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Industrie

Semi-conducteurs : une ardoise à 100 milliards d'euros pour l'automobile

Publié le 15 septembre 2022

Par Catherine Leroy
3 min de lecture
La pénurie des semi-conducteurs entraîne une perte nette de 100 milliards d'euros pour l'industrie automobile européenne. Malgré l'amélioration de la production, la menace qui pèse sur les chaînes d’approvisionnement reste importante, selon Allianz Trade.
La pénurie des semi-conducteurs pourrait coûter au total près de 100 milliards d'euros au secteur automobile sur 2021 et 2022.

Selon Allianz Trade, spécialiste de l'assurance-crédit, la pénurie des semi-conducteurs pourrait coûter au total près de 100 milliards d'euros au secteur automobile sur 2021 et 2022. Première victime de cette crise, l'automobile accuse ainsi un déficit de production de près de 18 millions de véhicules dans le monde.

 

Mais c'est en Europe que la situation est la plus tendue : la production de véhicules est tombée à un niveau sans précédent de 13 millions de véhicules en 2021. Allianz Trade estime que plus de 50 milliards d'euros ont déjà été perdus en 2021, soit l'équivalent  de 0,4 % du PIB de la région. 47 autres milliards devraient l'être au titre de 2022. "L'Allemagne est le pays le plus touché (47,5 milliards d'euros de perte de valeur ajoutée en 2021 et 2022), car son secteur automobile représente une part plus importante de la valeur ajoutée globale", précise l'étude.

 

 

"Bien que les raisons sous-jacentes de la baisse de la production automobile au niveau mondial soient communes à toutes les régions, nous observons une dispersion importante des performances", ajoute Allianz Trade. En comparant la résilience des immatriculations de voitures avec les capacités de fabrication de semi-conducteurs au niveau régional, nous observons une corrélation positive et forte, ce qui souligne l'importance de la production locale de puces pour la résilience de la production automobile.

 

 

Malgré l'amélioration de la production, la menace qui pèse sur les chaînes d’approvisionnement reste importante. Les besoins en composants électriques sont croissants, que ce soit pour la connectivité, la sécurité de véhicules autonomes ou encore l'électrification des gammes.

 

Ainsi, la valeur des semi-conducteurs dans les véhicules a plus que doublé pour atteindre près de 600 dollars.

 

 

Dans ce contexte, le spécialiste de l'assurance-crédit estime que le soutien européen devrait se concentrer sur des objectifs immédiats et raisonnables. "L'autonomie des semi-conducteurs est loin d'être à la portée de l'Europe. Mais les décideurs politiques peuvent apporter un soutien ciblé", précise l'étude.

 

Selon Allianz Trade, le soutien doit se concentrer sur les segments où l'Europe est à la fois un grand fabricant et un grand marché final, c'est-à-dire l'automobile et non l'électronique grand public. Par conséquent, il y a peu d'intérêt à attirer des fonderies super avancées. Cependant, des incitations naturelles et économiquement viables sont nécessaires pour aider à développer l'empreinte manufacturière pour les semi-conducteurs de qualité industrielle et automobile.

 

L'Europe abrite trois des plus grandes entreprises mondiales de semi-conducteurs automobiles/industriels, qui ont un mélange de production externalisée (en Asie) et de production interne, de qualité industrielle. Les décideurs politiques doivent faire pencher la balance dans la bonne direction pour que l'investissement local ait plus de valeur que l'externalisation en Asie.

 

Enfin, les plans actuels d'expansion de la production de semi-conducteurs en Europe ne contribueront pas à résoudre le problème du continent, mais le lancement de joint-ventures est un pas dans la bonne direction.

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