Toyota se la joue “branché” à Strasbourg
Ca y est. Le programme d'expérimentation de véhicules hybrides rechargeables sur lequel travaille, depuis quelques années, le premier constructeur mondial a démarré en France. En effet, il a été officiellement lancé à Strasbourg par Toyota, EDF, la ville et la Communauté Urbaine de Strasbourg. Il affiche en tout cas une certaine envergure, ce projet ayant reçu le soutien financier du Fonds démonstrateur de recherche géré par l'Ademe ainsi qu'un investissement ferme de plus de 200 000 euros de la part de la ville et de la Communauté Urbaine de Strasbourg : une centaine de véhicules hybrides rechargeables doivent être déployés sur la seule agglomération strasbourgeoise. Or, Toyota a prévu d'en tester "seulement" 200 à travers toute l'Europe (600 dans le monde avec les Etats-Unis, le Canada et l'Australie). "Nous souhaitons étudier l'impact environnemental et la perception de cette
nouvelle technologie sur le marché", indique Takeshi Uchiyamada, le vice-président exécutif de Toyota Motor Corporation. Il considère toutefois qu'elle représente une solution parmi d'autres à la raréfaction à venir du pétrole, ce responsable souhaitant par ailleurs que tous les véhicules de la marque disposent de leur version hybride au début des années 2020. Mais une chose est sûre : les résultats du pilote strasbourgeois devraient être très fiables ! Les véhicules hybrides rechargeables seront testés sur une période de trois ans aussi bien par des acteurs privés que publics, notamment les sociétés Messier-Bugatti et Messier-Services, l'office de l'habitat Opus 67, la ville et la Communauté Urbaine de Strasbourg, la société d'autopartage Auto'trement et le groupe Electricité de Strasbourg. Leurs utilisateurs n'en pourront pas moins se rendre en Allemagne. L'énergéticien EnBW est lui aussi impliqué dans le projet strasbourgeois, les déplacements transfrontaliers devant être facilités via la mise en place de stations de charge publiques le long de la vallée du Rhin. Co-financées par le ministère allemand de l'Economie dans le cadre du projet de recherche sur les systèmes de charges et de facturation du futur (MeRegioMobil), elles doivent être livrées au deuxième semestre 2010.
"L'électricité ne sera pas re-facturée sur les points de charge situés sur la voie publique et les parkings"
De ce côté-ci du Rhin, EDF a déjà entamé le déploiement d'un peu plus de 150 points de charge, des installations dans lesquelles se sont impliquées ou vont s'impliquer des sociétés telles que Hager, Technolia, Schneider Electric, Samep ou encore DBT : ces points de charge seront au nombre de 55 au domicile des automobilistes, de 8 sur la voie publique, de 18 dans des parkings publics concédés et de 77 dans les entreprises (les équipements déployés sur la voie publique et les parkings, localisables via une application smartphones, ne sont accessibles qu'avec un badge de reconnaissance exploitant la technologie RFID). "L'électricité ne sera pas re-facturée sur les points de charge situés sur la voie publique et les parkings", précise un responsable de Toyota. Elle le sera, en revanche, au domicile des automobilistes et dans les entreprises participantes, le coût d'une charge en heure creuse étant de l'ordre de 0,40 à 0,50 centime d'euros HT (il faut compter 1 h 30 pour recharger une Prius). EDF n'en retombera pas moins "sur ses pattes". En effet, le coût d'accès au service de recharge nécessite la souscription d'un abonnement (30 euros par mois). Un montant auquel il convient d'ajouter la mensualité nécessaire à l'utilisation en leasing du véhicule hybride rechargeable de Toyota, à savoir, sur 36 mois, 600 euros HT (l'entretien est compris). "Notre modèle actuel est accessible en leasing au même montant", précise un responsable de Toyota. Les utilisateurs de sa version rechargeable n'en peuvent pas moins envisager de faire un peu plus d'économies. La Prius rechargeable est, en effet, dotée d'une batterie lithium-ion autorisant une autonomie de 20 kilomètres en tout électrique, sa grande sœur, équipée d'une tout autre technologie, ne pouvant aller au-delà des 2 kilomètres. Elle peut par ailleurs atteindre les 100 km/h en tout électrique, contre moins de 80 pour sa grande sœur. Côté environnement, elle ne dégage que 59 grammes de CO2/km, soit 30 grammes de moins que son aînée. Last but not least. En cycle mixte, elle affiche une consommation de 2,6 l/100 km, contre un peu moins de 4 l/100 km avec l'actuelle Prius. Bref, des arguments qui devraient intéresser plusieurs responsables de flottes quand elle sera lancée sur le marché, à savoir vers la fin 2012.
Photo : La Toyota Prius rechargeable affiche une autonomie de l'ordre de 20 kilomètres en tout électrique.
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