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Le marché automobile résistera en 2020

Publié le 3 décembre 2019

Par Alice Thuot
4 min de lecture
Nombre de voyants sont passés à l'orange en 2019 pour le marché automobile mondial. De quoi laisser présager une année 2020 difficile ? Pas à en croire les prévisions de l’observatoire Cetelem qui table plutôt sur une stabilité.

 

Les vents contraires s'accumulent dans un secteur automobile tourmenté. Entre une fiscalité de plus en plus contraignante, notamment en Europe, une défiance générale envers l’automobile, mais aussi ces défis technologiques coûteux à relever, les acteurs ont effectivement de quoi s’inquiéter. Pourtant, tout n’est pas si noir, à en croire l’observatoire Cetelem, qui, comme chaque année, a présenté son bilan 2019 et ses prévisions 2020 à travers une étude réalisée en partenariat avec C-Ways.

 

Cette étude est tout d’abord venue confirmer les prévisions révélées il y a quelques jours par l’agence de notation Fitch pour 2019. Le marché automobile mondial devrait bien enregistrer sa seconde baisse consécutive, avec un recul estimé à 4,4 %, soit un peu moins de 62,9 millions de VP neufs écoulés. L’Europe, sur le périmètre des 27 + EFTA, afficherait un repli de 1,5 %, avec 15,4 millions d’unités écoulées, avec un marché français quasi stable, soit -0,2 % et  2 170 000 millions de VP neufs immatriculés.


"L'Europe a bien résisté"

 

Les plus gros reculs, causant cette diminution mondiale, sont prévus du côté de la Chine, avec -10 % et 21,3 millions d’unités, mais aussi des Etats-Unis, avec un repli de 1,5 % soit un peu moins 17,1 millions de véhicules commercialisés. "Le marché automobile a été difficile au niveau mondial, mais l’Europe a bien résisté", analyse Flavien Neuvy, directeur de l’observatoire Cetelem. Pas grâce à la demande des particuliers, constamment en baisse, mais bien grâce à des canaux tactiques actifs. "Nous voyons une rupture de la tendance haussière amorcée il y a 10 ans après la crise de 2008. Même si ce recul s’effectue sur un niveau élevé", reprend-il.

 

Un marché automobile stable en 2020

 

De mauvaise augure pour 2020 ? Pas selon l’observatoire qui anticipe un marché automobile mondial stable par rapport à l’année précédente, à environ 60,8 millions de VP neufs vendus, soit une différence d’un peu plus de 50 000 unités. « Une stabilité qui traduit un niveau élevé, très porteur », précise Flavien Neuvy. Tandis que le marché américain restera en repli de 2 % environ, le plus grand marché auto au monde devrait, selon les projections, repasser dans le vert. « Nous pensons que le plus dur est derrière nous en Chine et que la demande devrait repartir en 2020 », commente le directeur de l’observatoire.

 

Ce marché, dirigé par les autorités, pourrait bien profiter d’un coup d’accélérateur, par le biais de quotas plus souples par exemple. Tendance similaire en Turquie, qui, après une année noire notamment marquée par une crise monétaire sans précédent, devrait voir ses volumes légèrement croître.

 

Un recul de 3 % sur le Vieux Continent

 

Quid de l’Europe ? En prenant en compte les contraintes sur le plan du CO2, l’observatoire anticipe, toujours sur le périmètre des 27 + EFTA, un repli de 3 % à moins de 15 millions d’unités. Tous les principaux pays devraient connaître des reculs de leurs immatriculations, dont les big five, avec -2 % pour l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne, -5 % pour le Royaume-Uni. En France, compte tenu de la fiscalité, ce recul devrait atteindre environ 3 %. Ce qui n’empêchera pas le marché de rester à un haut niveau. « Chacun anticipe une année 2020 difficile, mais nous devrions rester au-dessus du cap des 2 millions, donc, au-dessus de la moyenne des 20 dernières années. C’est donc loin d’être la crise… du moins pour le moment ! », souligne Flavien Neuvy.

 

Même si l’année 2020 ne s’avère donc pas si difficile, reste tout de même plusieurs problématiques qui pourraient toutefois compliquer la vie des acteurs de l’auto dans les années à venir : si le « mur » CO2, n’aurait quasiment pas d’impact en 2020, la situation devrait être différente à partir de 2021. « Sans compter que les constructeurs devront s’adapter à la multitude d’usages qui seront fait dans les années à venir et ne pourront plus s’adresser de la même façon à ces clients. La voiture dans 10 ans ne sera par exemple  pas attendue de la même manière dans les grandes villes que dans les zones urbaines », conclut Flavien Neuvy.

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