par nos modules Sell''Online. Enfin, le développement de la clientèle professionnelle, avec Cofiparc, recèle un important potentiel de croissance.

JA. Votre réorganisation est-elle achevée dans le cadre du Défi 2008 ?
D.B. Il nous reste encore des ajustements à faire. Nous avons souhaité industrialiser nos process et faire baisser nos coûts, afin d'être toujours compétitifs, ce qui est incontournable pour soutenir le crédit sur le lieu de vente, fortement concurrencé par les autres canaux. C'est une nécessité pour nous développer sur ce marché. Mais il y a encore du travail, notamment techniquement, au niveau de la stabilité de nos outils, ce qui sera l'un des chantiers du 2e trimestre. Même si les équipes sont désormais vraiment au top niveau, nous pouvons encore optimiser notre fonctionnement.

Photo : "Cetelem automobile vise une croissance de + 2,5 % en 2008", annonce Denis Billard, à la fois prudent et confiant.

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