Allopneus, 10 ans, une histoire et des perspectives
Allopneus, c'est d'abord le réussite d'une entreprise toujours familiale, dont le capital appartient encore à la famille fondatrice, celle de Didier Blaise, aujourd'hui accompagné de ses deux fils dans la gestion de l'entreprise, et qui emploie pas moins de 200 personnes.
La formidable réussite d'un visionnaire, qui confesse même avoir pensé à créer un site de vente en ligne bien avant de monter Allopneus. Une chance de ne pas avoir été doublé, qui lui vaut aujourd'hui de peser pas moins de 45% de parts de marché de son secteur sur la toile, 9% du marché total du pneu en France et 200 millions de CA.
Pourtant, Didier Blaise confesse que l'activité se durcit, par des phénomènes plus ou moins naturels et faciles à comprendre. Tout d'abord, Allopneus est devenu une très grosse machine. En effet, avec 2,5 millions de pneus vendus chaque année, on ne prépare plus les commandes ni ne traite le back office comme il y a dix ans… Un call center de soixante personnes au siège, à Aix-en-Provence, gère en effet l'ensemble des problématiques clients, tandis que le stock de 600000 pneus, lui aussi en France, à Oignies (62), s'est enrichi d'une ligne d'emballage automatisée. "Pour l'administration fiscale, le site a quitté le statut d'entrepôt logistique pour devenir site industriel. Une évolution qui rapporte au passage à Bercy près de 500000€ annuels supplémentaires, auxquels je m'oppose", martèle Didier Blaise.
Par ailleurs, avec un tel stock, un tel personnel, une telle volonté de services, de telles dépenses en référencement et autres mots clés sur Google (près de cinq millions d'euros par an), Allopneus est condamné à la croissance de volumes d'année en année, d'autant que les marges sont particulièrement réduites… Or, face à ce constat, certains acteurs peu scrupuleux pratiquent une concurrence que Didier Blaise juge déloyale. "Certains sites n'hésitent pas à se domicilier hors de nos frontières pour commercialiser des pneus sans l'écotaxe, ce qui nous nuit énormément, car Allopneus la facture au client, et se révèle en pied de facture plus cher de 1,35€. D'autres encore s'exportent dans des contrées où la TVA se montre plus clémente, et se retrouvent finalement 15% moins chers que nous !" regrette le président. Et alors qu'Allopneus tente d'alerter les pouvoirs publics sur ces constats, ses missives restent lettres mortes. Il ne fait pas bon se plaindre quand on est leaders sur un marché…
L'autre problématique, plus conjoncturelle, c'est le pneu hiver. La constitution des stocks relève d'un pari sur la saison à venir, en espérant qu'elle soit froide, pour réaliser un maximum de ventes. Un pari perdu cette année, et Didier Blaise pense se retrouver en fin de saison avec environ 150000 pneus hiver sur les bras, qui devront attendre l'année prochaine pour trouver preneurs...
Mais le président reste des plus optimistes, et confie réfléchir très sérieusement à s'implanter à l'étranger, et à créer un second site de stockage, capable d'accueillir 400000 pneus supplémentaires, pour faire face à son développement. Une initiative qui pourrait justifier l'entrée au capital d'un nouvel actionnaire, des discussions seraient même en cours.
On l'a bien compris, Allopneus n'est plus un petit acteur qui vend des pneus pas chers. En dix ans, la start-up est devenue une structure pérenne, certes avec ses lourdeurs, mais avec un énorme succès et un véritable poids sur le marché. Et Didier Blaise n'est pas à cours d'idées pour maintenir son leadership ! Rendez-vous dans dix ans !
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