Questions à Philippe Huet
JOURNAL DE L’AUTOMOBILE. Quel regard portez-vous sur un marché difficile alors que le premier semestre touche à sa fin ?
Philippe Huet. Notre marché est indubitablement difficile et l’activité globale est orientée à la baisse. De notre côté, nous parvenons à limiter les dégâts, car notre retrait est moindre que celui du marché. Mais nos volumes sont tout de même en recul. Un indicateur est révélateur de la situation : on constate un ratio de 5 créations ou reprises d’entreprises de carrosserie-peinture pour 10 cessations d’activité…
JA. Est-ce à dire que la concentration s’intensifie dans le secteur ?
PH. La concentration se poursuit et le phénomène n’est d’ailleurs pas encore parvenu à son terme. Cependant, il suit un rythme qui tient compte de la spécificité française et on ne peut pas parler d’accélération particulièrement spectaculaire. Si vous regardez le panorama de la carrosserie-peinture en France, nous sommes plus proches de l’Espagne et de l’Italie que de l’Allemagne, la Hollande ou encore la Belgique.
JA. Y a-t-il des acteurs qui souffrent plus que d’autres actuellement ?
PH. Depuis le début de l’année, d’après nos différentes observations et remontées, le segment de l’après-vente constructeurs souffre plus que celui des indépendants. C’est l’inverse de l’année passée. Mais il n’est pas encore l’heure d’en tirer des conclusions définitives.
JA. Avec la crise du pouvoir d’achat et une tension avérée sur les franchises, la réparation rapide demeure-t-elle un axe de diversification porteur ?
PH. Le contexte n’est pas favorable pour la carrosserie rapide, mais ce n’est pas une raison pour s’en détourner. En effet, nous constatons que les entreprises qui travaillent sérieusement cette offre génèrent bel et bien toujours des profits additionnels. La réparation rapide correspond à un état d’esprit, c’est de la vente de services en tant que tels, le volet technique n’étant pas si difficile que cela. Cette activité nécessite donc une stratégie de communication et de marketing.
JA. Pour conclure, que va vous apporter votre nouveau centre de formation ?
PH. Pour R-M, l’intérêt est double car au-delà du centre de formation en tant que tel, ce nouvel espace va nous permettre de recevoir nos clients dans un environnement haut de gamme en phase avec notre image de marque. En outre, cela nous permettre de continuer à travailler sur la valorisation du métier de peintre et dieu sait s’il y a encore du travail dans ce domaine. Le programme international Master’Art, en partenariat avec la CCI de l’Oise, va aussi dans ce sens.