Automobile : la Fiev appelle à une nouvelle politique de mobilité durable
En matière de politique automobile, la Fiev appelle à revoir les priorités. Selon la fédération des équipementiers tricolores, l'attention des pouvoirs publics est trop centrée sur le marché des véhicules neufs, et néglige les enjeux liés au parc roulant, qui compte 45,4 millions de véhicules. "Chaque année, seuls 2,1 millions de voitures neuves sont immatriculées. Ce décalage est souvent oublié dans les politiques publiques", souligne Jean-Louis Pech, président de la fédération.
Dans les faits, l’âge moyen des véhicules circulant tend d'ailleurs à grimper. En 2024 en France, il a atteint 11,2 ans, contre 8,5 ans en 2015, et pourrait s’élever à 12 ou 13 ans d’ici 2030.
En parallèle, l’électrification croissante et la montée en puissance des technologies connectées transforment l’industrie automobile. Ces innovations exigent de nouvelles compétences et posent la question de la réparabilité à des coûts accessibles. "La voiture ne doit pas devenir un privilège réservé à quelques-uns. Il est crucial de garantir une mobilité durable et abordable pour tous", insiste le président.
Vers une meilleure gestion du parc automobile
Pour répondre à ces enjeux, la Fiev appelle à renforcer la collaboration entre les pouvoirs publics et les acteurs du secteur. Elle propose notamment d’appliquer le contrôle technique 5 gaz (CO, CO2, O2, HC, NOx), prévu par la loi de la transition énergétique de 2015, mais encore absent du dispositif actuel.
En outre, la fédération mise sur le programme Eco-Entretien pour améliorer l’état des véhicules et réduire leur empreinte environnementale. Elle préconise de s’appuyer sur ce programme pour créer une nouvelle vignette Crit’Air permettant l’accès aux zones à faibles émissions (ZFE). Cette mesure, soutenue depuis plusieurs années par la Feda, pourrait inciter les conducteurs à entretenir régulièrement leur véhicule.
Garantir un marché de l’après-vente équitable
Un autre pilier de la stratégie proposée par la Fiev concerne l’accès aux données des véhicules. La fédération dénonce les pratiques de certains constructeurs, qui limitent l’accès aux informations techniques et aux pièces de rechange pour les acteurs de la rechange indépendante.
Elle appelle donc à une révision du cadre réglementaire européen d’ici 2028 pour garantir une concurrence équitable. "Le Data Act, prévu pour septembre 2025, ne couvre pas toutes les spécificités de notre secteur. Il est urgent d’élaborer une législation dédiée à l’automobile", estime Jean-Louis Pech.
Les équipementiers français souhaitent éviter que les avancées technologiques deviennent un obstacle pour les réparateurs indépendants. "Il faut veiller à ce que l’innovation ne conduise pas à des situations de monopole, mais permette de maintenir un marché ouvert et compétitif", conclut le dirigeant.
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