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Industrie

"Peut-être devrions-nous parler désormais de numérique embarqué"

Publié le 10 mai 2011

Par Gredy Raffin
5 min de lecture
Laurent Eydieu, directeur du salon MedPi - La connectivité des produits devrait assurément être le leitmotiv du MedPi 2011. Une édition qui, en dépit de la mini-crise que connaît le secteur de l’électronique grand public, parvient à faire salle comble. La direction de l’événement décrypte les tendances.
Laurent Eydieu, directeur du salon MedPi - La connectivité des produits devrait assurément être le leitmotiv du MedPi 2011. Une édition qui, en dépit de la mini-crise que connaît le secteur de l’électronique grand public, parvient à faire salle comble. La direction de l’événement décrypte les tendances.

Journal de l’Automobile. Dans quelle atmosphère s’ouvre ce MedPi 2011 ?
Laurent Eydieu.
Il y a, de nouveau, beaucoup d’actualités pour cette édition. Il y en a plus qu’en 2010, sur le plan quantitatif. S’il faut tirer un bilan général, je dirais que les entreprises s’investissent plus et qu’il y a plus de richesses.

JA. Quelle a été la ligne directrice pour cette édition ?
LE.
Nous sommes restés fidèles à nos fondamentaux, le MedPi est une rencontre entre professionnels. Ce salon n’est pas un show, il se veut toujours aussi intimiste et discret. Sur les stands, volontairement modestes, il n’y a pas de mise en scène ostentatoire, mais certaines marques ont mis les moyens pour communiquer.

JA. Le marché de l’électronique embarquée a globalement affiché un recul des volumes, quelles ont été les conséquences sur les investissements des exposants ?
LE.
Il est évident que cela a été difficile encore cette année, comme depuis 2008. Le MedPi attire, il a sa notoriété. Les entreprises ont conscience qu’elles doivent investir, nous sommes dans un contexte de l’hyper-relationnel. Tous les dossiers sont challengés car les fabricants, les exposants au salon, n’ont pas les moyens de dépenser des fortunes. Nous voyons dans leur réflexion qu’aucun centime d’euro ne doit être gaspillé.

JA. Comment cela s’est-il répercuté ?
LE.
Cette politique n’a pas entraîné de recul de la consommation. Le panier moyen des exposants a progressé de 5 %, par rapport à l’édition 2010. Nous avons dû appliquer une augmentation de 2,5 à 3 % à nos propres tarifs en réponse à l’inflation des dépenses que, nous-mêmes, nous subissons pour l’organisation. Par exemple, nous avons des accords avec des exposants partenaires qui prévoient la prise en charge de leurs invités VIP, or les prix du transport aérien, des logements sur place et des prestataires ont grimpé. Au final, on se réjouit pourtant de voir que le MedPi, qui n’est pas une grosse opération, est un événement rentable, dans la logique d’économie saine que nous soutenons chez Reed Expositions.

JA. Etes-vous parvenus à tenir vos engagements ?
LE.
La ligne de conduite du MedPi est de dire que, quelle que soit la nature ou la taille de l’entreprise, si elle distribue des produits électroniques, ses collaborateurs, identifiés comme ayant une responsabilité dans la démarche d’achat ou d’approvisionnement, doivent être présents. Une fois encore, nous y sommes parvenus et près de 600 décideurs se rendront à Monaco. Si, à ceci, on ajoute les responsables logistiques et animations des ventes, nous arrivons à un total avoisinant les 3 500 visiteurs professionnels.

JA. Face aux distributeurs de produit et responsables logistiques, qu’en est-il des exposants ?
LE.
Nous accueillerons 260 comptes clients. Chacun d’eux pouvant représenter plusieurs marques, à l’instar des grossistes. Le MedPi ouvrira ses allées à 30 nouvelles entreprises, tous secteurs confondus.

JA. Les constructeurs manifestent-ils un intérêt ?
LE.
Pour le moment, nous n’en recensons aucun. Mais il y a quelques semaines, nous avons été contactés par PSA. Leur intérêt se porte sur l’approvisionnement des magasins après-vente. On devrait, dans un futur proche, attirer des responsables des achats pour les groupements et les réseaux de distribution de constructeurs.

JA. Quelle sera la grande tendance du MedPi 2011 ?
LE.
La mobilité est extrêmement puissante en ce moment et nous devrions le ressentir car tous les produits tendent à devenir des produits connectés. Le levier de croissance quantitatif et qualitatif sur le marché aujourd’hui, c’est la mobilité. Les tablettes vont attirer l’attention et seront parmi les stars du salon, au même titre que les smartphones. Il n’y a qu’à regarder du côté de Takara. Le fabricant propose d’utiliser les tablettes comme outil sur le tableau de bord. Ce qui nous amène à penser que la fonction “touch”, qui apporte une nouvelle dimension aux interfaces, ne cessera de progresser. Nous ne sommes pas à l’abri de surprises, mais, a priori, il y aura au moins un bon millier de nouveautés sur le salon.

JA. La voiture connectée n’a jamais semblé aussi proche, cela se voit-il à travers les stands ?
LE.
Je ne sais pas si cela se reflétera à ce point. Nous avons de nombreux échanges avec les entreprises en préparation du salon et la thématique de l’auto connectée ne semble pas s’imposer encore comme une évidence. Mais, peut-être devrions-nous parler désormais non plus d’électronique mais de numérique embarqué.

JA. Celle de l’éco-citoyenneté y parvient-elle, en revanche ?
LE.
La maîtrise de l’énergie est devenue une thématique à part entière, en termes de batterie ou de chargeur. Les produits et solutions éco-responsables continuent d’affluer. Mais il n’est pas question cette année d’un concept de “pavillon vert”, car l’ombre de l’écologie plane d’elle-même sur le salon, parce que le consommateur final y est sensible.

JA. Dans quelle voie le salon MedPi pourrait-il évoluer ?
LE.
Depuis 15 ans, les fondamentaux du salon n’ont pas changé et ne changeront pas. On ne fera que s’adapter à la demande du marché, qui, elle aussi, encourage la stabilité. Le MedPi existe en France et en Espagne-Portugal, nous le lançons en Italie, à la mi-juin 2011, toujours selon la même formule. Toutefois, il n’est pas encore question de s’ouvrir à une internationalisation des rencontres sur chaque événement. Ces échanges resteront locaux.

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