Asie, terre de conquête
...la course à la globalisation vers les marchés émergents, l'Asie (hors Japon) est pratiquement devenue un secteur incontournable pour l'industrie automobile. La crise ayant sévi à la fin des années 90 semble d'ailleurs bien lointaine et, aujourd'hui, la plupart des économies des pays du Sud-Est asiatique ont réussi à se refaire une santé. De même, le potentiel de développement du marché automobile y est très important, les taux de motorisation étant encore bien inférieurs à ceux rencontrés en Europe. En Chine, par exemple, le parc automobile s'élève à 17,5 millions de véhicules, pour une population d'environ 1,3 milliard de personnes, et 45 % du parc existant est constitué de véhicules de transport de marchandise, le reste se partageant entre les voitures particulières et les transports collectifs. Toutefois, ce parc automobile est surtout concentré autour des grandes villes chinoises situées le long de la côte, les campagnes étant au contraire très peu motorisées. Le marché est néanmoins très dynamique. Ainsi, selon la mission économique de la Dree à Pékin, les ventes d'automobiles en Chine ont progressé de 38 % entre 2001 et 2002, s'établissant à 3,25 millions d'unités. La production de véhicules est également en progression, + 55 % en 2002, avec plus d'un million de véhicules produits. A noter que l'entrée dans l'OMC de la Chine lui impose progressivement de ne plus pratiquer de barrières tarifaires aux importations.
FOCUSL'Asean (Association des nations de l'Asie du Sud-Est) regroupe 10 pays : l'Indonésie, la Malaisie, les Philippines, Singapour, la Thaïlande, le Brunei, le Viêt-nam, la Birmanie, le Laos et le Cambodge |
A l'heure actuelle, la Chine compte de nombreux constructeurs domestiques, une centaine environ, mais trois grands groupes sont particulièrement impliqués avec des constructeurs mondiaux : FAW (First Auto Works) a ainsi conclu des accords avec Volkswagen, Toyota et Mazda, Dongfeng Motors avec Nissan et PSA, et SAIC (Shanghai Automotive Industry Corp) avec General Motors.
L'Asean entre en lice
L'énorme potentiel représenté par la Chine attire aujourd'hui toutes les attentions. Pourtant, un autre marché tente lui aussi de se faire un nom sur la scène internationale de l'automobile. Les pays du Sud-Est asiatique, réunis au sein de l'Asean (Association des nations du Sud-Est asiatique), voient en effet leur marché automobile évoluer favorablement. Ils essaient désormais de venir concurrencer la Chine dans la quête aux investissements directs étrangers. La création effective depuis janvier 2003 d'une zone de libre échange entre les pays de l'Asean (en dehors de la Malaisie qui rejoindra la zone en 2005) vient en outre renforcer l'économie de ces pays, en permettant d'agrandir leurs marchés. Mais ces pays se positionnent également comme des partenaires de la Chine, la proximité géographique favorisant les échanges. Ainsi, à l'heure actuelle, un tiers des importations chinoises proviennent des pays de l'Asean et la récente signature d'un accord entre la Chine et l'Asean, visant à terme à créer une autre zone de libre-échange entre eux, devrait encore amplifier cette tendance. La Thaïlande et la Malaisie sont à l'heure actuelle les pays du Sud-Est asiatique les plus importants en termes de production automobile, avec respectivement près de 585 000 et 280 000 unités produites en 2002. La Malaisie qui, pendant longtemps a maintenu une politique en faveur de ses constructeurs locaux Proton et Perodua, adoptera une législation beaucoup plus souple en 2005 et les constructeurs devraient ainsi renforcer leurs positions sur ce marché. De même, la fin de l'obligation du sourcing local devrait affermir les importations en provenance des autres pays de l'Asean.
Les législations s'adaptent donc progressivement aux lois du marché international, faisant des pays émergents de l'Asie des marchés de plus en plus attractifs pour les constructeurs et les équipementiers mondiaux.
A.D.
FOCUSLa Thaïlande se veut plus high-tech La Thaïlande, qui est considérée en Asie comme le deuxième marché émergent après la Chine, souhaite développer le niveau technologique de son industrie. Le bureau d'investissement thaïlandais vient ainsi d'annoncer une nouvelle mesure en faveur des entreprises investissant dans la technologie et l'innovation. Chaque projet bénéficiera ainsi d'une exonération de la taxe sur les sociétés pendant un an, quatre critères étant retenus pour cela : l'augmentation du budget R&D, le recrutement de personnel qualifié, la formation et le soutien d'instituts de formation. Trois secteurs de l'industrie sont concernés par cette mesure : l'automobile, le textile et les technologies de l'information et de la communication. |
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