CNPA et BCA Expertise dépoussièrent leur charte
"On n'a pas le même maillot, mais on a la même passion." Ce pourrait être l’adage qui synthétise l’esprit qui a accompagné la signature, le 26 janvier 2021, de la nouvelle charte professionnelle liant le CNPA et BCA Expertise. La branche carrosserie de l’organisation professionnelle et le cabinet d’experts en automobile se sont de nouveau associés pour actualiser le texte définissant les bonnes pratiques à respecter pour ces deux corporations.
Avec les précédentes chartes signées en 2008, 2010 et 2013, les représentants des deux organisations ont en effet décidé de mettre à jour leurs derniers accords pour y intégrer les évolutions techniques, digitales, environnementales, règlementaires et les nouveaux processus de réparations, de communication et de gestion. Fluidification de la gestion des dossiers, simplification des procédures de résolution amiable des litiges, etc. Au total, le document s’articule autour de 12 engagements.
Redéfinir les règles sur l’expertise contradictoire
"Ça a été houleux mais, au moins, nous nous sommes écoutés." Les mots de Louis Iannello, vice-président du métier carrosserie du CNPA, ne laissent guère de doute sur la teneur des échanges partagés par les deux professions. Après de nombreuses réunions, experts et réparateurs ont donc dévoilé cette nouvelle charte qui inclut plusieurs nouveautés.
Tout d’abord, les représentants du CNPA ont tenu à renforcer les règles sur l’expertise contradictoire, estimant que la communication pouvait être difficile, en particulier lors des procédures d’expertise à distance (EAD) qui représentent, chez BCA, environ 43 % des dossiers automobiles.
"Il fallait rappeler les règles du jeu à respecter, confirme Yves Levaillant, président de la branche carrosserie du CNPA. Lors d’une expertise à distance, l’expert n’est pas en présence du véhicule, ce qui nuit à l’échange contradictoire. Dans certaines situations, nous envoyons nos photos à l’expert qui impose son chiffrage, sans aucun dialogue."
Le véhicule électrifié et l’IA ajoutés à la charte
La charte prend également en compte les nouvelles technologies apparues sur le marché automobile ces dernières années. Des protocoles d’intervention pour les réparateurs et les experts ont ainsi été ajoutés pour les véhicules électrifiés.
Le texte fait également état de l’apparition de l’intelligence artificielle (IA) qui risque, à terme, de bouleverser le métier de l’expertise. "Nous ne sommes qu'aux balbutiements de cette technologie mais il était important de rappeler que l’utilisation de l’IA par l’expert ou par le réparateur ne peut se substituer au contradictoire entre les parties", insiste Pascal Jusselme, directeur général adjoint de BCA Expertise.
Mieux faire communiquer les outils
Parmi ses autres ajouts, la charte prévoit la mise en place d’un comité de suivi annuel chargé notamment de procéder aux éventuelles modifications requises. En effet, les deux parties entendent mettre à jour régulièrement leurs accords pour s’adapter plus rapidement aux évolutions de leurs métiers. "Notre prochain grand chantier porte sur des travaux d’interfaçage de nos outils pour faciliter le transfert d’informations et éviter les double saisies", confie Pascal Jusselme.
En attendant, le CNPA et BCA Expertise entendent promouvoir sur le terrain cette nouvelle charte et suivre son application. Selon le cabinet d’experts, parmi le million de rapports traités chaque année par ses unités, seuls 200 à 300 dossiers feraient l’objet d’un litige. Un chiffre nuancé par le CNPA qui estime, de son côté, que de nombreuses difficultées remontées par ses adhérents ne "vont pas jusqu’au bout".
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