Les 10 points marquants du marché auto en septembre 2020 : rentrée réfrénée
Alors que l'effet des aides de l'Etat se dissipe, le recul des immatriculations s’est limité à 3 % en septembre 2020. Une performance honnête, sachant que le défaut d’approvisionnement rencontré par la majorité des réseaux a sans doute privé le marché d'un résultat positif.
Le marché français VP neufs s'en serait probablement mieux sorti sans défaut d'approvisionnement.
Remontée réfrénée
Le marché automobile reprend des forces. En septembre 2020, ce sont 168 291 véhicules particuliers neufs qui ont été écoulés en France, soit, en données brutes, un léger repli de 2,97 %. Toutefois, à nombre de jours ouvrés comparable, sachant que septembre 2020 compte un jour de plus que septembre 2019 (22 jours contre 21), ce retrait atteint 7,4 %. Une performance que l’ont peut raisonnablement penser diminuée par le manque d’approvisionnement des réseaux. Le redémarrage des usines et l'atteinte de leur rythme de croisière s’avère complexe pour bien des marques, privant les distributeurs de leurs livraisons. Et cette situation pourrait bien perdurer quelques semaines. Sur les neuf premiers mois de l’année, ce volume de VP neufs a enfin franchi la barre du million d’unités. 1 166 699 VP neufs ont été immatriculés pour être exact, soit un repli de 28,9 % en données brutes (189 jours en 2020 contre 188 en 2019).
Peugeot sauve la mise
Déception du côté de PSA qui fait pire que le marché avec un recul des immatriculations en recul 4,3 % en septembre. Le groupe a écoulé 55 116 unités en ce mois de rentrée. Seule Peugeot, boostée notamment par ses 208 et 2008, a réussi a se maintenir dans le vert avec une croissance de 6,7 % soit 32 300 unités et une pénétration de 19,2 %, en hausse de près de 2 points. Cette belle performance n’a pas suffit à compenser le repli enregistré par les autres marques du groupe, à savoir, -25,4 % pour DS (1 600 VP), -10,3 % pour Citroën (17 000VP), dont tous les modèles ont souffert, et surtout -31,7 % pour Opel (4 430 VP) qui souffre d’un gros manque de stock, notamment pour sa nouvelle Corsa. Résultat, le groupe perd un peu moins d’un point de part de marché, à 32,8 %.
Renault fait encore pire
Le constat du côté de Renault est encore plus décevant puisque le groupe a affiché un recul de 5,8 % de ses immatriculations, à près de 43 000 unités. La très belle progression de Dacia (+ 34 %), à 12 320 unités, dynamisée notamment par les offres interessantes avec le GPL et la fin de la vie de la Sandero, n’a pas permis de compenser les résultats nettement moins positifs de la marque au losange, (-16 %, 30 700 VP). Sa part de marché s’est écroulée de plus de 2 points par rapport à septembre 2019. Parallèlement à cela, Alpine a immatriculé 44 unités de sa berlinette en septembre. Au global, le groupe Renault s’est octroyé une part de marché de 25,55 %, soit un repli de 0,8 %. Le mois de septembre n’aura pas été favorable aux groupes français, dont le volume d’immatriculations a reculé au global de 5 % tandis que la part de marché a cédé 1,25 point, à 58,3 %. Au contraire, les groupes étrangers ont rencontré une quasi parfaite stabilité de leur volume d’immatriculations, avec seulement 14 unités de différence en moins entre septembre 2019 et 2020, soit 70 172 VP. Sur un marché en recul, leur part de marché à donc augmenté de 1,3 point pour atteindre 41,7 %
Jaguar récolte la pire performance
Depuis de nombreux mois, la pire performance du marché français était à attribuer à Smart. Septembre est venu rebattre les cartes : c’est Jaguar qui a enregistré le plus mauvais score, avec seulement 66 unités écoulées, soit -75,7 %. Seules 26 E-Pace et 22 F-Pace ont trouvé preneur, entre autres produits de la gamme britannique. Le groupe JLR dans son ensemble n’a pas été à la fête, en ce mois de rentrée. Avec repli de 35,3 % pour Land Rover (359 unités dont 136 Evoque et 92 Range Rover Sport) le groupe affiche une chute de près de moitié de ses immatriculations, passant de 827 à 425 unités. D’autres contre-performances sont a déplorer sur ce marché français en septembre, dont celles d’Opel et DS comme déjà cité, mais aussi, du côté des étrangers, Porsche (-26,5 %, 272 unités), Volvo (-28,7 %, 1 433 unités), ou encore Smart (-23,1 %, 180 VP).
Des lauriers pour Suzuki
Ce mois-ci, le trophée de la meilleure performance est décerné à Suzuki ! La marque nippone a vu son volume d’immatriculations bondir de 86,3 %, soit 2 250 unités et 1,34 % de part de marché. La Swift a beaucoup joué dans ce beau résultat, ayant représenté 60 % du global, soit 1 348 unités, un volume en hausse de 83,4 %. L’Ignis, grâce à sa très belle progression de 224 %, s’est imposée comme le deuxième modèle le plus vendu soit 539 unités, tandis que le Vitara troisième génération a complété le podium avec 259 unités. D’autres belles performances sont à souligner, dont celles d’Audi, dont les immatriculations ont augmenté de près de 40 %, à 4 300 VP. La marque d'Ingolstadt qui s’est octroyée en septembre une part de marché de 2,6 %, a pu compter sur l’engouement de ses A3, Q3, A1 et Q2, ayant représenté 70 % de son global. A noter également la belle performance de Mitsubishi, et sa croissance de 31 % en septembre, soit 401 unités dont plus de la moitié de SpaceStar. Une fois n’est pas coutume, lauriers également pour Alfa Romeo et Jeep, à respectivement +23 et 25 %, boosté pour Alfa par sa Giulia restylée et, pour Jeep, par sa gamme hybride.
La Peugeot 208 plébiscitée
En septembre, la palme du modèle le plus vendu, tous canaux confondus, revient à Peugeot avec sa nouvelle 208. La citadine a séduit 8 749 acheteurs, s’octroyant une part de marché de 5,2 % sur le marché français. En deuxième position, on retrouve sa grande soeur, la 2008, avec 8 015 unités. Le top 3 est complété par la Dacia Sandero avec 7 276 exemplaires. Depuis le début de l’année, la Peugeot 208 s’impose en tant que modèle le plus immatriculé, tous canaux confondus, (63 736 exemplaires), devant la Clio V (58 985 ex.) et la 2008 (46 976 ex.).
Les professionnels dynamisent le marché
En septembre, le canal des particuliers n’a pas été spécialement vigoureux, avec un repli de 1,3 % du volume d’immatriculations, soit un peu moins de 76 200 VP. Ces particuliers ont donc pesé 45,3 % du total. Mais les plus importantes chutes à constater sont du côté des canaux tactiques : -16,8 % pour les véhicules immatriculés auprès des loueurs courte durée, -42,1 % pour ceux constructeurs, et -4,3 % pour les modèles de démonstration. Ensemble, ces trois canaux tactiques ont représenté 43 514 unités, soit un peu plus d’un quart du marché. Il faut donc aller chercher chez les professionnels pour trouver une évolution positive. Mais tous ne sont pas logés à la même ensieigne : les immatriculations aux loueurs longue durée sont restées relativement stables, soit -0,9 % et 21 437 VP, tandis que celles réalisées auprès des sociétés et administrations se sont accrues de 6,2 %, soit plus de 26 500 VP. Au global, les pros ont été à l’origine de 28,5 % du volume global en septembre.
Le thermique pleure, l’électrifié rit
Les modèles électrifiés ont le vent au poupe. Démocratisation de l’offre et incitations fiscales aident ces technologies à faire durablement leur place dans le marché français du VP neuf. Septembre en apporte encore la preuve. En ce mois, 26 203 hybrides ont trouvé preneur, soit une hausse de 158 % par rapport à 2019. Ce type de motorisation a atteint 15,6 % de part de marché, sachant que, pour certaines marques, les chiffres fournis par AAA Data intègrent les mild hybrides. Côté 100 % électriques, ce sont presque 10 000 unités tout rond qui ont été immatriculées, soit une hausse de 140 % et une pénétration frôlant les 6 %. Ensemble, hybrides et électriques ont donc pesé en septembre plus de 36 200 VP, soit 21,5 % du global. Depuis janvier, cette proportion atteint 19 % du total, soit 220 626. Les motorisations thermiques ne sont pas sur la même dynamique. En septembre, puisque le volume en modèles essences s’est replié de 22,3 %, soit 75 282 VP, et celui en diesel de 31,8 % soit 53 500 exemplaires.
Le CO2 moyen proche de son niveau historiquement faible
C’est donc tout logiquement que le moyenne en CO2 des VP neufs immatriculés a de nouveau reculé en septembre, non seulement par rapport au mois suivant, mais surtout par rapport aux mêmes périodes des années précédentes. Ce niveau moyen s’est établi à 96,4 g/km en septembre 2019, soit 0,5 g/km de moins qu’en août, mais surtout, 13,2 g/km de moins qu’à la rentrée 2019 et 15,1 g/km de moins qu’en septembre 2018. Ce grammage moyen est donc en passe de rejoindre celui historiquement bas de janvier 2020, lorsque les réseaux avaient immatriculés massivement des électrifiés, en prévision des objectifs européens. Pour rappel, en ce premier mois de 2020, le grammage moyen en CO2 s’était limité à 96 g/km.
Un très bon mois pour le VUL
Si les résultats sont mitigés pour le VP, le moral est au beau fixe côté VUL de moins de 3,5 t. En septembre, 41 905 unités ont trouvé preneur, soir une belle hausse de 16,7 %. Une embellie qui en permet pas de compenser les mois de fermetures des showrooms, avec, depuis le début de l’année, un repli de 20,6 % à 281 937 exemplaires. Renault est largement resté le leader sur ce marché avec une pénétration de 31,6 %, soit 13 245 unités, un volume en progression de près de 20 %. Peugeot a succédé à la marque au losange avec 8 021 VUL (+22,4 %) et une part de marché de 19,1 %. Enfin, Citroën a complété le podium avec 6 400 exemplaires, soit +8,2 % et 15,3 % de pénétration.
NB : tous les pourcentages sont exprimés par rapport à des données brutes, sauf précision contraire.
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