Entretien avec Alexandre Boutin, directeur général de France Assist
...Assist, revient sur l'année 2004, riche en événements, et nous donne sa vision de l'avenir.
Journal de l'Automobile. Comment jugez-vous le marché de la garantie VO en 2004 ?
Alexandre Boutin. Après une année 2003 difficile pour tous les professionnels de l'automobile, 2004 fut celle du retour à la croissance. C'est une année également marquée par la disparition d'un acteur majeur de la garantie au plan international, Warranty Holding, et par le rachat de plusieurs sociétés de garantie par des compagnies d'assurances désireuses d'acquérir un nouveau savoir-faire. Nous sommes d'ailleurs bien placés pour en parler ! Ce sont des mouvements bénéfiques pour nos prescripteurs qui verront l'offre des produits s'étoffer et la qualité de prise en charge de leur client s'améliorer grâce à un service mieux intégré.
JA. Sur ce marché, comment a évolué la position de Sage Garantie ? Quelles sont vos prévisions pour 2005 ? Quels seront vos nouveaux produits ?
AB. Depuis le rachat en juin 2003 des garanties Sage par Mapfre Asistencia, présente dans 52 pays et filiale de Corporación Mapfre, 1re compagnie d'assurances espagnole, notre position a pris clairement une dimension internationale. Les produits français ont servi de modèle aux autres filiales du groupe, en Espagne, Grèce, Benelux, Portugal, Turquie, Hongrie, etc. Le chiffre d'affaires du groupe, pour la garantie, s'est accru de 167 % en 2004, à près de 40 millions d'euros, tandis que le nombre de garanties a augmenté de 71 % avec 128 028 contrats commercialisés dans le monde cette même année. Les prévisions 2005 tablent sur 227 000 garanties et 59,625 millions d'euros de chiffre d'affaires.
En 2005, l'offre française se diversifie et suit en ce sens l'évolution du marché : le contrat d'entretien est en cours de préparation, comme notre offre de télé-services via une toute nouvelle plate-forme téléphonique et de produits d'assurances.
JA. D'une manière plus générale, le marché de la garantie VO a évolué ces dernières années, notamment avec une offre produit de plus en plus large. Quels sont aujourd'hui, selon vous, les produits qui ont le plus gros potentiel de croissance ?
AB. Nous savons qu'environ 50 % des transactions automobiles d'occasion se font de particulier à particulier. Le potentiel est donc énorme, encore faut-il pouvoir atteindre la cible par le bon canal et réussir le pari de la vulgarisation du produit de garantie qui reste mal connu du grand public.
JA. A l'image des produits, le monde des garantisseurs a également évolué en 2004 avec le rachat d'Icare par Europ Assistance ou la prise de contrôle de Cornhill par la Macif. Quelles réflexions vous inspirent ces mouvements ? Dans les années à venir, d'autres prises de contrôle ou d'autres disparitions vous paraissent-elles possibles ?
AB. Ces mouvements traduisent la volonté de diversification de certaines compagnies d'assurances qui voient dans la garantie un futur enjeu stratégique. Il est fort probable que les microsociétés de garantie dont l'influence ne dépasse pas les frontières d'une région disparaissent progressivement, essentiellement pour des raisons de crédibilité et de stabilité financière. Peu à peu, le nombre des acteurs se réduit.
JA. Il semble que le marché se divise avec, d'un côté, des garantisseurs, comme vous, vendant des carnets sans réels partenariats avec des constructeurs ou des établissements financiers et, de l'autre, des grosses structures qui ne travaillent qu'avec des partenariats. Quels sont les forces et faiblesses de chacune des positions ? Le manque de partenariat n'est-il pas un frein à votre développement ?
AB. Il est vrai que notre modèle de développement est unique, tout comme notre présence sur le terrain avec 28 commerciaux, 4 responsables régionaux, un chef des ventes et un directeur commercial pour l'Hexagone. Notre croissance régulière en dix ans et plutôt fulgurante en 2004 prouve que ce n'est pas un frein, bien au contraire. Nous possédons aujourd'hui une base solide et les ressources nécessaires pour travailler sainement avec un partenaire et nous adapter complètement à ses besoins.
JA. La directive européenne sur les obligations des distributeurs de produits d'assurances et assimilés n'est pas encore transposée en droit français. Cependant, avez-vous déjà pris en compte les incidences probables de ce texte sur votre métier ?
AB. Cette directive relative à l'intermédiation d'assurances, qui devait être transposée avant le 15 janvier 2005, concerne surtout notre filiale Alliance Optimale dont l'activité première est le courtage d'assurances. En revanche, nous attendons énormément de la directive de 99 imposant une garantie d'un an sur tout bien d'occasion. Malgré une date butoir largement dépassée qui a donné lieu à une condamnation de la France en 2004 pour défaut de transposition, nous sommes toujours dans l'expectative. En Italie ou en Allemagne, l'effet sur les ventes de garantie a été immédiat. Il faut donc s'armer de patience.
Propos recueillis par
Christophe Jaussaud
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