Le marché français du VP en bonne santé mais sous pression
Le marché français du VP neuf en a bien connu en août 2018 une croissance record avec 150 391 immatriculations, soit une hausse de 40 %. Tous les canaux de vente ont vu leurs immatriculations s’accroître, ce qui montre certes une bonne santé du marché automobile français, mais aussi une forte pression sur les canaux tactiques avec l’arrivée du cycle d’homologation WLTP, rendant plus difficile la commercialisation de certains modèles non équipés des technologies adéquates.
Ainsi, le canal des particuliers a vu ses ventes croître de 26,6 %, à 67 099 unités. Ces ventes ont ainsi pesé pour près de 44.6 % des immatriculations totales. Les ventes aux sociétés et administrations ont représenté 17 509 unités (+1,.9 %), soit 11,6 % des immatriculations totales tandis que les loueurs longue durée ont été les pourvoyeurs de 16 618 VP, soit +39,2 % et 11,1 % du total. Ces canaux saints ont ainsi continué de représenter plus de 70 % des immatriculations totales.
21,6 % des immatriculations en véhicules de démonstration
Mais les canaux tactiques ont joué un rôle moteur dans les immatriculations avec de très fortes croissance observées sur ces derniers. Ainsi, les loueurs courte durée ont pesé pour près de 9 868 immatriculations, soit une hausse de 71,2 % par rapport à août 2017, tandis que le volume de VP immatriculés en véhicules de démonstration s’est accru de plus de 87,7 %, soit 32 478 unités. Ces derniers ont ainsi représenté pas moins de 21,6 % des immatriculations totales. Sans oublier les VP immatriculés en véhicules constructeurs, soit 3 235 unités, un volume en progression de plus de 50,5 %. Parmi les constructeurs ayant eu le plus recours aux immatriculations en véhicules de démonstration en août, on retrouve logiquement les mêmes, qui ont doublé voire triplé leur volume d'immatriculations total.
Dont les marques de luxe et spécialistes à petit volume parmi lesquelles Suzuki (+211 %, soit 841 unités sur 2 345 immatriculations), Porsche (+1 023 % soit 202 unités sur 902 au total), Jaguar (224 unités sur 436 immatriculations) ou encore Jeep (+442 % soit 634 unités sur 1 573 VP). De manière plus globale, les marques du groupe FCA se sont largement appuyées sur ces canaux tactiques : Alfa Romeo a fait exploser ses immatriculations auprès des loueurs courte durée (+1 286 %) et en véhicules de démonstration (+442 %), avec, en revanche, des ventes sur les canaux sains en recul, tandis que Fiat a misé sur les loueurs courte durée (+198 %), les véhicules de démonstration (+63,8 %), tout en conservant une croissance sur les particuliers (+39,4 %).
Peu de cas de croissance saine
Chez les marques généralistes, on retrouve plusieurs constructeurs dont les immatriculations de véhicules de démonstration ont pesé pour plus de la moitié des immatriculations totales. Parmi lesquelles Nissan, avec +323 %, à 4 973 unités, ou Mitsubishi avec +698, soit 338 unités. Sans atteindre de telles proportions, les immatriculations en véhicules de démonstration ont également bien aidé la marque Smart, avec 65 % des immatriculations en véhicules de démonstration. Chez Volkswagen, les immatriculations tactiques ont représenté près de 3 168 unités, soit près de 32,1 % des immatriculations totales, pour Seat et Audi cette proportion atteint respectivement 23,2 et 25 %.
Seules cinq marques n’ont pas joué la stratégie d’immatriculations sur les canaux tactiques. Parmi elles, Peugeot (+16,7 % à 21 026 unités), BMW (+8,1 % à 3 781 unités), Opel (+2 % avec 3 465 véhicules), Honda (+ 7,5 % %) et Tesla (-19,23 %). Toutes ces marques peuvent se targuer d’avoir obtenu en août une croissance saine, c’est-à-dire réalisée uniquement sur les canaux rentables. On peut citer également Mini (+12,5 %, dont une croissance de 12 % sur les particuliers), les marques du groupe Hyundai (dont Kia +19,3 % et Hyundai +29,9 %), Skoda (+55,5 %, dont +19,4 % sur les particuliers) ou encore, chez les Français DS Automobiles (+10,9 %) et Citroën avec une croissance de42,4 %, soit 13 694 unités, dont 7 124 aux particuliers.
Les Français s'en sortent plutôt bien
Les marques françaises semblent avoir donc plutôt bien anticipé ce passage au cycle WLTP et ses conséquences sur les performances énergétiques de leurs véhicules, surtout pour le groupe PSA. De son côté, Renault a enregistré une croissance de 53,8 % de ses immatriculations, soit 27 819 unités.
Environ 21,8 % de ses immatriculations ont été réalisées en tactiques, mais les particuliers ont pesé pour près de 37% de ses ventes, les sociétés18,4% et les loueurs longue durée 12,7%. Dacia a enregistré en croissance de 46 % avec une progression sur quasiment sur tous les canaux, dont les particuliers (+50,9 %), les sociétés (+87,8 %), mais aussi les VD (+49 %).Le groupe Renault semble donc avoir beaucoup de difficultés à passer les normes et aurait ainsi immatriculer un stock de véhicules avant la date fatidique du 31 août dans un certain nombre de canaux.
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