Mitsubishi gèle le lancement de ses modèles pour le marché européen
"Small is beautiful" : trois mots qui recouvrent un plan triennal, guidant les actions de Mitsubishi...et qui donnent déjà probablement de grosses sueurs froides aux investisseurs européens. Le constructeurs japonais, qui, sur l'ensemble de 2020/21, prévoit une perte nette de 360 milliards de yens (2,9 milliards d'euros) - contre une perte limitée à 25,8 milliards de yens (220 millions d'euros) en 2019/20-, sort aujourd’hui les grands moyens.
Objectif de ce plan triennal : rationaliser les dépenses et améliorer la rentabilité en concentrant les ressources sur les régions et les technologies porteuses. Le constructeur ambitionne ainsi de réduire de 20 % ses coûts fixes d’ici 2022 par rapport à l'exercice 2019/2021. "Nous passerons d'une stratégie d'expansion globale à une stratégie de sélection et de concentration", a résumé Takao Kato, directeur général représentant et directeur général de MMC.
Gel des lancements de modèles en Europe
Ce qui passe par quelques décisions douloureuses, comme celle de geler, pour les trois prochaines années du moins, le lancement des nouveaux modèles sur le Vieux Continent. "Les ventes des modèles existants se poursuivront. En outre, le service après-vente sera maintenu", indique le constructeur. Très maigre consolation, sachant que la croissance du japonais repose aujourd’hui essentiellement sur l’Outlander PHEV, qui fut un temps, certes, précurseur dans sa catégorie, mais se retrouve aujourd’hui confronté à de plus en plus de concurrents.
Ne pas se renouveler serait donc synonyme de destin tragique pour la marque en Europe. Or, cette décision intervient alors que devaient être inaugurés un nouveau SUV de segment C ainsi qu'un autre SUV de segment D, tous les deux en version hybride rechargeable. Deux lancements avortés, nous a confirmé la filiale France.
Se concentrer en Asie du Sud-Est
Parallèlement, le japonais a annoncé son intention de se concentrer sur sa région de prédilection, l’Asie du Sud-Est. Mais cette région n’échappe tout de même pas complétement à cette stratégie de réduction des coûts fixes, notamment à travers l’optimisation des capacités de production.
Pour preuve, le conseil d’administration de ce jour a également statué sur l’arrêt de la production au premier semestre 2021 et de la fermeture de l’usine japonaise produisant le Pajero. Si l’Europe s’impose visiblement comme la grande perdante de ce plan, l’Afrique, l’Océanie et l’Amérique du Sud n’ont toutefois pas été oubliés, qualifiés de "deuxième pilier après l’ASEAN."
Deux nouveaux modèles électrifiés en ASEAN d'ici 2022
La quête de rentabilité ne passe pas uniquement pas une concentration géographique, mais aussi par un focus sur certaines technologies, et plus précisément, les électriques, hybrides rechargeables, et ceux à quatre roues motrices, précise le constructeur qui souligne l’introduction de "modèles de pointe, exploitant les technologies des partenaires de l’Alliance." Deux nouveaux modèles électrifiés devraient ainsi être lancées dans la région ASEAN, durant l’exercice 2022.
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.