Assurances - Le secteur auto a la cote
Garagistes, distributeurs, centres-autos ou spécialistes du contrôle technique sont tout sauf négligés par les assureurs. En effet, plusieurs compagnies d’assurances souhaitent encore se développer sur ce marché, les professionnels de l’automobile devant aussi assurer leurs biens, prévenir d’éventuelles pertes d’exploitation et couvrir des véhicules, que ces derniers soient en propriété, destinés à la vente ou encore confiés par des clients (pour des réparations, par exemple). Ledit marché reste en outre très important : plusieurs milliers d’entités évoluent dans le seul périmètre des professionnels de l’automobile en France. Rien d’étonnant, donc, si des compagnies d’assurances se sont attaquées très tôt à ce marché et y sont aujourd’hui très bien implantées.
“Nous y avons une part de marché de plus de 20 %”, indique ainsi Olivier Berthe, le directeur produits de MMA. A ce jour, la compagnie évoluant dans le périmètre du groupe Covéa recense quelque 26 000 contrats avec des carrossiers, garagistes, distributeurs et autres spécialistes du contrôle technique en France. Et cela n’est pas près de baisser : l’assureur, qui réalise chaque année un chiffre d’affaires d’environ 125 millions d’euros avec les professionnels de l’automobile, évolue sur ce marché depuis plusieurs décennies et y propose depuis 2007 un produit spécifique sous l’appellation de “MMA Pros de l’Auto” (voir encadré p. 36). “Les agents et courtiers s’intéressent de plus en plus aux professionnels car ces derniers sont demandeurs d’un peu plus de proximité et de technicité que les particuliers”, relève par ailleurs Olivier Berthe. Ces professionnels sont en outre très fidèles. Pour preuve : chez MMA, les professionnels de l’automobile y sont présents d’une année sur l’autre à hauteur de 90 %. Et ceux qui “sortent” du portefeuille clients ne vont pas forcément à la concurrence ! Certaines “sorties” s’expliquent aussi par des cessations d’activité ou des dépôts de bilan.
Groupama et Garassur
Il n’empêche. MMA devra continuer à surveiller de près l’activité d’autres acteurs majeurs de l’assurance : certains sont aussi très bien implantés chez les professionnels de l’automobile, à l’instar de Groupama avec son offre dénommée “Garassur”. Ciblant à la fois les garagistes, les distributeurs, les stations-service ou encore les centres de contrôle technique, elle comprend trois grandes formules et elle permet aux professionnels d’assurer, outre les dommages aux biens et aux bâtiments, les véhicules, exploités, destinés à la vente ou confiés par les clients. L’offre inclut par ailleurs des garanties responsabilité civile et pertes d’exploitation. Et là aussi, chaque contrat a fait l’objet au préalable d’une visite de site, Groupama pouvant se targuer, d’une part, de compter 2 100 agences sur le territoire et, d’autre part, d’employer 600 commerciaux spécialisés sur le segment des professionnels présents partout en France. Rappelons aussi au passage que l’assureur chapeaute CapsAuto, entité spécialisée dans l’Accident Management.
“Nous avons à ce jour quelque 10 000 contrats Garassur en portefeuille”, souligne Thibaut Aboulker, directeur assurances des professionnels chez Groupama. Il s’agit généralement d’entités comptant de un à dix salariés et le montant moyen de leur prime est d’environ 6 000 euros par an (les primes oscillent dans une fourchette allant de 4 500 à 8 500 euros pour 95 % des clients Garassur). Et il est fort probable que l’assureur mutualiste étoffe son portefeuille de clients Garassur d’ici à la fin 2016, même s’il a déjà progressé de 2 % en 2013 et de 3 % en 2014 : il a en effet prévu de faire évoluer son offre en y ajoutant un volet services sur l’exercice 2016. “Nous avons donc encore l’intention de continuer à nous développer auprès de ce segment de clientèle”, indique Thibaut Aboulker. Ce dernier estime aussi que son groupe pourrait prendre des parts de marché plus importantes chez les distributeurs-revendeurs de deux et trois-roues. Mais la concurrence restera très vive. “Le nombre de professionnels clients des Banques Populaires et assurés par Natixis Assurances est de près de 70 000, indique Dominique Forget, directeur développement bancassurance chez Natixis Assurances pour les Banques Populaires. Ils ont tous accès à notre contrat d’assurance automobile pour professionnels, qui prévoit notamment des garanties particulières pour les aménagements.”
Aviva et Vulcain
Aviva compte séduire pour sa part plus de professionnels du monde de l’automobile avec son contrat Vulcain. Ciblant spécifiquement les professionnels de l’automobile, celui-ci permet de garantir ses responsabilités civiles (automobile et exploitation) et les dommages causés aux véhicules, que ces derniers soient en propriété ou qu’ils aient été confiés par des clients. Et bien évidemment, les assurés peuvent également garantir leurs pertes d’exploitation. “Notre part de marché auprès des professionnels de l’automobile est aujourd’hui de 8 %”, souligne Philippe Kuntzmann, le directeur du marché des entreprises chez Aviva France. Lesdits professionnels sont aussi bien des garagistes que des distributeurs, et ils déboursent en moyenne 3 000 euros par an par contrat Vulcain. “Ces dernières années, notre chiffre d’affaires auprès des seuls professionnels de l’automobile a augmenté de 5 % à 7 %”, poursuit Philippe Kuntzmann. Et cette hausse ne s’explique pas uniquement par des augmentations tarifaires ! “Les professionnels de l’automobile ont aussi eu tendance à développer de nouveaux services, explique le directeur du marché des entreprises d’Aviva France. Certains ont notamment mis des véhicules de courtoisie à la disposition de leurs clients.”
Le marché assuranciel des seuls professionnels de l’automobile est donc plutôt appelé à croître en valeur, et ce d’autant plus que l’intérêt desdits professionnels pour les garanties pertes d’exploitation ainsi que les garanties responsabilité sociale des mandataires sociaux ne cesse de grandir. Ces mêmes professionnels ont par ailleurs conscience que la société s’est un peu plus judiciarisée, que les vols de voitures se sont perfectionnés et que les aléas climatiques peuvent leur coûter très cher. Ils utilisent en outre des outils de travail qui sont toujours plus à la pointe de la technologie, cela pouvant bien évidemment impacter leur activité si jamais ces matériels venaient à défaillir. “De plus en plus de distributeurs se mettent aussi à faire de la location de voitures et de plus en plus de centres de contrôle technique mettent désormais des véhicules de courtoisie à la disposition de leurs clients”, ajoute Olivier Berthe. Autant d’évolutions synonymes de biens supplémentaires à assurer ou de risques nouveaux à couvrir pour les compagnies d’assurances, ces entités ayant aussi un rôle de conseils. “Aujourd’hui, nous faisons en sorte d’inciter les professionnels de l’automobile à prendre des mesures préventives afin de ne pas avoir à souffrir de certains aléas climatiques”, illustre le directeur produits de MMA. “Ainsi, nous en incitons certains à déployer des filets anti-grêle ou à procéder à des travaux de remblaiement.”
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FOCUS - MMA Pros de l’Auto atteint les 20 000
La dernière mouture de l’offre dédiée aux professionnels de l’automobile de MMA a plutôt rencontré son public depuis son lancement en 2007 : elle fait actuellement l’objet de quelque 20 000 contrats avec des carrossiers, mécaniciens, distributeurs et autres centres-autos en France. “Avec un seul et même contrat, les professionnels peuvent couvrir les dommages aux biens, bénéficier de garanties de responsabilité civile, protection juridique et perte d’exploitation, et assurer les véhicules qu’ils ont en propriété ainsi que ceux qui leur ont été confiés par leurs clients ou qui sont destinés à la vente”, précise Olivier Berthe, directeur produits de MMA. Les professionnels ont en outre le choix entre trois grandes formules selon le niveau de couverture désiré, chaque contrat ayant fait l’objet au préalable d’une visite de site de la part d’un collaborateur ou d’un intermédiaire MMA.
“Chaque année, une fiche de mise à jour dite “Bilan assurances Pros de l’Auto” est également envoyée aux assurés”, poursuit Olivier Berthe. Il s’agit de faire en sorte que le contrat soit toujours adapté au profil du client et à la configuration de son site. Et bien évidemment, les tarifs assuranciels n’ont rien à voir les uns avec les autres, selon qu’il s’agit d’un petit garage ou d’un groupe de distribution comptant une dizaine de sites : ils peuvent aller de 2 000 à 150 000 euros par an. “Les petites infrastructures sont surtout sensibles aux matériels et les grosses infrastructures aux vols et aux pertes d’exploitation”, relève le directeur produits de MMA. Les indemnisations auxquelles procède aujourd’hui l’assureur auprès des professionnels de l’automobile concernent pour 1/3 les bâtiments et pour 2/3 les véhicules.
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