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Industrie

Valeo a atteint ses objectifs en 2022

Publié le 24 février 2023

Par Christophe Jaussaud
4 min de lecture
Après un premier semestre compliqué, Valeo a mieux terminé l'exercice 2022. Son chiffre d'affaires annuel a progressé de 16 % et son résultat net de 31 %. Pour l'avenir, la prudence reste de mise mais les commandes sont là.
Valeo annonce des commandes en hausse de 48 % en 2022 ©Valeo

La première année du plan Move Up n'a pas été un long fleuve tranquille pour Valeo. Le premier semestre a été compliqué. L'équipementier a souffert non seulement de la pénurie de puces qui frappe l'industrie automobile depuis début 2021, mais aussi de fortes pressions inflationnistes.

 

L'inflation des coûts, notamment des matières premières et de l'énergie, ainsi que les confinements en Chine et son retrait de Russie avaient poussé l'équipementier dans le rouge au premier semestre. "Nous avons passé à nos clients une partie significative de nos coûts, et fait nous-mêmes des efforts de productivité", a expliqué le directeur général de Valeo, Christophe Périllat, lors d'une conférence de presse.

 

Cela étant, Valeo a atteint ses prudents objectifs donnés début 2022, "alors même que l'environnement était particulièrement difficile", s'est félicité Christophe Périllat. Le groupe a enregistré un chiffre d'affaires de 20 milliards d'euros, en croissance de 16 %. Son bénéfice net part du groupe est de 230 millions d'euros sur l'exercice, en hausse de 31 %.

 

 

L'activité a notamment été favorisée par les aides à la conduite et les pièces de voitures électriques, où les marges s'affichent plus hautes. La marge opérationnelle n'atteint cependant que 2,4 %, prenant en compte l'intégration de son ancienne filiale avec Siemens. La génération de flux financiers libres (cash flow) apparaît supérieure aux attentes, à 388 millions d'euros.

 

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Valeo se félicite aussi de larges prises de commandes, en hausse de 48 % par rapport à 2021, pour 32,6 milliards d'euros au total, avec "un niveau de profitabilité supérieur à l'objectif qu'on s'est donné pour 2025", a souligné Christophe Périllat. Le groupe vise 27,5 milliards de chiffre d'affaires et 14,5 % de marge brute (Ebitda) en 2025.

 

 

Comme annoncé, 200 millions d'euros de hausses n'ont pas pu être compensés et ont pesé sur le bilan en 2022. L'impact net de la hausse des salaires atteint environ 60 millions d'euros pour ce groupe qui compte près de 110 000 salariés dans 29 pays. Les contrats s'avèrent désormais bien plus indexés sur l'inflation qu'avant.

 

"L'industrie automobile a appris sa leçon, on ne veut pas passer la moitié de l'année à négocier", a lancé le directeur général lors d'une conférence devant les analystes financiers.

 

Un programme de cessions

 

Sur l'année, c'est la rentabilité des systèmes thermiques (refroidissement du moteur, climatisation) qui a été la plus affectée, en raison de la faiblesse des volumes de production sur certains véhicules en Europe et de la hausse du prix de l'aluminium. La production de phares affiche des marges résilientes grâce à "la forte dynamique de son activité seconde monte (remplacement) et une bonne maîtrise de ses coûts", selon Valeo.

 

Une des priorités du groupe est se désendetter après le rachat de sa coentreprise avec l'allemand Siemens pour 277 millions d'euros début 2022. Visant un total de 500 millions d'euros de cessions d'ici à 2025, Valeo prévoit de céder à court terme trois actifs "non stratégiques" pour une valeur totale de 80 millions d'euros. Plusieurs autres cessions font l'objet de "discussions avancées" pour une valeur totale d'environ 120 millions d'euros.

 

Le groupe reste très prudent quant au rétablissement du marché automobile en 2023, mais prévoit cependant une "forte croissance" de son chiffre d'affaires, entre 22 et 23 milliards d'euros. La marge opérationnelle devrait atteindre entre 3,2 et 4 % après une amélioration "significative" de sa performance financière au second semestre, avec des volumes de production gonflés et l'effet de ces nouvelles négociations avec les constructeurs sur les hausses de coûts. (avec AFP)

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