Trump relance la guerre commerciale dans l’automobile

Le président américain Donald Trump a déclenché une nouvelle offensive dans sa politique commerciale. Dès le 2 avril 2025, des droits de douane de 25 % sur les automobiles importées seront appliquées. Ces taxes s’ajoutent aux 2,5 % déjà en vigueur, portant la taxation totale à 27,5 % sur toutes les voitures non produites aux États-Unis.
Affirmant vouloir faire payer les pays "qui prennent notre richesse ", Donald Trump cible particulièrement l’Union européenne, le Canada, le Mexique et le Japon.
Choc pour l’industrie automobile mondiale
Cette mesure est un nouveau coup dur pour les constructeurs étrangers fortement présents sur le marché américain. Les industriels allemands (BMW, Mercedes, Audi) ont déploré un "signal fatal pour le libre-échange".
Les Japonais, dont l’automobile représente un tiers des exportations vers les États-Unis, envisagent des mesures de rétorsion. En 2024, l'automobile a représenté 28 % des exportations nippones vers les États-Unis, soit 1,35 million de véhicules, pour 40 milliards de dollars. Les sud-coréens, comme Hyundai, ont vu leurs titres chuter en Bourse.
Même les constructeurs américains ne sont pas épargnés. Ford, General Motors et Stellantis ont alerté sur le risque de hausse des prix pour les consommateurs. Leurs usines canadiennes et mexicaines sont directement menacées. Tesla, par la voix d’Elon Musk, a également évoqué une hausse inévitable de ses coûts de production, en raison de la taxation des pièces importées.
Vers un bras de fer commercial mondial ?
La moitié des véhicules vendus aux États-Unis sont fabriqués hors du pays. Et parmi ceux assemblés sur le sol américain, la moitié le sont à partir de pièces provenant de l'étranger. "Ce qui signifie que moins de la moitié des véhicules vendus dans le pays contiennent des pièces américaines", a déclaré lors d'un point presse le conseiller au commerce de Donald Trump, Peter Navarro, le 26 mars 2025.
Seule exception à cette mesure : les véhicules assemblés au Mexique ou au Canada. Les droits de douane supplémentaire ne concerneront que les pièces qu'ils contiennent ne provenant pas des États-Unis.
Washington ne cache pas vouloir viser en premier lieu l'Allemagne et le Japon. Peter Navarro les a notamment accusés de vouloir affaiblir l'industrie automobile américaine en se réservant la fabrication des pièces à valeur ajoutée. Selon lui, seuls 19% des moteurs des voitures vendues aux États-Unis sont fabriqués dans le pays.
L’Union européenne prépare des contre-mesures pour le 1er avril 2025. "Les constructeurs automobiles européens investissent aux États-Unis depuis des décennies, créant des emplois, favorisant la croissance économique des communautés locales et générant des recettes fiscales massives pour le gouvernement américain", a déclaré Sigrid de Vries, directrice générale de l'ACEA. "Nous exhortons le président Trump à prendre en compte l'impact négatif des droits de douane non seulement sur les constructeurs automobiles mondiaux, mais aussi sur l'industrie manufacturière américaine."
Donald Trump a aussi mis en garde publiquement l’UE et le Canada, menaçant de droits de douane massifs s’ils coopèrent pour nuire aux intérêts économiques américains. (Avec AFP)
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