La livraison du dernier kilomètre face aux limites de l’électrique
Spécialisé dans la livraison de pièces automobiles depuis sa fondation en 1986, le groupe Cogepart n’a cessé de se développer et de diversifier ses activités. En plus de son activité historique, la société marseillaise couvre désormais un large éventail de services de livraison à destination des particuliers mais aussi des professionnels.
Livraison de courses élémentaires, de mobiliers intérieurs, ou même de petits colis… Cogepart a aujourd’hui pour spécificité de réaliser l’ensemble de ses livraisons en moyen propre, tout en proposant des solutions sur mesure à ses clients. Pour cela, l’entreprise s’appuie sur ses 3 300 collaborateurs, ainsi que sur un réseau de 93 agences réparties dans toute la France, mais aussi en Belgique, en Allemagne et au Luxembourg.
Ce maillage important, marqué par une présence à l’international, permet donc au groupe d’afficher une croissance forte comprise entre 15 et 20 % chaque année, pour un chiffre d’affaires annuel de 210 millions d’euros. Cogepart ne compte pas pour autant s’arrêter là et se donne pour ambition d’asseoir son développement en dehors de ses frontières, en investissant de nouveaux marchés européens au cours des deux prochaines années.
Une gestion de flotte internalisée
Le parc automobile de Cogepart comprend aujourd’hui un total de 3 300 véhicules, allant de la petite trottinette jusqu'au poids lourd. Les véhicules légers représentent ainsi pas moins de 80 % de la flotte du groupe et sont principalement des utilitaires utilisés dans le cadre des livraisons, dont près de 500 sont réfrigérés.
L’entreprise marseillaise dispose donc d’une gamme de VUL assez large, majoritairement composée de Renault Trafic et de Peugeot Expert qui vont de 6 à 20 m3. Compte tenu de son activité historique de pièces automobiles, le groupe Cogepart est parvenu à nouer un partenariat assez fort avec Stellantis. Son parc automobile reste pour autant assez hétéroclite, avec des marques principalement françaises mais aussi quelques premium comme Mercedes-Benz.
Le groupe a par ailleurs décidé d’internaliser l'ensemble de la gestion de sa flotte, puisqu’une dizaine de personnes est aujourd’hui dédiée à la gestion du parc. "Chez Cogepart, nous achetons nos véhicules, nous les finançons, nous les entretenons et nous les revendons. Nous gérons aussi la sinistralité, les cartes carburant, les cartes vertes, ou plus généralement tout ce qu'il peut y avoir autour d’un véhicule", détaille Pierre Putti, directeur des moyens généraux de Cogepart.
La société marseillaise a également investi il y a trois ans dans un outil de traçabilité, qui permet de géolocaliser tous les véhicules présents au sein de sa flotte. "Nous avons trois personnes qui analysent le comportement autoroutier de nos chauffeurs, ce qui nous permet ensuite d’intervenir le cas échéant afin de réduire la consommation de gasoil, les émissions de CO2, ou encore la sinistralité", explique Pierre Putti.
Un partenariat avec Eurofleet
Il y a cinq ans, le groupe Cogepart a donc noué un partenariat avec le réseau Eurofleet Tyres & Services, qui se compose d’enseignes comme Speedy, ou encore First Stop-Côté Route. Celui-ci est ainsi responsable de toute la maintenance de la flotte de l’entreprise, telle que les pneumatiques, les vidanges, ou encore les bris de glace. Cette association avec Eurofleet permet entre autres à Cogepart de bénéficier de prix très compétitifs et donc de limiter ses frais sur l’entretien de ses véhicules.
A lire aussi : LS Services confie l’entretien de sa flotte à Eurofleet Tyres & Services
Pour rappel, ce dernier est souvent considéré comme le deuxième poste de dépenses le plus important après l’achat d’un véhicule. "Avec ce partenariat, nous sommes aussi parvenus à centraliser l’ensemble de nos dépenses. Dans nos équipes, nous avons des personnes qui sont spécialisées dans la maintenance des véhicules et qui valident la moindre dépense, dans le but de s'assurer que nous payons le bon niveau de prix au travers d'un garage Speedy", se félicite le directeur des moyens généraux de Cogepart.
Autre avantage de ce contrat, la société marseillaise profite également du maillage important du réseau Eurofleet, qui opère aujourd'hui sur l’ensemble du territoire français. "Chaque jour, nous devons réaliser une cinquantaine de vidanges dans toute la France. Nous avons donc mis en place un process extrêmement bien huilé qui nous permet de limiter le temps d’immobilisation de nos véhicules, sur une opération que nous réalisons tous les 30 000 km. Nous pouvons déposer un véhicule Cogepart quel que soit l'endroit en France", indique Pierre Putti.
Le virage de l’électrique comme principal enjeu
Face aux nouvelles réglementations visant à encourager le verdissement des flottes des entreprises, la transition du parc automobile de Cogepart vers l’électrique se présente alors comme un véritable défi. Le spécialiste de la livraison du dernier kilomètre a donc commencé à verdir sa flotte de véhicules particuliers. Sur ses 150 véhicules destinés au comité de direction et aux responsables d’agence, près de 20 % de véhicules ont d’ores et déjà été convertis à l’électrique.
En ce qui concerne sa flotte de véhicules utilitaires, l’entreprise fait néanmoins état d’un retard plus important. "Nous constatons un décalage d'offre sur l’électrique entre le marché du véhicule particulier et celui de l’utilitaire", commente le directeur des moyens généraux de Cogepart. Qui poursuit : "Nous avons aujourd’hui très peu de solutions qui respectent un équilibre financier. Pour autant, nous commençons à avoir des solutions sur les petits volumes qui sont intéressantes. Nous avons donc par exemple commencé à intégrer dans notre parc une centaine de VUL électriques, notamment des Peugeot e-Expert."
A lire aussi : Cogepart investit dans sa transition énergétique
S’il rencontre davantage de difficultés à limiter les émissions de CO2 de ses véhicules utilitaires au plus gros volume, le groupe Cogepart ne compte pas pour autant rester inertes. Depuis deux ans, l’entreprise a en effet commencé à intégrer au sein de sa flotte une première vague de véhicules roulant au GNV (gaz naturel véhicule), à savoir des Fiat Ducato ou des Iveco Daily. "À défaut d'avoir une offre de véhicules électriques, nous avons aujourd’hui une soixantaine de véhicules roulant au GNV dans le parc, ce qui nous permet de tester des technologies différentes", avance Pierre Putti.
Pour ce qui est des objectifs de décarbonation, la société marseillaise a donc mis en place "un plan vert" en 2022. Celui-ci se veut très ambitieux puisqu’il prévoit une décarbonisation totale de la flotte à l'horizon 2025. "Nous ne serons évidemment pas capables de décarboner l'ensemble du parc. Pour autant, nous serons certainement en mesure de compenser toutes les émissions de carbone, avec une gestion totale de nos émissions de CO2 pour 2025", atteste-t-il. Le groupe Cogepart espère ainsi pouvoir accélérer le verdissement de sa flotte de véhicules, et ce, malgré certaines contraintes auxquelles il doit faire face, notamment sur les gros utilitaires et les poids lourds.
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.